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  petitboulet
| Chise et Shûji, deux lycéens vivant dans une petite ville tranquille de l'île d'Hokkaïdo, sortent ensemble. Ensemble ils vont tenter de s'apprivoiser mutuellement, malgré leurs difficultés à communiquer, et leur timidité. Mais un jour, Shûji découvre que Chise n'est pas une élève normale... Le gouvernement l'a transformé en arme, l'Arme Ultime... Que va devenir sa relation avec Chise dans ces conditions?
Larme Ultime est à part. Ce manga de Delcourt/Akata commence par une bluette on ne peut plus banale, que ce soit pour le style de dessin ou l'histoire. Mais tout cela va dériver lentement avec la prise de conscience de Shûji que Chise est devenue une arme vivante. On pourrait croire que l'intrigue allait basculer en histoire guerrière avec violence et tueries à gogo, ou en clone d'Evangelion...Mais non... On reste centré sur l'histoire de Chise et Shûji, sur leurs joies et leurs peines, les difficultés d'un amour adolescent, avec une dimension en plus: Chise n'est pas un être humain comme les autres. La guerre est reléguée en toile de fond, elle n'affecte pas les personnages ou très peu: ils ne reçoivent plus les magazines et n'ont plus la télévision... La petite ville où vivent Shûji et Chise étant à l'écart des grandes villes (Hokkaïdo est une île rurale), elle paraît être hors du temps, comme un sanctuaire où les bruits et l'agitation extérieures ne sont qu'un murmure au loin, où une amourette est plus importante que le sort du Japon...
Larme Ultime est une histoire d'amour, celle de Chise et Shûji. ce qui la rend intéressante, c'est la personnalité de Chise, et son état d'Arme Ultime. Chise est capable de raser des villes entières mais ne peut pas monter la côte qui mène à son école sans s'essouffler. Malgré la puissance énorme qu'elle recèle, elle se sent faible, bête, immature, un peu comme si cette puissance ne lui appartenait pas... Par contre la culpabilité liée à son statut d'arme la ronge, physiquement et moralement. Elle veut protéger les autres mais ne peut le faire qu'en tuant. Tous ces doutes, ces interrogations se retrouvent décuplées lorsqu'elle est avec Shûji . Elle puise en lui autant de réconfort que de doutes, lui qui paraît décidé, sur de lui, protecteur... mais lui aussi a ses problèmes, liés à Chise... il ne sait pas quel rôle il doit jouer pour elle: comment peut on protéger quelqu'un d'infiniment plus puissant que soi?
Le parti-pris de Shin Takahashi s'avère payant sur la longueur. Les interrogations et les doutes des deux héros font mouche, nous touchent, et Chise, malgré quelques tics agaçants, devient un formidable personnage. Elle mûrit doucement au fil des pages, du fait des horreurs qu'elle côtoie tous les jours, de ses questionnements sur le bien fondé de ses actes, et devient plus forte, s'affirme face à un Shûji dépassé par les événements. Si le premier tome de Larme Ultime peut apparaître un peu léger, les deux suivants sont beaucoup plus intéressants. Laissez le temps à la chenille de devenir papillon...
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herbv
| Un tremblement de terre important vient de frapper la petite ville si tranquille où vivent Shûji et Chise. Grâce à cette dernière qui l’a senti venir, la plupart des lycéens ont pu évacuer avant le séisme. Mais devant ce danger, elle a eu une réaction d’autodéfense inconsciente qui a partie détruit le bâtiment. C’est de cette réaction qu’elle avait eu le plus peur. Parti à sa recherche dans les décombes, Shûji la retrouve inanimée et nue. Il lui porte secours et reste auprès d’elle, ce qui se conclue par des torrents de larmes, les deux pleurant pour des raisons qui leur sont propres. C’est alors que les militaires viennent chercher leur « Arme ultime »…
Dans ce troisième volume, l’histoire de Chise démarre réellement. Petit à petit, elle prend conscience de sa puissance, de sa condition d’arme de destruction massive. Petit à petit, elle va perdre de sa passivité et exploiter de plus en plus ses capacités à son profit. Malheureusement, cette évolution va se faire au détriment de l’amour, chose que Shûji supportera mal, surtout qu’il doit résister aux avances de plus en plus nettes de Fujiyumi. Le ton de l’histoire change petit à petit, la guimauve douce et sucrée des débuts est remplacée petit à petit par l’amertume de la cendre, celle des morts sur le champ de bataille, comme nous l’envoie en pleine face le chapitre Sur cette planète (1). La mort, incarnée, arrive...
Voici donc le volume pivot dans la série. Shin Takahashi a terminé de planter le décor, de présenter ses personnages principaux, de mettre en place une atmosphère. Il entre dans le vif du sujet, celui de la guerre et de son cortège d’horreurs. Il montre les militaires sous un jour peu glorieux, celui de la vie et de la mort, mais pas pendant les combats. On ne voit rien de ceux-ci, on n’est présent auprès d’eux qu’avant ou après l’engagement, pendant l’attente angoissante de l’avant combat ou pendant les douloureux moments de l’après bataille où l’on retrouve les camarades morts ou moribonds. Mais cela n’est pas encore le sujet principal de la série, il faudra encore attendre un peu. Dans l’immédiat, on va assister surtout à l’évolution des relations entre Shûji et Chise ainsi qu’à la transformation intérieure de cette dernière.
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