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| Les origines de Neopolis et l'histoire des premiers officiers du Top Ten. Une aventure palpitante retraçant les exploits de ceux qui ont ouvert la voie et donné naissance à la Neopolis d'aujourd'hui. Autre(s) publication(s): Top 10 : The Forty-Niners ( #0) | |
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  rohagus
| Ayant adoré Top 10, c'est avec une véritable impatience que je me suis jeté sur The Forty-Niners, prequel de la série racontant avec humour et originalité les aventures de super-policiers dans Neopolis, ville emplie de super-héros. Je ne suis pas déçu même si je préfère finalement la série originelle.
Gene Ha fait preuve d'un dessin très maîtrisé. Il me parait un peu plus réaliste dans Forty-Niners que dans Top 10, mais je crois que cela tient surtout à la colorisation. Art Lyon, le coloriste, nous offre en effet des planches aux couleurs désaturées, donnant une véritable ambiance vintage au récit, nous plongeant d'autant plus facilement dans l'époque d'après Seconde Guerre Mondiale.
Par contre, autant je trouve le tout joli et esthétique, autant je regrette un peu le manque de contraste qu'implique cette colorisation et ce dessin. Les détails sont un peu moins faciles à discerner.
A noter que Gene Ha glisse un petit peu moins de personnages anecdotiques dans ses décors que dans Top 10 même si on en reconnaitra comme toujours un bon nombre de visages connus (Flip de Little Nemo in Slumberland, the Yellow Kid, le capitaine Haddock, Popeye, ... ).
Le scénario, pour sa part, nous amène à découvrir les débuts du 10th precinct, le fameux comissariat de Top 10, au moment où Neopolis commence tout juste à accueillir les super-héros, personnages fantastiques et super-vilains de toute la planète. A l'aide d'une introduction rappelant immanquablement celle de Top 10, nous allons rencontrer un très jeune pilote d'élite, une de ses anciennes rivales, aviatrice allemande repentie, puis les autres membres variés et originaux de la petite équipe de super-policiers qu'ils vont tous plus ou moins former. Et face à eux deux voire trois menaces qui se mêlent, requérant leur travail pour protéger la jeune ville de Neopolis.
C'est un scénario réussi, à la fois dense mais suffisamment court pour tenir en un seul tome.
Ce scénario reprend cependant toutes les composantes des albums de Top 10, se contentant de les placer dans une ambiance un peu différente de "début de règne". Celui qui connait donc déjà la ville de Neopolis ne sera pas tellement surpris par l'originalité de ce récit. Ce sont finalement juste quelques péripéties de plus dans l'histoire, ceci dit excellente, du 10th precinct.
Et tant qu'à faire, même si je suis très heureux de découvrir les origines de Neopolis et comment des savants nazis ont participé à son élaboration, j'aurais, je pense, davantage encore aimé un nouveau tome de Top 10 à la place. Je m'étais en effet grandement attaché aux héros de la série originelle, et en un seul tome, même bien rempli, on manque un peu de temps pour s'acoquiner avec les nouveaux héros de ce one-shot.
Bon, je donne l'impression de critiquer The Forty-Niners mais c'est parce que je le compare à une série que j'ai vraiment adoré, Top 10. Mais The Forty-Niners n'en reste pas moins un excellent comics, une lecture que je conseille vivement et qui plaira d'autant plus aux amateurs d'Alan Moore. |
bert74
| J'ai lu ça en VO à sa sortie US. Je me suis fait un petit plaisir en commandant le hard-cover. Je vous livre ici l'avis que j'avais donné sur un autre forum, alors.
Aussi objectivement que je puisse être, j'ai trouvé ça magnifique. Avec notamment un travail fantastique sur le dessin et les couleurs (une sorte de rendu sépia fin de 2ème guerre mondiale absolument ahurissant).
Ca raconte comment, à la sortie de la 2nd guerre mondiale, les "sciences-heros" sont rassemblés dans une ville, Néopolis, et les démarches entreprises pour y apporter de l'ordre avec la mise en place des forces de police.
L'univers foisonnant et ultra-riche qu'avait pondu Moore pour le trois premiers Top Ten, et le spin-of Smax, prend une dimension mythique incroyable, avec une prise directe sur la réalité historique époustouflante.
Si vous vous rappelez de toon-ville dans Roger Rabbit, le principe fait un peu penser à ça : en marge de la société "normale" où ils interviennent, ou sont intervenus, les personnages fictionnelles, sur-humains et autres apprennent à vivre ensemble au même endroit.
Pour ça, Gene Ha, le dessinateur, s'est surpassé (d'après Moore il en a beaucoup mis de lui-même), faisant apparaître à tous les coins de rue ou de bar des personnages de l'univers des BD d'avant guerre : Dick Tracy, les persos de Bringing Up Father, Buster Brown, Yellow Kid, Prince Valiant,... Le tout dans ce style quadrichromie des journaux US du début du XXe siecle (je le répète le coloriste a fait un boulot fantastique) : c'est tout bonnement fabuleusement beau.
Quand au scénar, que dire si ce n'est qu'il n'y a pas une tache.
Les dialogues, l'épaisseur des personnages, les péripétites, tout est d'un Moore au meilleur de sa forme, vraiment. Sans oublier le petit côté jouissif et ludique qu'il arrive a mettre dans les situations. Un exemple : les officiers de polices interviennent dans une bagarre entre plusieurs "héros de la science", où l'un des protagonistes, au costume en petits carrés noir et blanc (;0)), ne s'exprime pas directement mais via des définitions de mots croisés (!). C'est génial (même si ça m'a pris du temps à lire avec mon dico bilingue en permanence ouvert :0)).
Sans compter qu'on y retrouve ce qui faisait tout le sel des premiers Top Ten, ce style chronique quotidienne mélangeant affaires publiques et privées à la Hill-Street Blues, ainsi que des perso déjà rencontré : Steve Traynor, Gromolko, la maffia vampire (pardon, hongro-américaine)...
(d'ailleurs va falloir que je me les relise une 25ème fois, ces premiers épisodes, pour voir si j'ai pas raté des trucs dans les correspondances et les références).
Pour completer, on y trouve également une formidable étude des moeurs et de société qui met le propos à un cran nettement au-dessus d'autres comics de super-héros qui essaye de s'y faire une petite place.
Michael Moorcock parle d'Alan Moore comme d'une personne au "talent en corne d'abondance". C'est toujours aussi vrai.
PS : Une référence que j'ai beaucoup aimé, c'est dans le bar de marins (où y a Haddock, Popeye, etc...), les cadres en tout petits sur le mur. Il y en a un qui reprend l'image de Gene Kelly dansant avec Jerry (de Tom et Jerry), tirée de Escale à Hollywood, je crois, et qui offre une chouette résonnance à l'aspect interaction du monde réel et des personnages imaginaires dont je parle ci-dessus.
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