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© Delcourt

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La saison des brumes
ScénarioGaiman Neil
Année2003
EditeurDelcourt
CollectionContrebande
SérieSandman, tome 4
autres tomes1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 1hs ...
Bullenote [détail]

- [Couverture], McKean Dave (D)
Prologue, Season of Mists : A Prologue (The Sandman #21) [Récit à Suivre - Début], Dringenberg Mike (D), Jones Malcolm III (E), Oliff Steve (C)
1ère partie, Season of Mists (The Sandman #22) [Récit à suivre], Jones Kelley (D), Jones Malcolm III (E), Oliff Steve (C)
2ème partie, Season of Mists (The Sandman #23) [Récit à suivre], Jones Kelley (D), Jones Malcolm III (E), Vozzo Daniel (C)
3ème partie, Season of Mists (The Sandman #24) [Récit à suivre], Jones Kelley (D), Russell P. Craig (E), Vozzo Daniel (C)
4ème partie, Season of Mists (The Sandman #25) [Récit à suivre], Wagner Matt (D), Jones Malcolm III (E), Vozzo Daniel (C)
5ème partie, Season of Mists (The Sandman #26) [Récit à suivre], Jones Kelley (D), Pratt George (E), Vozzo Daniel (C)
6ème partie, Season of Mists (The Sandman #27) [Récit à suivre], Jones Kelley (D), Giordano Dick (E), Vozzo Daniel (C)
7ème partie, Season of Mists : Epilogue (The Sandman #28) [Récit à Suivre - Fin], Dringenberg Mike (D), Pratt George (E), Vozzo Daniel (C)
D : Dessin E : Encreur C : Couleurs

 

5 avis

cubik
Chronique dans le cadre du focus sur Sandman

Lecteur des premiers tomes parus au Téméraire, j'attendais impatiemment la suite des aventures ésotériques du Sandman chez Delcourt. En fait, je l'attendais tellement que j'étais passé à la vo entretemps. C'est donc avec une joie non dissimulée, mais aussi un peu de crainte que j'ai acquis cette nouvelle édition.
De la joie, parce qu'il y a quand même un moment que j'avais lu la série. Qui plus est, la vo utilise parfois un vocabulaire assez littéraire, Dream (le Sandman) ayant lui-même un langage assez chatié, pas forcément facile à comprendre. Et puis cette série est quand même assez hors norme. Mais aussi de la crainte car nouvel éditeur voulait dire nouveau traducteur, qui ne respecterait pas forcément ce qu'avait (bien) fait son collègue au Téméraire. Qui plus est, Delcourt a fait un choix éditorial bizarre mais justifié en commençant cette publication par le tome 4, pour la série qui en compte 10. Cette série étant très homogène, toutes les petites histoires étant liés, cela peut paraitre hasardeux. Ce choix s'explique par le fait que le Téméraire avait déjà traduit les 2 premiers volumes (en 2 albums chacun) et que Delcourt ne souhaitais pas faire réinvestir tout de suite ces premiers lecteurs. Il y a aussi eu un choix d'accessibilité. En effet, les premiers tomes de la séries sont moins accessibles graphiquement. Enfin, ce tome 4 peut très bien se lire indépendament.
Sandman raconte donc la "vie" du roi des rêve, Dream, un des Infinis. Dans ce tome 4, Dream se voit confier le royaume des enfers abandonné par Lucifer. On y croise donc toute une galerie de personnages décidés à récupérer ce royaume. Comme le montre le focus, cette série est d'une féérie, d'une originalité et d'un onirisme (obligé) rares.
Ma peur concernant le fait que les lecteurs ne comprendraient peut-être pas tout du fait de l'interdépendance des histoires dans les 10 volumes de la série, s'est vite envolée à la lecture de ce tome 4. Cette histoire peut très bien se lire seule. Et l'histoire est toujours aussi bonne.
Par contre, si je n'ai pas placé cette bd en coup de coeur, c'est à cause de choix de traduction que je trouve dommage. Je ne sais pas si un lecteur qui ne connait pas la série sera vraiment gêné, mais quand on connait l'original, ça dérange. Par exemple, The Infinites en vo sont renommés les Eternels. De plus, on ne retrouve pas forcément le langage chatié, limite aristocratique de Dream, dans cette traduction ce qui change légèrement l'ambiance du livre.
Des détails dans cette nouvelle édition comme le choix de numéroter ce tome 4, ou le choix d'un symbole qui ne caractérise pas la série mais juste cet album pour la tranche, qui passeront totalement inaperçus pour ceux qui découvrent la série, ont fini de me décider à ne pas lui attribuer de coup de coeur. Cet album reste néanmoins une excellente lecture et un beau voyage dans le royaume des rêves.
petitboulet
Chronique dans le cadre du focus sur Sandman

Dream a fait une erreur il y a bien longtemps: dans un accès de colère il a condamné une jeune fille qu'il aimait aux enfers. Maintenant, rongé par la culpabilité, il veut la délivrer, mais la tâche ne sera pas aisée: ses relations avec Lucifer ne sont pas au beau fixe...

Delcourt inaugure ici la publication d'une des oeuvres majeures de la bande dessinée, tous genres confondus. Sandman est un comic titanesque en 10 volumes retraçant une partie de la vie de Dream, le façonneur de rêves, et de son entourage: ses frères Infinis, ses sujets du palais des songes et toute une galerie de dieux, demi-dieux et personnages mythologiques qui complotent, s'allient, se trahissent, s'aiment et se haïssent éternellement...

Un des gros points forts de cet album est de montrer des dieux sous un jour totalement humain, avec des qualités et des défauts, comme ceux des civilisations antiques. Les divinités sont à l'image de l'homme et pas l'inverse, ce qui les rend passionnés et passionnants, car plus proches du lecteurs. Dream en particulier apparaît complètement perdu dans cette histoire, il doute, fait des erreurs qu'il essaie tant bien que mal de rattraper, il est sujet à des crises d'états d'âme, se montre arrogant et irritable... Entre ses mains il tient quelque chose qui le dépasse totalement, quelque chose qui pourrait créer un conflit et une catastrophe sans précédents, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne paraît pas à la hauteur de la tâche, tant la peur et le doute le rongent. Il est l'antihéros.

Gaiman évite habilement l'écueil du comic d'action sans réflexion, et crée une saga contemplative mais épique, construite comme un conte. Il n'épargne aucun de ses personnages et par la même les rend vivants. Plusieurs dessinateurs ont réalisé les différents chapitres de cet épisode, et il faut bien reconnaître que cela ne sert pas vraiment le récit, qui pêche par manque d'unité graphique. Le dernier chapitre en particulier détonne et nécessite un temps d'adaptation. D'autre part, si La saison des brumes peut très bien se lire indépendamment des autres volumes de la série, une vingtaine de pages sont nécessaires pour se plonger dans le récit, ce qui ne serait pas arrivé si Delcourt avait commencé la publication de la saga dans l'ordre.

Ne faisons pas la fine bouche, La saison des brumes est prenant, Gaiman fait montre d'un talent de conteur et de metteur en scène rare, et son récit possède la puissance évocatrice des histoires mythologiques. Une superbe réussite.
smiley_Bone
Chronique dans le cadre du focus sur Sandman

La saison des brumes
l'ange s'élève à la croisée
direction l'Enfer


Suite à une discussion lors d'une réunion avec ses frères et soeurs des Endless (donc les incarnations de concepts abstraits comme le rêve, la mort ou le destin), Morphée le Seigneur du Rêve se rend compte qu'il a pris une mauvaise décision il y a dix mille ans. Parce que la mortelle Nada ne voulait pas partager sa vie, il l'a condamné aux Enfers. Il décide alors d'aller la rechercher. Mais ce qu'il n'a pas prévu c'est que Lucifer en a marre d'être le seigneur des Enfers, et profite de l'occasion pour mettre la clé sous la porte... Enfin plutôt pour la confier à Dream qui se retrouve alors propriétaire de ce charmant endroit. Simplement ce changement n'est pas sans conséquences, le territoire infernal suscite bien des convoitises et l'on voit des délégations venues de toutes parts (Asgard, Egypte, le Monde des fées etc...) en négocier l'acquisition. Naturellement ces ambassades ont toute quelque chose à proposer à Dream en échange, le voilà donc face à un choix cornélien : à qui va-t-il remettre l'enfer ?

La Saison des Brumes plaira à tous les amateurs de tragédie grecque par l'inéluctabilité de sa trame, par son atmosphère parfois très pesante, chargée de non-dits lourds de sens. L'humour est néanmoins très présent (il faut voir Thor et son minuscule marteau par exemple), même s'il est souvent très noir, et évite ainsi une surcharge de pathos. Les personnages sont traités avec une grande sensibilité, et ils ont tous, comme au théâtre, leur petit moment de gloire. C'est aussi assez impressionant de voir comment Neal Gaiman utilise des bouts de mythologies du monde entier pour construire son histoire, sans jamais tomber dans l'ornementalisme, chaque morceau sert la progression de l'histoire.

Au niveau graphique, malgré six dessinateurs différents, le récit garde son unité... Chaque artiste apporte à sa pierre à l'univers de Sandman, tout en respectant le travail fait antérieurement. Parfois kitsh, parfois dépouillé, le graphisme permet de montrer un monde en constante mutation, jamais fixe, et laisse souvent une grande part à l'imagination tout en réussissant à saisir parfaitement les états d'âme des différents protagonistes par des visages souvent très expressifs.

Bref le plus beau dans l'histoire c'est qu'après avoir lu Sandman et que l'on ferme les yeux, et bien l'on a des images plein la tête et ce n'est pas toujours le cas en bande dessinée.
MR_Claude
Chronique dans le cadre du focus sur Sandman

Elle aura fait couler un peu d’encre cette édition de Sandman par Delcourt ! C’est vrai que publier une œuvre réputée pour sa cohérence et sa densité, en commençant par le 4ème volume, cela a de quoi étonner… Delcourt a voulu ménager la chèvre (lecteurs possédant la version déjà au Téméraire, et a priori pas prêts à refaire l’investissement), et le chou (le lecteur néophyte qui ne doit pas être rebuté par une arrivée au beau milieu d’une série), et le résultat ne convient idéalement à personne.
Mais bon, soit. Et ce lecteur néophyte, que je suis, comment s’en sort-il ? Ma réponse sera : plutôt bien.

On commence par une réunion de famille, celle des Eternels, Destiny, averti par les trois dames (les Parques grecques), réunit ses frères et sœurs : Death, Dream, Desire, Despair, et Delirium (le septième membre étant absent). Et d’emblée l’immersion commence.
Le Rêve, petit frère de la Mort.
Tout Sandman ou presque semble pouvoir tenir dans cette phrase, magique, poétique, sombre… Et cela me suffit pour pénétrer dans cet univers. Le portrait nous présente les membres torturés, froids et sombres, par un dessin approprié. Destiny au visage invisible sous son capuchon, sorte de moine portant sur le lui le livre ou s’écrit tout le destin de l’univers, Desire, aux allures voluptueuses, Death, à la fois inquiétante et séduisante, et celui dont l’allure surprend le plus, Dream, ténébreux, froid comme le marbre. Dessin « gothique », ambiance tour à tour médiévale ou XIXème… ce Morphée là, a des aspects des plus sombres dans cette réunion de famille.
Etrange réunion de famille d’ailleurs, et étrange famille dont les membres semblent tout sauf lié, à part peut-être Dream et… Death, encore ; le Rêve, petit frère de la Mort.
Et Dream part aux Enfers pour en faire sortir une ancienne maîtresse humaine qu’il a injustement condamnée à 10000 ans d’Enfer pour avoir blessé son orgueil.
Gaiman nous entraine donc dans une visite des Enfers. Des Enfers peuplés de démons informes et d’humains torturés, des Enfers désertiques, un paysage désolé, gentiment « gore », qui met plus mal à l’aise qu’il n’effraie, le tout gouverné par Lucifer, l’ange déchu. Et justement, c’est fini. Lucifer Morningsar a décidé de ne plus diriger les Enfers, ils sont déserts, les morts et les démons sont partis, ailleurs, ce n’est plus son problème. Et son ultime geste est de donner la clé des Enfers à Dream. Extrèmement symbolique, ce chapitre très statique en dit long sur le fonctionnement de cet Univers, tous y subissent une volonté supérieure, et accomplissent ce qui rentre dans leurs responsabilités. Lucifer s’est occupé des Enfers et choisit maintenant d’arrêter. Sandman accepte la clé sans broncher, comme une nouvelle responsabilité.
Le Rêve, seigneur des Enfers, encore et toujours ce rapport à la Mort, omniprésent, de manière fantomatique. C’est d’ailleurs l’apparence que semble prendre Dream en général, Livide, aux cheveux du noir le plus profond, vêtu d’une vaste toile…

En charnière de l’album, un passage à contre-courant, mais qui m’est apparu comme essentiel. Les morts, libérés des Enfers reviennent sur Terre. Gaiman montre un cas particulier, à travers les yeux d’un petit garçon, resté seul ou presque dans son pensionnat pendant les vacances, et qui va rapidement se transformer en lieu d’horreur et de cauchemar. De cauchemar ? Oui, mais là, c’est de la réalité qu’il s’agit. Et elle pourrait bien être plus horrible que les Enfers précédents. Graphiquement, le passage est marqué par des pages sur fond noir, contrairement aux précédentes, le dessinateur a également changé, et cette mini-histoire horifique possède un étrange « happy-end » avec le retour progressif au fond blanc, le retour au monde de Dream, et cette étrange phrase « Voyons ce que la vie a à nous offrir »…
Pourquoi essentiel à mes yeux ? Parce que les « héros » de gaiman ne sont pas anodins. Les royaumes de Death, Dream, Desire, Delirium et autres n’ont de sens que dans leur rapport aux humains. Et si les Enfers se vident, alors il me paraît nécessaire de voir ce qui se passe sur Terre. C’est là que les changements se produisent, les rôles des Eternels dépendent du sort des hommes, de leurs réactions. En cela Dream n’est pas un héros au sens classique, ils n’intervient que peu sur les évènements. Lui se nourrit des rêves des Hommes, règne sur le monde des Rêves, il remplit cette fonction éternelle. Sans les Hommes il n’aurait pas de sens.

La deuxième partie, de retour dans le Royaule de Morphée me paraît l’introduction rêvée à la « cosmogonie » de l’univers de Sandman. La porte idéale pour les néophytes.
La clé des Enfers est selon les propres termes de Death « la propriété psychique la plus désirable de toute la création ». Et elle attire en effet beaucoup de monde au palais de Dream. Toutes les mythologies, toutes les entités spirituelles envoient leurs émissaires au pays des Rêves dans l’espoir que Dream leur confie cette clé.
Ces émissaires proviennent de la mythologie nordique (Odin, Thor et Loki, les représentants des Ases), égyptienne (Anubis, Bastet et Bes) ou orientale, mais aussi des Démons, chassés des Enfers, des repréentants du pays des Fées , un représentant de l’Ordre et un du Désordre, et deux anges venus en observateurs. Parmi tous ces dieux, ces Eternels, pas de hiérarchie, tous viennent négocier, mais aucun n’a de pouvoir spécifique sur l’autre. Dream n’a pas d’autorité précise sur eux, mais ils lui obéissent. L’Ordre et le Désordre sont deux entités sans pouvoir particulier. Seuls celui que représentent les Anges, le Créateur, semble au dessus d’eux tous.
Encore une fois, on retrouve le caractère essentiel de cet univers : son ien avec les Hommes. Ce n’est pas un monde où les dieux se battraient entre eux, où le Désordre tenterait de s’approprier les biens du Rêve, etc… Tous ont une fonction, dépendant des Hommes, des pouvoirs qui leur servent à administrer leur royaume, mais s’ils peuvent faire preuve d’envies personnelles, tous s’acquittent avant tout de leur tâche. La seule question en l’occurrence étant de savoir qui gèrera le Royaume des Enfers. Ce qui n’a d’importance que pour les Hommes, finalement…

Au final, oui, cet album convient au néophyte. Il est certainement préférable de découvrir la série dans l’ordre chronologique, et de pénétrer ainsi dans l’univers de Sadman de la manoièresouhaitée par l’auteur, avec certainement toutes les zones d’ombres prévues au début, et peut-être aussi quelques réponses à celles qui se posent ici. Toujours est-il que l’introduction est bonne ici aussi. L’univers graphique riche, est présent, l’alternance des dessinateurs ne nuit pas, même si tous ne me plaisent pas autant. Ma préférence va au style qui peut paraître le plus dur, le plus rebutant du début d’album, avec ses couleurs criardes, mais tellement adaptées (et également loin des canons actuels en matière de couleurs) correspondant au style des premiers épisodes. C’est celui qui convient le plus à cette ambiance gothique, froide mais envoutante, à ce monde du rêve ni merveilleux, ni complètement effrayant, à ces ambiances tour à tour malsaines ou plus lumineuses. Peu importe si Dream change de tête régulièrement, ce n'est après tout que la personnification d'un concept abstrait, qui plus est le Rêve, changeant s'il en est...

Bref, pour ceux qui seraient tentés, pas la peine d’hésiter. L’absence de chronologie ne gênera que très peu la lecture et ne gâche presque rien. Et si vous hésitez encore, achetez le quand même, pour montrer à l’éditeur qu’il faut absolument qu’il continue à éditer ces volumes. A la sortie du volume 3, plus personne n’aura le droit d’hésiter ! :o)
isaac
Ouch, à peine sortit du royaume des enfers après un peu plus de deux heures de lecture, un album des Smashing sur la platine tournant en boucle. A demi comateux après ce voyage, première impression à chaud : c'est fort, c'est très fort. Premier album et même premier livre de Neil Gaiman que je découvre, mais sûrement pas le dernier. Cet auteur a du talent à revendre. Sandman est un comics comme nul autre. Onirique, gothique, inspiré des légendes orientales et occidentales, réfléchi, le voyage proposé par Neil Gaiman est dense, jamais superficiel, étonnant et surprenant.
Après ce petit prélude, regagnant un peu mes esprits, toujours des images plein la tête, signalons quelques faits. Tout d'abord, Sandman est une série assez vieille comportant plus de 2000 pages (le précédent volume en comptant 200 environ). Publié au milieu des années 80 puis dans les années 90 aux US, la série rencontrât un vif succès et dégotta de nombreux prix. Toutefois, les éditeurs français n'osèrent pas se lancer dans l'aventure. Dessin, découpage et sujet leur semblant trop aléatoires pour intéresser un lectorat quelconque. Il faut dire que en France, dans le comics, on est plutôt habitué aux supers héros en collants. Néanmoins, les éditions le Téméraire décident de se lancer dans l'aventure, avant que la boîte ne coule. Retour à la case départ donc. Quelques années plus tard, Delcourt, sans doute encouragé par le succès œuvres comme les Watchmens, V pour Vendetta ou plus récemment par From Hell (toujours Alan Moore) ou Jimmy Corrigan (Ware) se lance lui aussi dans l'aventure Sandman. En tout, 10 volumes, dans une jolie maquette devront voir le jour si le succès est au rendez-vous. C'est ce que nous espérons tous, combler enfin cette lacune, ne pas avoir Sandman dans la langue de Molière, enfin abordable par tout un lectorat. Les éditions Delcourt ont choisis d'ouvrir le feu avec le quatrième volume intitulé (à juste titre) "La saison des brumes". Ici, le Sandman (Morphée ou encore Dream) acquiert la clé des enfers et se retrouve confronté à différents divinités la souhaitant également. Ici donc, pas de supers héros, mais des dieux, Odin, Anubis, des anges, des elfes, les dieux japonais, le chaos... Pas d'affrontement non plus, le rythme s'écoule lentement, tout en réflexion, en faisant un parallèle sur différentes situations. C'est clair, Sandman n'est pas facile d'accès. Un album qui n'est pas à priori destiné aux fans de supers héros, pas plus qu'à ceux qui lisent de la bd en dilettante. A qui donc ? J'aurais tendance à dire, à ceux qui oseront franchir le pas, mettant leur à priori de côté. Point fort, l'album arrive en France avec une certaine renommée et Neil Gaiman, est un auteur sf déjà reconnu.
Au niveau graphique, ce n'est pas le point fort de l'album. Outre les formidables illustrations de David Mc Kean, le graphisme rappelle les vieux comics de notre enfonce. Dessin saccadé, couleurs flash. Même si quelques passages sont assez réussi (notamment les portraits du Sandman), le reste est assez laid. La mise en page a elle aussi un peu vieillie.
Néanmoins, à part au niveau graphique, les qualités de cet album sont indéniables. C'est une lecture étonnante et passionnante, une découverte incroyable dans notre paysage bd et l'on ne peut que encourager les éditions Delcourt de poursuivre cette adaptation.
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