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Cornélius, Roi des Éditeurs [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum Pages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8
| Mael, 23.03.2013 à 11:11 | 350518 |
| | | J'ai l'impression d'être le seul a avoir trouvé amusant que les noirs soient fushia, et donc d'un violet tendant vers le rose, pas la couleur traditionnelle du noir dans le BD... Une sorte de renversement du cliché confirmé par l'élégance générale...
Mais on est en effet sans doute dans le fantasme de la fille écoutant sa musique, enfermée dans so monde de musique et devenant instrument.
Moi j'aime beaucoup cette couv, que cela soit dit. |
| Pierre, 23.03.2013 à 10:41 | 350517 |
| | | Appollo : | La jeune femme est elle-même un fantasme de Blutch : elle est une autre réincarnation de Sunny Moon. |
Très bien vu ! J'avais compris le personnage en retrait comme un larbin mais non, ce pourrait être Blutch, spectateur voyeur de son fantasme ? |
| Pierre, 23.03.2013 à 10:36 | 350516 |
| | | Gasp! Appollo -ce salaud, m'a devancé dans mon analyse. |
| Pierre, 23.03.2013 à 10:35 | 350515 |
| | | Cette image est rudement réussie puisqu'elle ne laisse visiblement personne indifférent. S'il y a mauvais goût ce n'est pas dans le sujet ni son traitement mais par cette agression esthétique dans le contraste entre le jaune pisseux de la fille et le fuchsia des hommes. En noir et blanc l'image serait beaucoup plus douce mais perdrait de son impact visuel. Mais qu'est-ce que le bon goût me direz vous ?
J'ai ma lecture de l'image et je ne la perçois pas comme interrogeant le cliché raciste décrit plus bas. J'y vois plutôt la métaphore d'une "femme-instrument" (femme-piano ?), création occidentale, dont joue les hommes représentés ici, un objet de convoitise où ils convergent parce qu'il est le moyen par lequel la musique noire s'est exprimée et réalisée. Au delà du cliché de l'instrument de musique comme substitut ou comme fétiche sexuel, je n'y vois pas de dimension ni réellement érotique. |
| | | | Une jeune femme jazzophile fantasme sur ses musiciens préférés qui utilisent son corps comme un instrument de musique.
La jeune femme est elle-même un fantasme de Blutch : elle est une autre réincarnation de Sunny Moon.
Les jazzmen sont noirs et la jeune femme est blanche, mais je ne crois pas qu'on soit dans la représentation de l'homme noir bestialisé de l'imaginaire colonial. A la limite, c'est une variation moderne de cette représentation, dans laquelle la sexualisation n'est plus dans le corps noir, mais dans la musique.
Non ? |
| | | | Allister Baudin : |
S’il s’agit juste de jouer avec la représentation occidentale, alors cette image n’apporterait rien par rapport au « When the niggers take over america » de Crumb (qui était déjà plus qu’une simple dénonciation de la représentation occidentale). |
Connaissais pas, merci d'en parler, ce qui m'a aussi fait découvrir « When the godamn jews take over america », groupe qui focalise aussi sa part de fantasmes. |
| Glotz, 23.03.2013 à 1:30 | 350511 |
| | | Allister Baudin : | ce "mythe" a toujours des clients, il suffit d'aller faire un tour sur quelques sites pornos |
Tu ferais bien de bosser ton agrèg. |
| | | | Glotz : | Charlie Brown : | Je ne sais pas pour quelles raisons elles ont été critiquées, mais, ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas du tout client de ce travail, pas du tout sensible à la qualité de la chose. Esthétiquement parlant, je trouve même ça extrêmement laid. |
Non seulement c'est laid et vulgaire, mais ça fait écho à tous les mythes coloniaux du Noir sauvage qui ravit la pure femme blanche. Blutch joue justement avec subtilité sur ce cliché, je trouve. |
A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser de cette couverture, même si elle a un effet certain.
Tout ce que je suppose ici est dit en l’ignorance du contenu de Total Jazz (donc je ne sais pas de quel jazz on parle), et sur une connaissance bien lacunaire du jazz et de la représentation des noirs en général (curieusement je suis assez bien fixé sur la représentation des noirs dans la bande dessinée).
Au départ, je me suis dit en voyant cette couverture : Blutch veut pointer une contradiction entre deux représentations que l’homme occidental entretient du noir. D’un côté, le noir sauvage qui ravit et viole la femme blanche (et en groupe: ce "mythe" a toujours des clients, il suffit d'aller faire un tour sur quelques sites pornos). D’un autre côté, une représentation du jazzman de génie que l’occidental écouterait dans ses salons. Mais évidemment, ça ne marche pas : l’occidental pense aussi le jazzman comme un sauvage, et il suffit d’écouter un peu d’Armstrong pour comprendre que jouer au sauvage faisait partie du cahier des charges du jazzman. Donc, évidemment, cette première lecture de l’image n’a aucun intérêt. Il n’y a pas de contradiction dans la vision occidentale de l’homme noir quand cette vision est stéréotypée : elle tend toujours à assimiler le noir au sauvage, qu’il soit jazzman ou non.
Et puis, en regardant encore l’image, je me suis rendu compte que ce qui y paraît peut être le moins naturel, c’est l’élégance des jazzmen noirs, plus que leur réunion en groupe autour d’une fille nue. Pourtant, cette élégance, nous y sommes habitués, c’est comme ça qu’ils nous apparaissent. Et alors, on se rend compte que cette élégance du jazzman est un autre cliché : mais ce cliché, ce n’est pas nous qui l’entretenons, occidentaux blancs, ce sont les jazzmen noirs eux-mêmes.
Et il y a donc ici comme la réunion de deux clichés, mais qui sont portés par deux regards différents, et c’est cette réunion contre nature qui dérange. Il s’agit autant de représenter les clichés des occidentaux que ceux que les noirs musiciens eux-mêmes véhiculent. Et c’est ça qui est inhabituel.
S’il s’agit juste de jouer avec la représentation occidentale, alors cette image n’apporterait rien par rapport au « When the niggers take over america » de Crumb (qui était déjà plus qu’une simple dénonciation de la représentation occidentale).
Bon, tout ce que je viens de dire est peut-être en soi pétri de cliché (sur les clichés ?) et complètement idiot, mais pour une fois qu’une couverture est à la fois de mauvais goût (je suis d’accord avec Charlie Brown sur ce point) et intelligente, je me permets de penser un peu tout haut.
Cette couverture fait quelque chose, ce qui n'est quand même pas rien. Elle est peut être ni bonne ni mauvaise, mais elle réveille.
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| Pierre, 22.03.2013 à 22:52 | 350508 |
| | | La femme blanche qui se fait prendre par un Noir est effectivement classique d'un certain fantasme occidental où se mêlent peur et désir. Une des mes préférées du genre pour sa charge érotique torride et ambiguë :
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| Glotz, 22.03.2013 à 22:15 | 350506 |
| | | Je précise que je ne comparais absolument pas Blutch et ces photos, mon message initial était imprécis. Ces justes des images que j'avais utilisées quand j'avais fait un cours sur la représentations des noirs dans la culture populaire à mes élèves. |
| Glotz, 22.03.2013 à 22:14 | 350505 |
| | | Charlie Brown : | Je ne sais pas pour quelles raisons elles ont été critiquées, mais, ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas du tout client de ce travail, pas du tout sensible à la qualité de la chose. Esthétiquement parlant, je trouve même ça extrêmement laid. |
Non seulement c'est laid et vulgaire, mais ça fait écho à tous les mythes coloniaux du Noir sauvage qui ravit la pure femme blanche. Blutch joue justement avec subtilité sur ce cliché, je trouve. |
| | | | Moi, je l'aime bien, cette couv, pour les raisons d'Allister Baudin; par contre, je n'aime pas les photos (que je trouve stupides, alors que le dessin de Blutch est tordu)
"(en même temps, j'ai pas toujours bon goût...)" non plus. |
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Je ne sais pas pour quelles raisons elles ont été critiquées, mais, ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas du tout client de ce travail, pas du tout sensible à la qualité de la chose. Esthétiquement parlant, je trouve même ça extrêmement laid. Ceci expliquerait donc cela ?
(en même temps, j'ai pas toujours bon goût...) |
| Mael, 22.03.2013 à 13:03 | 350492 |
| | | Gantois : | Je la trouve superbe moi cette couv'. |
Bah oui hein. |
| | | | Je la trouve superbe moi cette couv'. |
| | | | Racoleuse et de mauvais goût ?
Deux bonnes raisons de ne pas casser mon cochon.
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| | | | Nom d'une pipe! La nouvelle couverture de Total Jazz...est-ce que cette image fait référence à une autre? En tout cas, elle est à la fois magnifique, effroyable et malsaine, trois bonnes raisons pour acquérir cette réédition.
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| | | | Du coup tu me l'as fait noter sous mes deux pseudos, c'est malin. On va dire que je triche alors que c'est toi qui m'as induit en erreur. Bon, Marc Bell le mérite. :) |
| | | | NDZ : | Typiquement le truc "animal (...) particulièrement débauché" ou alors presque "'sous acides', ouf" avec des "références permanentes (et agaçantes) aux séries B, au sexe, à la drogue et au rock'n'roll" mais qui se laisse lire avec plaisir et non sans sourires, voire (quelques) éclats de rires. |
Ah mais moi aussi ! Car l'Absurde fait tout passer et y'a vraiment un univers et des inventions à tomber par terre. Vive Marc Bell ! |
| NDZ, 12.02.2013 à 18:04 | 349848 |
| | | Typiquement le truc "animal (...) particulièrement débauché" ou alors presque "'sous acides', ouf" avec des "références permanentes (et agaçantes) aux séries B, au sexe, à la drogue et au rock'n'roll" mais qui se laisse lire avec plaisir et non sans sourires, voire (quelques) éclats de rires. |
| | | | Avec les BD indépendantes américaines aux personnages 'cartoon', on s'attend aux références permanentes (et agaçantes) aux séries B, au sexe, à la drogue et au rock'n'roll. Heureusement (pour moi), rien de tout cela dans "Fuzz et Pluck". Aucun animal qu'on le croise n'est particulièrement débauché, ils sont juste humains. Rien ne vient gâcher les trouvailles poétiques qui coulent de source : des jouets jouant tout seuls comme des enfants, le gérant d'une barque reliant deux rives luttant contre la concurrence déloyale d'un pont... On est beaucoup plus dans le burlesque que dans le carollien, on ne pense pas une seule seconde au "Sock Monkey" de Millionaire. C'est un univers qui a sa propre force singulière, sa propre simplicité (aucun journaliste ne pourra donc utiliser l'expression 'sous acides', ouf). Monde clos, intemporel, personnages subissant les événements, faisant face aux divers avatars de la modernité : tous les ingrédients des vraies bonnes BD. |
| SydN, 08.02.2013 à 10:06 | 349711 |
| | | wandrille : | NDZ : | Un bout de charrette de Cornélius (j'ai encore Eightball sur ma table de nuit) :
J'avais lu un bout en ligne (il me semble) ou dans sa première (?) version Warum (c'est quoi la nuance? les ajouts? les refontes? la suite?) et ça m'avait fait un peu peur. Au final, c'est très très bien. J'ai pris peur pour rien. C'est drôle, iconoclaste et réfléchi. Du grand art (détruit).
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La version Cornelius, outre qu'elle est bien plus belle que la nôtre ne l'étais, a aussi vu l'ajout d'un gros tiers de page en plus. La différence est donc non négligeable.
Il faut donc de préférence se rendre maître de la version Cornelius, sauf à être un collectionneur méticuleux de l'œuvre de Preteseille Benoit, ce qui peut se comprendre, car il est fort talentueux. |
ben étonnament, j'ai préféré la version Warum.
Le format plus concit rend le propos plus fort je trouve. J'ai été un peu déçu par les passages ajouté avec sa femme, qui n'apportaient pas tellement au récit, diluant un peu le propos fondamental autour de l'art. L'idée est intéressante de proposer un pendant au personnage, mais ça perd en efficacité je trouve.
Après en avoir parlé avec l'auteur à Angoulème, il est aussi tout à fait possible que le fait d'avoir relu un album quasi identique m'ai moins surpris et m'ai fait moins apprécier la 2eme lecture.
Je ne sais pas trop. |
| Isaac, 08.02.2013 à 9:09 | 349707 |
| | | Je viens de me l'acheter, motivé par vos recommandations. Retour de lecture la semaine prochaine pour voir si les bulledairiens sont toujours d'aussi bons conseils ^^ |
| Mael, 07.02.2013 à 12:44 | 349667 |
| | | NDZ : | J'avais lu un bout en ligne (il me semble) ou dans sa première (?) version Warum (c'est quoi la nuance? les ajouts? les refontes? la suite?) et ça m'avait fait un peu peur. Au final, c'est très très bien. J'ai pris peur pour rien. C'est drôle, iconoclaste et réfléchi. Du grand art (détruit). |
Pour moi c'est le meilleur Préteseille, jusqu'à son récent Mardis gRAS QUI est aussi une sacrée claque. |
| | | | NDZ : | Un bout de charrette de Cornélius (j'ai encore Eightball sur ma table de nuit) :
J'avais lu un bout en ligne (il me semble) ou dans sa première (?) version Warum (c'est quoi la nuance? les ajouts? les refontes? la suite?) et ça m'avait fait un peu peur. Au final, c'est très très bien. J'ai pris peur pour rien. C'est drôle, iconoclaste et réfléchi. Du grand art (détruit).
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La version Cornelius, outre qu'elle est bien plus belle que la nôtre ne l'étais, a aussi vu l'ajout d'un gros tiers de page en plus. La différence est donc non négligeable.
Il faut donc de préférence se rendre maître de la version Cornelius, sauf à être un collectionneur méticuleux de l'œuvre de Preteseille Benoit, ce qui peut se comprendre, car il est fort talentueux. |
| NDZ, 07.02.2013 à 8:52 | 349658 |
| | | Un bout de charrette de Cornélius (j'ai encore Eightball sur ma table de nuit) :
J'avais lu un bout en ligne (il me semble) ou dans sa première (?) version Warum (c'est quoi la nuance? les ajouts? les refontes? la suite?) et ça m'avait fait un peu peur. Au final, c'est très très bien. J'ai pris peur pour rien. C'est drôle, iconoclaste et réfléchi. Du grand art (détruit).
Une histoire bien construite qui fouille les thèmes du Bien mal acquis et de l'artiste maudit. C'est la forme qui tire toutefois le tout vers le haut, avec un patchwork remarquable de traits qui courent sur l'espace de la page, de textes agrémentés d'esquisses à la limite de l'idéogramme, des tableaux "pleine page" et autre couleurs étonnantes.
On a bien un récit dans ce livre, contrairement à ce à quoi je m'attendais au regard des premières pages, et un bien beau récit. Le style est faussement simple et puissament efficace. Le mélange de sentiments portés à leur paroxysme est un des points forts de l'ouvrage: on passe violemment du bonheur enfantin, à la colère, le désespoir ou l'amour et quelques cases. Il a quelque chose de magique, tout simplement.
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| | | | Je m'aperçois qu'en ce moment 1) j'ai les mêmes coups de coeur que Monsieur De Mars (voir aussi "Tremblez enfance Z46", 2) que j'aime beaucoup quand il en parle, que ça correspond très souvent à mes sensations.
(Petite anecdote croustillante : pour un entretien d'embauche dans une enseigne innommable de librairie (non, pas la fnac, plus régional), je devais parler de la dernière BD que j'avais lue et aimée, il se trouve que c'était celle-ci et que c'était par conséquent une expérience proche de l'indicible, donc j'ai bien sûr bafouillé comme j'ai jamais bafouillé. Si j'avais eu l'auteur ou l'éditeur en face de moi il aurait peut-être été touché, mais pas l'employeur qui m'a rétorqué sèchement "bon on va arrêter là, je vous sens vraiment pas pour le rayon BD".) |
| lldm, 30.01.2013 à 1:15 | 349434 |
| | | D'une grande et rare beauté, ce truc qui impressionne si peu sur une table de libraire. Une des plus jolies choses et des plus troublantes que j'aie lues ces temps-ci. Un monde si bien campé qu'on le suppose pensé jusque dans ce qu'il ne montre pas, une expérience toujours indécidable, drôle, mélancolique, incongrue, imprévisible. |
| Pierre, 29.01.2013 à 23:17 | 349431 |
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En dépit de la qualité de l'édition et de la traduction de cet ouvrage en français, il semble avoir manqué un travail de relecture, étant données les coquilles qu'elle contient (au moins deux, voire trois). Ce qui me chagrine le plus, c'est que mon exemplaire porte la mention de "deuxième édition" sur le colophon, signe qu'il y a bien eu une révision. A l'impossible nul n'est tenu, certes mais ces petites conneries gâtent tout alors qu'il n'aurait suffit que d'une simple relecture par un oeil extérieur ... |
| Mael, 11.01.2013 à 12:21 | 348766 |
| | | Lecture des 3 Olivius...
Grosse déception. Ce reportage aligne les anecdotes sans profondeur sur un sujet intéressant a priori mais traité avec une telle platitude. La bande dessinée de témoignage ne peut pas se départir d'un peu de rythme ou de point de vue, se contenter d'alterner es séquences dessinées adaptant des entretiens et montrant le travail de recherche du couple c'est très très léger. Et ce n'est pas les nombreuses photos sans grand intérêt qui rendent le tout plus touchant. Alors oui le dessin de Tota est plutôt joli et oui le sujet traité - que je ne connaissais pas du tout - offre un bon matériaux mais cette quête familiale sans saveur passe totalement à côté. C'est d'un chiant... 1 rolleiflex pour quelques jolies images.
Une exploration dans le milieu de l'art du Paris des années 30 à travers plusieurs égéries féminines, colocatrices surprenantes aux histoires bien différentes. Nadja fait du Nadja, c'est certes un peu mondain mais c'est très beau, bien mené, on se prend à l'histoire et on s'attache à des personnages intrigants. Pressé de lire la suite ! 4 pinceaux.
Le principe est simple, Baraou et Dalle Rive recueillent de nombreuses histoire de cul pourries, foireuses et souvent drôle. Toujours sur le même schéma (deux pages) dans un joli format carré le livre n'a pas de grandes ambitions et parvient, tout en simplicité, à faire rire. Entre deux anecdotes souvent triviales il y a parfois des petites séquences présentant les auteurs face à quelqu'un voulant leur raconter ses histoire, de beaux moments de gêne. Je me suis bien amusé. 3 bites.
Un bilan contrasté pour cette première fournée, mais une question reste dans mon esprit, si Jean-Louis passe par là. Quand les éditions Olivius ont été créé les éditeurs affichait l'ambition de faire des romans graphiques (ok, encore que Cul Nul... Mais c'est pas très grave) en mêlant leurs talents. Seulement je trouve que ces trois bouquins (même s'il y en a un que je n'ai pas du tout aimé) auraient très bien pu exister chez Cornélius, j'ai du mal à voir l'apport de l'Olivier sur le fond. Cela se verra-t-il plus par la suite (du point de vue des auteurs notamment). |
| | | | Très cool, mais pourquoi l'avoir imprimé si grand avec une page par case ? Vu le dessin et la narration, ça soutenait très bien la compo en 4 cases par page pour un format similaire... Qui aurait été certes moins épais mais probablement moins cher, du coup. |
| Moi, 06.11.2012 à 18:06 | 347492 |
| | | Tiens, un appel trouvé sur le blog de Cornélius :
Afin de parachever notre édition de "Total Jazz", nous sommes à la recherche de toute planche originale du livre de Blutch dont VOUS, cher lecteur, êtes en possession!
En effet, pour atteindre la perfection dans la reproduction des pages, il nous faut les documents originaux qui ont été dispersés au gré des ventes et des expos passées.
Toute contribution se verra récompensée par un exemplaire de cette nouvelle mouture!
Je sais pas si ça concerne du monde sur le forum (je ne connais pas le prix des planches originales de Blutch) mais au cas où... |
| | | | Ce soir, dans Mauvais genres sur France Culture, un numéro consacré à la BD.
Au programme : un entretien avec Jean-Louis Gauthey à l'occasion du lancement de la collection Olivius chez Cornelius ; l'expo "Quelques instants plus tard... - art contemporain & bande dessinée" ; causeries sur Dark Knight Returns de Frank Miller et La Ruche de Charles Burns. |
| chrisB, 04.10.2012 à 22:24 | 346880 |
| | | Mael : | Grosse déception, j'ai trouvé ça long et assez poussif. Pourtant convaincu par la cause (la légalisation de la prostitution) j'ai trouvé cette suite de rendez-vous volontaire épuré de tout ce qui permettrait de distinguer les femmes, de les reconnaître, assez ennuyeuse. J'étais parti pour deux étoiles, car il y a quand même de bons moments, mais les 50 pages d'annexes et de notes, globalement très intéressantes me font monter la note à trois. C'est là où la réflexion est la plus poussée, avec des avis réfléchis, même si c'est parfois un peu dogmatique. Je ne suis pas d'accord avec tout (notamment la question de la fiscalité) mais c'est intéressant, et le récit qui précède sert habilement d'exemple. Seulement 200 pages d'exemples préalables c'est un peu trop. |
Merdoum ! acheté mais pas encore lu! |
| Mael, 04.10.2012 à 21:56 | 346878 |
| | | Marrant, moi je n'ai même pas de carré blanc sur fond rouge sur mon ordi.
C'était ça.
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| | | | Mael : |
Alléchant. |
Cool, enfin une BD sur les carrés blancs à croix rouge que l'on voit parfois sur les forums, c'est alléchant en effet ! Merci Cornélius, en plus la maquette a l'air d'être audacieuse. Le livre sera si petit que ça ou c'est juste pour l'image ? |
| Mael, 04.10.2012 à 16:46 | 346868 |
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Alléchant. |
| Mael, 03.10.2012 à 10:47 | 346843 |
| | | Grosse déception, j'ai trouvé ça long et assez poussif. Pourtant convaincu par la cause (la légalisation de la prostitution) j'ai trouvé cette suite de rendez-vous volontaire épuré de tout ce qui permettrait de distinguer les femmes, de les reconnaître, assez ennuyeuse. J'étais parti pour deux étoiles, car il y a quand même de bons moments, mais les 50 pages d'annexes et de notes, globalement très intéressantes me font monter la note à trois. C'est là où la réflexion est la plus poussée, avec des avis réfléchis, même si c'est parfois un peu dogmatique. Je ne suis pas d'accord avec tout (notamment la question de la fiscalité) mais c'est intéressant, et le récit qui précède sert habilement d'exemple. Seulement 200 pages d'exemples préalables c'est un peu trop. |
| SydN, 01.10.2012 à 9:37 | 346783 |
| | | Je vois :)
Merci |
| THYUIG, 01.10.2012 à 8:53 | 346782 |
| | | SydN : |
D'ailleurs pour le disque c'est pareil, certes le vinil à plus de charme, mais la définition est inférieure, et c'est au contraire sur des appareils de haute qualité que la différence est plus flagrante, sur le vinil le son des instruments est légèrement distordu, et une très grosse instrumentation (comme en musique classique) se retrouve un peu noyée. Aussi le vinil à moins de puissance et de clarté, les sons cristallin le sont moins...
Bref, pour le jazz acoustique, les musiques traditionnelles et les musiques précédant les années 80, le vinil apporte un vrai plus pour le charme, et parce que les enregistrements étaient prévus pour ce support. Avec les musiques postérieures aux années 70, encore une fois, c'est moins évident... Et la musique classique aussi, comme pour le métal progressif ou symphonique (genre therion ou angrnolan les musiques électroniques...
Tout dépend après nos interets musicaux forcément.
Bref, oui la conversation dérive :) |
Pour le vinyle, nombreux sont ceux qui te diraient le contraire également... En analogique, le sinusoïde est complet alors que le numérique casse la courbe avec des 1 et des 0, on perd toutes les informations contenues entre ces deux pics. La raison de tout numérique tient surtout à l'époque au stockage : impossible de contenir toute l'information analogique sur un CD. C'est maintenant possible sur le dvd et d'ailleurs, les sorties récentes utilisent un meilleur encodage et perdent nettement moins d'informations qu'il y a 10 ou 15 ans.
Notes que c'est exactement la même problèmatique dans l'image : la pellicule imprimait beaucoup plus d'informations, les nuances étaient plus minces là où le numérique casse l'image à coup de pixel. Le numérique fait toujours un choix dans son expression, grosso modo il choisit pour chaque pixel : noir ou pas noir, gris ou pas gris. La pellicule n'opérait pas ces choix, elle captait l'image et la température colorimétrique, le numérique ajoute l'étape du choix là où l'instantanée régnait auparavant. |
| | | | SydN : | Ben j'aimerais bien savoir d'où tu tiens ces infos... |
D'ingénieurs du son, de réalisateurs audio et cinéma et de techniciens de l'image avec qui je travaille quotidiennement en studio. Les avis sont unanimes. Je leur avais fait part de mon étonnement de voir encore des écrans (professionnels) à tubes cathodiques en guise de moniteurs. D'ailleurs, lors des présentations, nous recommandons toujours aux clients de regarder l'écran cathodique et pas l'écran plat. Il y a un problème de rendu des couleurs sur les écrans plats, de lissage des images et des arrière-plans, sans compter le rendu des lumières qui est à chier (froideur).
Après, que le pékin moyen ne voit ou n'entende aucune différence parce qu'il utilise du matériel ordinaire ou vendu comme de "bonne qualité", ce n'est pas vraiment le problème. Je suis payé pour donner un produit fini qui soit d'une qualité professionnelle, si le résultat est regardé sur un portable, je m'en fiche. Qui peut le plus peut le moins.
Cela me dégoûterait franchement de laisser passer des trucs en sachant qu'ils sont ratés ou approximatifs sous prétexte que personne ne s'en rendra compte. On est tous perfectionnistes dans nos métiers (je travaille dans la pub). :-) |
| jmmelo, 30.09.2012 à 22:07 | 346776 |
| | | Aba Sourdi : | (Je me méfie des trop belles pochettes, à chaque fois ça veut dire que la musique ne suit pas, qu'on a tout misé sur l'emballage : ça se vérifie à chaque fois, personnellement.)
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Peut-être que ça tient à la philosophie du style de musique alors. Il y a quand même pas mal de labels qui ont une ligne artistique forte et de qualité pour leurs visuels: les pochettes de Francis Wolf et Reid Miles pour Blue Note Records par exemple. Je pense aussi à la direction artistique de Lex Records (plutôt Hip Hop à ces débuts) qui a de très belles pochettes pour de très bons albums. Lex a une adéquation forte entre la musique et la pochette. (en passant, ils ont fait un truc avec Alan Moore. Mais je ne sais pas ce que ça vaut).
Je ne pense pas que ces gens là considèrent la pochette comme un emballage, mais plutôt comme partie intégrante de l'objet. Même si je te l'accorde, le coeur du sujet reste la musique sur la galette.
Désolé pour la digression... |
| SydN, 30.09.2012 à 20:43 | 346772 |
| | | Cobalt 60 : |
Au même titre qu'une télé à tube cathodique offre une meilleure qualité d'image que les modèles à écran plat.
Les professionnels du son et de l'image sont tous d'accord sur le sujet. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, dans les salles de montage et d'étalonage, on garde encore des téléviseurs cathodiques pour juger du résultat. |
Ben j'aimerai bien savoir d'où tu tiens ces infos...
Parce que perso, je joue sur Xbox 360 et avec mon ancien téléviseur, un tube cathodique énorme de 90 kg (je me souviens plus le nombre de pouces) en 16/9, les textes de certains jeux étaient absolument illisibles, par ex l'inventaire de fallout 3. Même de près j'étais obligé de deviner de quoi il s'agissait. Pratique. Depuis quelques temps j'ai un téléviseur HD LCD A peine plus petit que l'ancien cathodique, et je parviens à tout lire, même en me tenant plus loin. La définition est incomparable...
Le seul point positif d'un écran cathodique est qu'il conserve sa luminosité même quand on le regarde de biais, pour les écrans plats actuels, c'est moins évident... Mais franchement, je vois pas en quoi la qualité de la définition est meilleure sur un tube cathodique.
Pour en revenir à ton exemple, je rajouterais que je trouve absolument débile d'utiliser des écrans à tube cathodique dans les salles de montage et d'étalonnage quand on sait qu'au final le film sera seulement visionné sur des écran plats modernes, Led, LCD ou plasma... C'est incohérent, d'où ma question: d'où provient cette info ?
D'ailleurs pour le disque c'est pareil, certes le vinil à plus de charme, mais la définition est inférieure, et c'est au contraire sur des appareils de haute qualité que la différence est plus flagrante, sur le vinil le son des instruments est légèrement distordu, et une très grosse instrumentation (comme en musique classique) se retrouve un peu noyée. Aussi le vinil à moins de puissance et de clarté, les sons cristallin le sont moins...
Bref, pour le jazz acoustique, les musiques traditionnelles et les musiques précédant les années 80, le vinil apporte un vrai plus pour le charme, et parce que les enregistrements étaient prévus pour ce support. Avec les musiques postérieures aux années 70, encore une fois, c'est moins évident... Et la musique classique aussi, comme pour le métal progressif ou symphonique (genre therion ou angrnolan les musiques électroniques...
Tout dépend après nos interets musicaux forcément.
Bref, oui la conversation dérive :) |
| crepp, 30.09.2012 à 19:43 | 346771 |
| | | je sens que ça va se terminer avec un sujet sur "les plus belles pochettes d'album avec la musique qui est tout aussi bien" et "les plus belles pochettes d'album avec des titres que l'on n'écoute même plus tellement c'était mauvais" :o)
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| | | | Mes groupes préférés jouent de cette obligation industrielle pour faire en général de chouettes trucs mais ils ont à mon avis conscience qu'à la base c'est industriel. (Je me méfie des trop belles pochettes, à chaque fois ça veut dire que la musique ne suit pas, qu'on a tout misé sur l'emballage : ça se vérifie à chaque fois, personnellement.)
Ma pochette préférée de tous les temps est sans doute celle du deuxième album de XTC, parfaite !
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| jmmelo, 30.09.2012 à 9:35 | 346762 |
| | | Aba Sourdi : | J'avoue que pour moi la pochette d'un disque n'a toujours été qu'un enrobage industriel |
Industriel? carrément! comme un pot de yaourt? C'est parce que tu n'écoutes pas les bons disques ;-) Surtout aujourd'hui, avec l'industrie musicale en berne, certains ont (re)compris l'importance de l'artwork qui permet de décliner visuellement l'univers du groupe ou musicien et d'y mettre plein d'informations qu'un mordu trouve indispensables.
Et aussi parce que la musique, de part la scène, est aussi quelque chose de visuelle. Et je ne parle même pas des clips! |
| crepp, 29.09.2012 à 19:30 | 346757 |
| | | Cobalt 60 : |
Non, pour une meilleure qualité du son, tout simplement. Sur un vinyle, le son est plus rond, il a plus de profondeur et de chaleur. Avec du bon matériel hifi, on perçoit très bien la différence. |
ça je ne pense pas, les amateurs de qualité du son sont déjà sur le vinyle depuis longtemps. Je parle plutôt du retour par des personnes non amateurs éclairés. |
| | | | [citer auteur=jmmelo]crepp : |
Je me demande pourquoi le retour en force du vinyle ? Par nostalgie, je ne pense pas, plutôt pour la taille de la pochette et donc l'importance de l'image.
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Non, pour une meilleure qualité du son, tout simplement. Sur un vinyle, le son est plus rond, il a plus de profondeur et de chaleur. Avec du bon matériel hifi, on perçoit très bien la différence.
Au même titre qu'une télé à tube cathodique offre une meilleure qualité d'image que les modèles à écran plat.
Les professionnels du son et de l'image sont tous d'accord sur le sujet. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, dans les salles de montage et d'étalonage, on garde encore des téléviseurs cathodiques pour juger du résultat. |
| | | | J'avoue que pour moi la pochette d'un disque n'a toujours été qu'un enrobage industriel, tout comme la couverture d'un livre. Il est d'ailleurs assez amusant de noter que si Menu a inventé avec L'Asso l'enrobage minimaliste de par la sobriété de ses couvertures, il est un fondu du vinyle de par l'artwork ostentatoire qu'il permet. Comme quoi on voit midi à chaque porte différente. |
| jmmelo, 29.09.2012 à 9:40 | 346749 |
| | | crepp : |
Car l'avenir c'est quoi ? la lecture sur son écran. Bien sur il faudra encore du temps, mais je crois que cela va être inéluctable.
Je compare un peu avec la musique, et je me demande pourquoi le retour en force du vinyle ? Par nostalgie, je ne pense pas, plutôt pour la taille de la pochette et donc l'importance de l'image.
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C'est clair que l'artwork vinyle est plus beau que celui d'un CD ou que la meilleure des résolutions informatiques. Mais il y a aussi des infos sur un support physique qu'on trouve rarement sur un fichier mp3 d'un marchand: crédits musiciens, studio, producteurs, remerciements... (je fais le liens avec les rabats des livres Cornélius)
D'autant plus que les labels intéressants ont compris qu'il fallait fournir avec le vinyle la version mp3 (Download Card) sans DRM sans condition d'utilisation à la Itunes! MAM commençait à aller dans ce sens avec son dernier livre.
Comme quoi, il n'y a pas d'opposition des formats mais complémentarité. Des lieux, des moments différents. |
| | | | Je ne veux pas aller à un endroit précis. :)
Simplement, ce n'est pas le luxe des livres qui est le problème. C'est le prix. Comme le prix est dû au luxe, réduire le luxe permettrait de réduire le prix. Ce raisonnement paraît des plus logiques. Pourtant, il ne semble pas que cela fonctionne dans les faits.
Pourquoi il n'y a que Dragon Ball qui ait le droit à une édition kiosque ? Vous savez les demi-volumes qui trainent à côté des Captain Swing ? Pourquoi ne trouve-t-on pas d'autres réelles nouveautés à bas cout sur papier gris ?
J'ai acheté, il y a 1 ou 2 ans ceci :
C'est du format poche, c'est à 4,90€. C'est 100 pages du papier blanc mais non lisse.
Bon, c'est particulièrement médiocre pour un adulte.
Pourquoi j'ai vu trainer les quelques tomes restants durant plusieurs mois, dans une supermarché très bien achalandé (= qui a beaucoup de clients, donc). Cent pages pour 4,90€, ok ce n'est pas réellement donné si l'on analyse. Pourtant c'est super alléchant et ça a des airs de piège à mômes.
A côté de ça, des gros recueils sur mauvais papiers à un prix dérisoire, ça a existé jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Et je suis tout à fait d'accord que ça pouvait être sympa.
D'ailleurs le numéro 3 était sur papier blanc alors que le 8 est réellement sur papier cheap. Le n°8 a plus de 3 ou 4 millimètres d'épaisseur en plus que le n°3 pour la même pagination.
En tout cas Dupuis n'a pas prolongé longtemps l'opération... |
| SydN, 28.09.2012 à 18:02 | 346744 |
| | | Mr_Switch : | En même temps, certains lecteurs de manga voudraient leur manga sur papier blanc de première qualité, à moins de 5€ pour une pagination de plus de 300 pages.
Vous leur proposez leurs mangas avec la qualité d'un Picsou Magazine, c'est niet. Ils veulent mieux que ça quand ils vont lire à la FNAC... |
moui, c'est sur que n'importe quel choix fera toujours des mécontent. Mais j'entend plus souvent râler sur le prix de certaines éditions (les perfect editions de dragon ball ou dr slump notamment), genre "un manga à plus de 10€ y sont tarés"... Donc bon... On sait très bien que des manga de 300 pages à moins de 5€ ne sont pas viables avec du papier de bonne qualité.
en fait, je vois pas trop où tu veux en venir avec cet exemple... |
| | | | En même temps, certains lecteurs de manga voudraient leur manga sur papier blanc de première qualité, à moins de 5€ pour une pagination de plus de 300 pages.
Vous leur proposez leurs mangas avec la qualité d'un Picsou Magazine, c'est niet. Ils veulent mieux que ça quand ils vont lire à la FNAC... |
| SydN, 28.09.2012 à 11:33 | 346735 |
| | | Aba Sourdi : | crepp : | maintenant le beau, le luxueux, la meilleure qualité d'impression, le grand format ... n'est ce pas la seule solution pour vivre comme bande dessinée "papier" ?
Car l'avenir c'est quoi ? la lecture sur son écran. Bien sur il faudra encore du temps, mais je crois que cela va être inéluctable. |
On peut se dire justement l'inverse, que le luxe obligatoire cela enferme le livre dans la fonction d'objet pour collectionneurs tarés et que pour que le livre continue à avoir sa raison d'être il faut qu'il y en ait de toutes les confections. |
tout à fait d'accord avec ça.
de nos jours, je suis plutôt partisant du livre pas cher quitte à être sur du papier pas terrible (un peu comme les mangashi, mais en mieux quand même), quitte à refaire des tirages de qualité pour les oeuvres qui cartonnes, les intégrales, et les oeuvres cultes, etc...
Les gens n'ont plus envie d'acheter une BD à 15€ pour au final oublier de l'avoir lu quelques semaines après tellement elle est banale... |
| Mael, 27.09.2012 à 23:05 | 346730 |
| | | Après quand on voit le rapport prix/nb de pages, dont un paquet en couleurs (pour garder des critères non esthètes), le Pepito est très accessible.
Après il y a une volonté bibliophilique affirmé, mais si on se reporte aux citations de bottaro détaillées en préface il semble que c'était son désir, d'être reconnu comme auteur avec des ouvrages soignés, c'est plutôt la publication cheap et sans respect de Sagédition qui allait contre sa volonté.
Après historiquement oui, ça reste ancré dans cette référence "petit format", mais il n'y a pas de raison de l'y enfermer.
La bonne solution serait qu'existent les deux supports : des intégrales comme les "picsou géant" avec la jeunesse de picsou de don Rosa puis les Barks (pas cher, d'usage facile, les miens sont démolis mais je les ai lu et relu depuis mes 10 ans), et l'édition pour esthètes assumés. Mais avec la saturation du marché ça me semble assez irréalisable...
Cela étant, je répète que dans le cas de PEPITO il s'agit juste d'une édition soignée, pas d'un trucs délirant et inaccessible. Un bouquin de plus de 200 pages avec la moitié en couleur à 25 euros c'est plus que raisonnables. La préface donne ce côté esthète par sa volonté de théorisation mais, d'une part, ça me semble essentiel d'avoir un appareil critique dans une oeuvre patrimoniale, d'autre part si ça n'intéresse pas le lecteur il peut la sauter. |
| | | | crepp : | maintenant le beau, le luxueux, la meilleure qualité d'impression, le grand format ... n'est ce pas la seule solution pour vivre comme bande dessinée "papier" ?
Car l'avenir c'est quoi ? la lecture sur son écran. Bien sur il faudra encore du temps, mais je crois que cela va être inéluctable. |
On peut se dire justement l'inverse, que le luxe obligatoire cela enferme le livre dans la fonction d'objet pour collectionneurs tarés et que pour que le livre continue à avoir sa raison d'être il faut qu'il y en ait de toutes les confections. |
| crepp, 27.09.2012 à 20:24 | 346728 |
| | | maintenant le beau, le luxueux, la meilleure qualité d'impression, le grand format ... n'est ce pas la seule solution pour vivre comme bande dessinée "papier" ?
Car l'avenir c'est quoi ? la lecture sur son écran. Bien sur il faudra encore du temps, mais je crois que cela va être inéluctable.
Je compare un peu avec la musique, et je me demande pourquoi le retour en force du vinyle ? Par nostalgie, je ne pense pas, plutôt pour la taille de la pochette et donc l'importance de l'image.
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| | | | Les albums que je n'ai pas encore lu, c'est le plus souvent parce que je veux être en forme pour pouvoir déguster tel livre. J'attends le bon moment. Bon qui n'existe pas.
J'ai lu toutes mes intégrales Peanuts. A raison de 10 pages par jour. C'est le bon compromis de page. C'est assez pour être content de sa lecture et ce n'est pas trop au point de se lasser. On remarquera que les Peanuts ne sont pas comparables à Picsou. Picsou est fait pour la jeunesse. Les Peanuts peuvent être lus par les enfants, mais je n'ai jamais vu un enfant s'enthousiasmer outre mesure pour un Snoopy 48CC Dargaud. (c'est d'ailleurs un peu le paradoxe : les intégrales Peanuts sont les versions cheaps des Snoopy Dargaud : ppfff même pas de tri dans les strips, même pas pris la peine de mettre en couleurs. Heureusement que les intégrales reviennent moins chers que les Snoopy ^^)
Ca serait quoi une édition à la juste mesure de Pepito ? Des bouquins genre "Hors Collection" comme pour Calvin et Hobbes et distribué en hypermarché ?
Est-ce réellement les enfants d'aujourd'hui qui s'intéressent à Pepito ? A priori, non. Plutot les enfants d'hier ou les curieux d'aujourd'hui.
Evidemment, cela peut encore intéresser les enfants d'aujourd'hui et il serait dommage que telle forme d'ouvrage leur en interdise l'accès... |
| | | | Mais il y a juste une variable ou plutôt une constante qui n'a pas été évoqué dans ce débat du "ouin pourquoi publié du Barks ou du Bottaro dans des formats plutôt chers(même si bon quand on voit le prix d'un 46 CCKK)", c'est que des gens comme Barks ou Bottaro n'étaient pas publiés dans des revues qui leur étaient entièrement dédiés. Alors quand j'avais 15 ans je m'en fichais totalement d'acheter des revues anthologiques où l'on trouvait du lard et du cochon. Mais maintenant plus, mais alors vraiment plus, parce que ça aussi ça revient cher. |
| crepp, 27.09.2012 à 19:08 | 346721 |
| | | martin : |
Je ne trouve pas que cela soit mal, mais je pense plutôt que le lecteur devrait s'interroger sur sa pratique, est-il lecteur ou bibliophile ? Est-ce compatible ?
Bêtement, je me demande combien de possesseurs de l'intégrale Peanuts l'a lue effectivement intégralement ?
|
lecteur avant tout. Oui j'ai quelque fois du retard, pour prendre le cas de Peanuts, on m'avait offert plusieurs tomes de l'intégrale. En lisant un peu tout les soirs à mon rythme, j'ai quand même terminé.
Sur un autre site bien connu de tous (bdgest pour ne pas le nommer) il existe un sujet style "combien de BD avez vous dans votre bibliothèque non lues?". La personne avait ajouté un sondage en mettant comme max 10 albums. Il a du vite changer, car on a eu des réponses expliquant qu'ils étaient plus proche des dizaines, puis des centaines pour certains, pour finir avec des chiffres de dingue.
En fait je crois qu'il n'y a pas de règles, chacun fait comme il le sent. |
| | | | Débat très pertinent, Martin ! C'est la contradiction inhérente à la BD indépendante, avec laquelle je me démène mentalement depuis des années. Il y a des fois où je pense que la bibliophilie est le summum du matérialisme, que ça nous fait nous éloigner de l'oeuvre en elle-même. D'autres fois où je me dis que l'oeuvre a besoin de ça pour être oeuvre. Les choses ont le droit de ne pas être des oeuvres, mais il faut admettre que quand on s'intéresse à l'art on a comme péché mignon d'aimer les oeuvres. Néanmoins il est vrai que certaines BD n'ont pas forcément besoin d'être des oeuvres pour dire ce qu'elles ont à dire, c'est le cas de Pepito ou Picsou à mon sens. |
| martin, 27.09.2012 à 17:45 | 346716 |
| | | Aïe ! : ) C'est plus la démarche du lecteur (donc la mienne) que celle de l'éditeur qui m'interpelle. |
| | | | Oui c'est vrai quoi les éditeurs devraient se borner à être des marchands de papier, ce serait tellement plus simple.
Enfin je dis ça, c'est déjà le cas dans leur majorité, mais apparemment ce n'est pas suffisant. |
| martin, 27.09.2012 à 14:14 | 346710 |
| | | Entre la peste et le choléra … J mais je reconnais volontiers que l’édition Fantagraphics n’est pas la pire et de loin.
Je ne trouve pas que cela soit mal, mais je pense plutôt que le lecteur devrait s'interroger sur sa pratique, est-il lecteur ou bibliophile ? Est-ce compatible ?
Bêtement, je me demande combien de possesseurs de l'intégrale Peanuts l'a lue effectivement intégralement ?
Quand mon fils a voulu se saisir du volume 1 de l'intégrale Barks, j'ai dis non et je l'ai reposé religieusement sur son étagère. Par ailleurs, il lit Picsou magazine sans cérémonies, par terre en tordant les pages, parfois même les déchirant.
Donc quelle va être la vie de ces livres ? Quel va être leur parcourt chez les lecteurs (quelle transmission) si le lecteur en premier les sacralise ?
Et ce d'autant plus que les livres de Cornélius sont magnifiques (j'ai été en admiration devant la réédition de Cycloman) mais qu'ils s'abiment facilement. |
| Xavier, 27.09.2012 à 12:17 | 346706 |
| | | martin : | Cela dit, j'ai quand même du mal avec l'intégrale de Barks de Fantagraphics qui est d'un snobisme incroyable... Barks étant encore populaire et accessible. |
Hm, je ne suis pas sûr. Je préfère l'approche de Fantagraphics, assumée, de "sacraliser" Barks et de bien le faire, plutôt que celle, mollassonne, de Glénat, avec un faux-luxe (les couvertures plastiques qui m'évoquent les agendas scolaires, la frise pixellisée sur la couverture, etc.).
Soit on republie ce truc en format Super Picsou Parade afin de rester au plus près de cette accessibilité populaire, soit on joue la carte du patrimoine, et à ce moment-là on parle aux amateurs éclairés. |
| Pierre, 26.09.2012 à 22:57 | 346690 |
| | | La survie d'une oeuvre est sans doute à ce prix. |
| martin, 26.09.2012 à 10:59 | 346679 |
| | | Pierre : | ... je reste toujours gêné par le passage d'un objet de consommation populaire (en petit format pas cher et pas toujours bien imprimé et par définition destiné à des débiles mentaux), à un objet pour amateur éclairé, entouré d'un apparat critique et maquetté avec goût... |
Sentiment partagé et qui réapparaît souvent à la lecture d'une réédition de Cornélius ou Fantagraphics (Mizuki, Herriman, Barks et maintenant Bottaro).
La réponse est je pense pragmatique, il ne s'agit pas de dénaturer l'oeuvre mais de la rendre à nouveau accessible, et cette accessibilité passe aujourd'hui par l'amateur éclairé à qui il faut fournir une édition de qualité (en plus j'imagine du plaisir de l'éditeur à faire ce genre de livre).
Ce système marche bien pour des auteurs disparus des rayons des librairies, et là ça ne me gêne pas. D'autant plus que l'on constate que l'oeuvre résiste très bien à cette "trahison".
Cela dit, j'ai quand même du mal avec l'intégrale de Barks de Fantagraphics qui est d'un snobisme incroyable... Barks étant encore populaire et accessible. |
| Pierre, 25.09.2012 à 22:22 | 346669 |
| | | Mael : | Longtemps annoncée, longtemps repoussée, la réédition de Pepito ressemblait un peu à l’un de ces serpents de mer dont l'édition a le secret. Jean-Louis Gauthey, éternel amoureux du travail de Bottaro, en parlait déjà dans une interview, en l’an 2000… Une telle attente est facteur de risque : la déception face à un livre ne méritant pas tout ce suspense est si vite arrivée.
Ce suspense, je ne le ferai pas durer plus longtemps : le livre est magnifique. Bel ouvrage relié, à la maquette élégante, il réunit dix histoires impeccablement reproduites, en noir et blanc, trichromie ou couleur. Le soin apporté aux planches est un vrai bonheur pour les yeux et le talent de Bottaro, au trait plein de clarté et de rondeur, s'étale sans retenue.
Les nostalgiques ayant lu Pepito dans leur enfance le redécouvriront donc dans les meilleures conditions. Ceux qui ne le connaissaient que vaguement n'ont plus d'excuses et se doivent de découvrir les aventures drolatiques de ce petit Corsaire malicieux affrontant sans cesse le grotesque gouverneur de Las Bananas. Si les récits, parfois écris avec la collaboration de Carlo Chendi, sont assez classiques dans l'ensemble, on est très vite séduit par leur rythme impeccable et la force des rebondissements. Bottaro use parfois d'une belle liberté de ton, n'hésitant pas plonger dans un humour absurde, ou à remettre en question de manière frontale l'autorité. Des qualités assez rares dans des publications jeunesse ouvertement destinées à la grande consommation.
L'ouvrage comporte également une longue préface de David Amram, qui tient d'ailleurs plus de la postface critique que de l'introduction. Elle apporte une lecture théorique riche, parfois un peu aride, mais plusieurs idées intéressantes sont lancées. On s'y interroge notamment sur l'usage abondant du déguisement et de la cacherie dans Pepito, et l'on apprendra beaucoup sur le possible questionnement de Bottaro sur le statut d'auteur.
Difficile donc de ne pas être séduit par un ouvrage qui tient toutes ses promesses et permettra de combler tous les lecteurs. Concurrent sérieux au Fauve du Patrimoine 2013, ce travail de haute voltige n'amène qu'un regret : Bottaro, disparu en 2006, n'aura pas eu l'occasion de voir ce bel hommage. |
J'ai feuilleté ça le week-end dernier, il y a incontestablement un très beau travail d'édition auquel il convient de rendre hommage, mais je reste toujours gêné par le passage d'un objet de consommation populaire (en petit format pas cher et pas toujours bien imprimé et par définition destiné à des débiles mentaux), à un objet pour amateur éclairé, entouré d'un apparat critique et maquetté avec goût: est-ce qu'on ne trahit pas l'esprit même de l'oeuvre ? Est-ce toujours vraiment Pepito, et pas une réinvention d'esthète ? Je souhaite bien entendu que l'ouvrage trouve son public mais ce ne sera pas le destinataires initiaux de la bande dessinée originelle (Pour les rééditions de Necron il y avait une volonté affichée de respecter le format, et donc l'intention de l'auteur).
(Maintenant que j'ai tapé ces lignes il me revient d'avoir possiblement tenu des propos similaires sur les rééditions de Charlie Schlingo à l'Association mais je n'en suis pas tout à fait sûr. Désolé pour la redite si cela se vérifiait). |
| Mael, 23.09.2012 à 8:45 | 346599 |
| | | Longtemps annoncée, longtemps repoussée, la réédition de Pepito ressemblait un peu à l’un de ces serpents de mer dont l'édition a le secret. Jean-Louis Gauthey, éternel amoureux du travail de Bottaro, en parlait déjà dans une interview, en l’an 2000… Une telle attente est facteur de risque : la déception face à un livre ne méritant pas tout ce suspense est si vite arrivée.
Ce suspense, je ne le ferai pas durer plus longtemps : le livre est magnifique. Bel ouvrage relié, à la maquette élégante, il réunit dix histoires impeccablement reproduites, en noir et blanc, trichromie ou couleur. Le soin apporté aux planches est un vrai bonheur pour les yeux et le talent de Bottaro, au trait plein de clarté et de rondeur, s'étale sans retenue.
Les nostalgiques ayant lu Pepito dans leur enfance le redécouvriront donc dans les meilleures conditions. Ceux qui ne le connaissaient que vaguement n'ont plus d'excuses et se doivent de découvrir les aventures drolatiques de ce petit Corsaire malicieux affrontant sans cesse le grotesque gouverneur de Las Bananas. Si les récits, parfois écris avec la collaboration de Carlo Chendi, sont assez classiques dans l'ensemble, on est très vite séduit par leur rythme impeccable et la force des rebondissements. Bottaro use parfois d'une belle liberté de ton, n'hésitant pas plonger dans un humour absurde, ou à remettre en question de manière frontale l'autorité. Des qualités assez rares dans des publications jeunesse ouvertement destinées à la grande consommation.
L'ouvrage comporte également une longue préface de David Amram, qui tient d'ailleurs plus de la postface critique que de l'introduction. Elle apporte une lecture théorique riche, parfois un peu aride, mais plusieurs idées intéressantes sont lancées. On s'y interroge notamment sur l'usage abondant du déguisement et de la cacherie dans Pepito, et l'on apprendra beaucoup sur le possible questionnement de Bottaro sur le statut d'auteur.
Difficile donc de ne pas être séduit par un ouvrage qui tient toutes ses promesses et permettra de combler tous les lecteurs. Concurrent sérieux au Fauve du Patrimoine 2013, ce travail de haute voltige n'amène qu'un regret : Bottaro, disparu en 2006, n'aura pas eu l'occasion de voir ce bel hommage. |
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