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| Chaque nuit, lorsque vous dormez, le Seigneur des Rêves choisit le chemin emprunté par vos songes. Il peut tout aussi bien vous mener vers des contrées enchantées que dans le dédale de vos peurs les plus intimes. Parfois, il arrive aussi que le Rêve laisse ces dernières s'échapper de leurs sombres coursives pour s'égarer dans notre vaste monde. Aujourd'hui, le Corinthien, le plus redouté de tous les cauchemars, est de retour. Pourtant, si les morts se multiplient, ce n'est étonnamment pas de son fait. Il semblerait que le légendaire tueur en série ne soit pas le seul à parcourir la Terre en quête de victimes.
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  rohagus
| Une série dérivée de plus dans cet univers de Sandman que j'adore. Et celle-ci choisit de prendre pour héros le Corinthien, le cauchemar le plus présent des aventures de Morphée. Tueur en série mangeur d'yeux, bourré de charisme et de trois sourires carnassiers, il avait marqué les lecteurs dans plusieurs histoires de la série originelle. Plus ou moins débarrassé de son esprit rebelle dans sa nouvelle incarnation, il reste doté d'un esprit indépendant et curieux. Et c'est bien cette curiosité qui va le pousser à vouloir investiguer quand il s'avère que des meurtres en série commis dans le monde réel semblent liés à sa propre image alors qu'il n'en est pas l'auteur. Voilà qui va l'amener à interférer dans une opération complexe impliquant une jeune artiste peintre, un milliardaire, une paire de tueurs fantastiques, un ange et sans doute au moins un autre membre de la famille des Infinis.
Même si je n'ai jamais été très attaché au personnage du Corinthien, j'ai beaucoup aimé cette série dérivée. Elle respecte admirablement l'esprit de la série de Neil Gaiman, avec peut-être un peu moins de sens de la poésie mais en contrepartie un sens plus prononcé de l'action fantastique qui n'est aucunement désagréable dans cette histoire d'enquête mouvementée. Les éléments de l'univers de Sandman et les quelques personnages connus qu'on y retrouve sont fidèles à l'original tout en leur ouvrant de nouveaux horizons. C'est une belle manière de faire vivre davantage le monde imaginaire de Gaiman et cela prolonge délicieusement la série originelle, en particulier dans sa manière de faire interférer les différentes mythologies et pouvoirs, avec une implication du fantastique et du mythe dans un univers moderne bien réel et souvent bien sombre. On sent que le scénariste est un grand fan de Neil Gaiman et de son œuvre. Je note d'ailleurs qu'il n'a pas été inspiré du seul Sandman mais aussi au moins d'une autre œuvre de Gaiman puisque ses deux tueurs font fortement penser à Mr Croup et Mr Vandemar de Neverwhere.
Côté graphisme, plusieurs dessinateurs se partagent les planches mais celui qui réalise la majorité d'entre elles est Lisandro Estherren. Son trait est légèrement imprécis et les couleurs de Patricio Delpeche ont tendance à l'écraser ce qui me fait lui préférer le style de certains autres participants à cette série, mais dans l'ensemble c'est un dessin plutôt agréable, quoique certaines scènes m'ont paru un peu difficiles à déchiffrer, comme le cauchemar en introduction du premier épisode notamment.
J'ai été rapidement pris par l'histoire, son rythme et surtout les rencontres entre protagonistes qu'elle propose. J'ai aimé la liberté que s'octroie le scénariste, qui ne se borne pas à un décor et des protagonistes restreints et n'hésite pas à faire intervenir de grands noms de l'univers de Sandman. Et arrivé en fin du premier album en version française, c'est-à-dire à la fin de l'épisode 6 en VO, j'ai très envie de savoir la suite et de comprendre ce qui est en jeu et les motivations des principaux instigateurs des événements. |
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