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  CoeurDePat
| Couverture assez laide, sujet banal et graphisme peu aguichant, pourquoi donc lire "Ping Pong" ?
Réponse 1 (on aime l'auteur !) : parce que cette série est (entièrement) réalisée par Taiyo(u) Matsumoto, celui-là même qui a commis ce chef d'oeuvre qu'est "Amer Béton"; parce qu'il est atypique, intéressant et qu'il faut le suivre.
Réponse 2 (on aime le sport !) : parce que ce manga parle de sport, un peu comme "Olive et Tom", ou encore "Hikaru No Go" dans un genre différent, et que bizarrement cela a tendance à scotcher le lecteur devant son bouquin autant qu'un match de coupe du monde; également parce qu'apparemment l'auteur s'est bien documenté sur le ping-pong et que l'aspect technique, sans être lourd, est bien présent. "Ping Pong" se lit d'une seule traite et réussit à être passionnant.
Réponse 3 (on aime les différents thèmes !) : parce que le sport partage le devant de la scène avec un thème récurrent chez l'auteur, la difficulté de s'insérer, de vivre dans une société que l'on n'a pas choisie, le mal être; parce que les personnages ne sont pas forcément ce qu'ils paraissent, qu'ils ont une personnalité que l'on découvre et qui déstabilise.
Réponse 4 (on aime les adaptations bien faites !) : parce que l'adaptation d'Akata/Delcourt est une fois de plus très bonne. Le papier est d'excellente qualité, la couverture épaisse et agréable, le sens de lecture original respecté, le lettrage lisible et en accord avec l'esprit de l'histoire, et il y a en plus 6 pages de "clés de compréhension" très intéressantes.
(ils ont juste interverti les images, pages 212 et 213...)
Réponse 5 (on veut la suite !) : parce que le tome 1 se conclut sur un gros suspense, et que comme on s'est peu à peu laissé entraîner dans l'histoire, on est un peu frustré ! |
Herbv
| En un mot : J'adore. Cela fait longtemps que je lorgne du côté des oeuvres de Matsumoto mais j'étais toujours repoussé par les couvertures et par le dessin. Bref, je n'étais pas prêt. Puis le temps est passé et les oeuvres éditées chez Tonkam ont disparu des rayonnages, sortant un peu de ma mémoire bien occupée par les innombrables sorties de ces derniers mois. Et Ping Pong est arrivé à point pour me rappeler que je ratais quelque chose (l'actualité aussi, avec la décision discutable de Tonkam de retirer leurs 3 Matsumoto).
Ping Pong est une sûrement une des oeuvres les plus accessibles de Matsumoto, c'est idéal pour découvrir ce mangaka surdoué. L'oeuvre est tellement riche que les différents niveaux de lecture présents peuvent nous échapper. J'ai adoré Ping Pong et son dessin si particulier (la règle, le mangaka ne la connait que pour tracer les cases) et si personnel (ça change de ces graphismes modernes si parfaits), ses personnages plus complexes qu'il n'y parait, l'ancrage de l'histoire dans la réalité japonaise. De plus, nous avons une très belle réalisation de Delcourt pour seulement 10 euros. Cet excellent travail est conclu par un superbe bonus d'une qualité jamais vue dans un manga (pour mon cas). Félicitations aux personnes qui ont réalisé ce bonus, c'est extraordinaire. J'adore les bonus (notamment avec les DVD où il m'est arrivé d'acheter des films que j'avais déjà vu rien que pour le DVD de bonus supplémentaire) et là, je suis comblé tant les pages bonus sont variées (détails de la sociétés japonaise et termes rencontrés dans le manga sont très bien expliqués, principes du Ping Pong, comparaison photos de lieux et dessins les représentant). Achat indispensable, même pour les fans de shônen de sport qui découvriront autre chose que Captain Tsubasa, en attendant Touch d'Adachi (il finira bien par arriver).
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pikipu
| Un manga sur le Ping-pong?
La reconversion d'Olive et Tom? La post-carrière de Jeanne et Serge? Un manque d'inspiration des mangakas?
A quand un manga sur les billes?
Et sur le kilo de merde?
Un célèbre chroniqueur de bulledair fait l'éloge de ce premier volume. Nous partageons beaucoup d'avis communs. Je lui fais confiance. 4 euros chez Gibert, c'est pas la mort. Je pourrai toujours le refourguer à mon neveu, il aime bien la bédé et il joue au ping-pong avec un copain.
Tiens, curieux ce dessin, ça ressemble pas à Olive et Tom, ni à Jeanne et Serge. C'est même marrant, il a oublié sa règle. Pas très sérieux pour un mangaka. La honte.
Et je me rends compte que ce dessin-là ne ressemble à aucun autre. C'est très personnel et c'est très beau.
Le trait d'un dessinateur, c'est un peu comme le timbre d'un chanteur. Il y a des milliers de voix qui se ressemblent, il y a des intonations stéréotypées, des effets que chacun utilisent par souci d'uniformité ou manque d'identité. Et de temps en temps, une voix sort du lot, vous ne savez pas encore si vous l'aimez ou pas, mais elle à un mérite certain, c'est dêtre totalement reconnaissable, totalement authentique parce qu'unique.
C'est le cas du dessin de Matsumoto. Partant de ce constat-là, vous ne pouvez que vous laisser happer par cette narration et vous vous rendez compte que le ping-pong ne consiste pas qu'à renvoyer la balle de l'autre côté.
Et on se met à lire les autres avis de ce chroniqueur. Ils cachent sans doute d'autres belles découvertes..
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isaac
| Cela faisait déjà un petit moment que je lorgnais du côté des oeuvres de Matsumoto, sans ne jamais oser casser ma tirelire. Ce n'est donc que grâce à la parution de Ping Pong chez Delcourt que j'ose enfin lire l'une de ses oeuvres. Non que je sois adhérent à un club ni particulièrement fan de ce sport, simplement du fait que de nombreuses critiques traînant sur le web ont motivé mon achat. Mais qu'est ce que je regrette de ne pas avoir franchi ce pas plus tôt, surtout que les éditions Tonkam viennent de retirer les oeuvres de Matsumoto de leur catalogue car jugées pas assez grand public...
Et c'est tant mieux que l'oeuvre de Matsumoto soit plus proche du manga d'auteur que de la production grand public. Il n'est par ailleurs pas étonnant de voir les critiques relayées par des lecteurs d'ordinaire habitués à lire des bandes dessinées indépendantes, plutôt que par les fans de mangas pur et dur.
Il faut dire que le trait de Matsumoto ne brosse pas le fan de manga dans le sens du poil. Grand admirateur de Moebius qu'il a découvert au hasard d'une visite en France, le graphisme de Matsumoto diffère complètement de ces personnages stéréotypés qui garnissent les shonen et autres shojos. Les personnages de Matsumoto ont un encrage prononcé, ne ressemblent pas à un modèle de beauté et leurs yeux ont une taille à peu près normale.
Le trait de Matsumoto, se rapproche plus d'un Comès que d'un quelconque auteur japonais. Il est très personnel, joue avec les perspectives et les angles de vue sur les personnages.
Le Japon dépeint par l'auteur est loin d'être idéal. Il est sale, glauque, l'école est en perdition dans cette société individualise. Les personnages de Matsumoto se cherchent un peu dans cette société sans repères ni avenir. Ils sont désabusés. Si Péco rêve de devenir champion du monde en consacrant sa vie au ping-pong, Smile lui, prend ce sport comme un simple loisir, car comme il le dit lui même, "je fais ça pour tuer le temps jusqu'à la fin de ma vie".
A la différence des autres séries abordant le thème du sport, ping-pong n'est pas centré sur la fraternité, l'esprit de compétition, ni la combativité (au débout tout du moins). Le manga de Matsumoto est beaucoup plus intimiste et apporte une réelle critique sur la société japonaise qu'il dépeint en toile de fond. Un portrait d'une jeunesse japonaise poussée dans des sports par leurs aînés afin d'asseoir la réputation de leur école.
Honnêtement, je ne pensais pas autant accroché cette histoire de... ping-pong. Pourtant, le discours est dense, l'histoire palpitante, le graphisme personnel, nerveux lors des échanges de balles. Il n'est pas étonnant que Ping Pong soit nominé à Angoulême pour le meilleur dessin. Il est en effet rare qu'un mangaka développe son propre style. Ici Matsumoto est plus proche d'une production franco-belge.
Ping Pong est donc une très bonne introduction à l'univers de Tayou Matsumoto et une bonne passerelle entre l'univers du manga et celui de la bd fanco-belge intimiste, quelque soit la provenance du lecteur.
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