|
| |
|
|
|
|
  rohagus
| La majorité des séries dérivées de classiques de la bande dessinée jouent la carte de la nostalgie et s'adressent essentiellement aux anciens amateurs de la série tout en ne méprisant pas la possibilité de la faire découvrir par ce biais à de nouveaux lecteurs. Ce n'est pas le cas de cette nouvelle série, Zorglub, car elle s'adresse quasiment exclusivement aux adolescents sans qu'ils aient vraiment besoin de connaître la série d'origine.
Les anciens lecteurs, eux, ne s'y retrouveront qu'à moitié. On reconnait le personnage de Zorglub, savant fantasque, mégalomane et aussi gaffeur qu'attachant. On reconnait sa classe, sa passion pour les bases ultra-futuristes et les idées de grandeur. Mais en même temps, il parait différent, trop dynamique, trop échevelé et étonnamment devenu papa poule. En réalité, le personnage de Zorglub tel que Greg et Franquin l'avaient mis en scène dans Spirou et Fantasio était d'autant plus marquant et drôle que ses réalisations fantasques contrastaient avec le relatif sérieux du décor de la série. Mais ici tout est sur le ton du cartoon et de la série jeunesse orientée action. Il n'est plus qu'un personnage parmi d'autres, laissant notamment une grande place à sa fille qui est davantage le protagoniste principal de ce premier tome.
Le dessin de Munuera est excellent et pourtant pas totalement satisfaisant. Son trait est très maîtrisé, plein d'énergie, idéal pour les scènes d'action. Et en même temps, sa mise en scène est épuisante. Elle est composée d'une grande dose de cascades, courses poursuites et autres explosions. Le rythme n'offre pas de pause, pas de moment pour respirer. Certes, c'est divertissant mais on peine un peu à s'attacher aux personnages, d'autant plus que la vie de l'héroïne est rapidement bouleversée.
Le ton est souvent aux péripéties cartoonesques, les personnages pouvant tomber de plusieurs étages ou se faire écraser par des robots de métal sans être davantage qu'un peu sonnés. Du coup, le récit se permet un grand nombre de facilités, d'ingrédients peu crédibles qui empêchent de vraiment se sentir concerné par le devenir des personnages.
Ces quelques reproches que je fais ci-dessus, ce sont ceux que pourront faire les anciens lecteurs qui pensaient retrouver l'un des meilleurs personnages de Spirou et s'étonneraient du ton très différent proposé ici par rapport à celui de la série originelle. Mais un jeune lecteur, n'ayant aucune affection préalable pour le personnage de Franquin, ne sera aucunement choqué et pourra savourer une série moderne, très rythmée, très bien dessinée et assez amusante dans l'ensemble. |
|
|
|
|
|
| |
| |