jon_arbuckle
| "Ne plus pouvoir toucher, embrasser, serrer dans ses bras un papa, un mari, un ami, un frère parce qu'il est sous les verrous.
Et vivre avec le manque, la frustration, la détresse, le découragement.
Cela peut arriver à chacun d'entre nous."
Blois, septembre 2003, Pour bd BOUM, Anita et Maryse.
A travers une vingtaine de récits, mis en images par des dessinateurs aussi talentueux qu'Andreas, Manu Larcenet, Joub, ou Marc Moreno, pour ne citer qu'eux, le scénariste Corbeyran nous raconte une réalité. Celle des familles de détenus, partagées entre espoir, solitude, et découragement.
Une réalité, parce que "Paroles de Parloirs" n'a pu voir le jour que grâce au long travail d'Anita et Maryse, membres de l'association bd BOUM, qui ont rencontré pendant cinq ans de nombreuses familles, à l'intérieur de la Maison d'Arrêt de Blois.
La tristesse que nous racontent les auteurs, il faut avoir été en Maison d'Arrêt pour la lire en vrai sur le visage des familles, qui attendent aux portiques des parloirs. Silencieux et dignes.
L'odeur de la prison, âcre mélange d'odeurs de tabac froid, de transpiration et d'angoisse, il faut avoir visité les cellules pour s'en prendre plein le nez, et plein les sens.
Mais la force de cet album, et de l'ensemble de cette série, est de les faire découvrir tels quels aux lecteurs, sans misérabilisme, ni clichés, avec pudeur et talent.
Un bon tome donc. A ne pas lire, toutefois, en cas de déprime passagère.
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