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| « Toréador, en ga-a-a-a-a-rde ! ».
C’est sur l’air de Carmen de Bizet que débute cette aventure. On s’attend donc a un rythme endiablé, mais… un peu de patience. Tintin lui-même commence en pyjama une aventure qui prend d’abord l’aspect d’une intrigue policière avec l'audacieux larcin d'un fétiche Arumbaya au musée ethnographique. Le voleur opère au nez et à la barbe des policiers (ou plutôt à leur moustache puisqu'il s'agit des Dupondt dont c'est la deuxième apparition). Mais il ne trompe pas un Tintin transformé en Rouletabille qui va remonter la piste des criminels (avec le témoignage inattendu d'un perroquet).
Ce n’est qu’un peu plus tard que l’intrigue s’enflamme, avec un transfert en Amérique du Sud à la poursuite de méchants très méchants qui finiront d’ailleurs (littéralement) en enfer. Nous sommes alors les spectateurs d'un ensemble de péripéties basées sur des stéréotypes sud-américains (on y voit pour la première fois le général Alcazar renverser le général Tapioca), avec bagarres, coups de feu et poursuites en voiture. Rien de bien original, en fait.
Que reste-t-il de cet album ? Deux choses : une charge contre le cynisme des marchands d’armes avec l’ignoble Basil Bazaroff (caricature transparente du sinistre et bien réel Basil Zaharoff), qui monte un conflit de toutes pièces en armant chacun des deux camps. Et la vision d'un peuple « primitif », les Arumbayas, victimes de la félonie d’un occidental (qui leur vole le précieux fétiche après avoir gagné leur confiance), félonie rachetée par la conversion d’un autre Blanc, l’explorateur Ridgewell qui renonce à la « civilisation » pour devenir un véritable Arumbaya lui-même (quoique jouant au golf…). Héritage sans doute du scoutisme « peau-rougiste » qui façonna le jeune Hergé et qu'on retrouve dans plusieurs autres albums.
L’Oreille cassée est un album mineur sans doute, très proche de l'esprit des romans-feuilletons, qui marque la transition vers les albums plus recherchés.
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