| 
créer | pseudo  mot de passe  |  
 
serie
 
coin bordure coin
bordure BullActu

Mes étoiles
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Chroniques

par rohagus


par thierry
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Planche
bordure
coin bordure coin

 
coin bordure coin
bordure

Ping pong
Dessin et scénario : Matsumoto Taiyô

Ping pong, terminé


Volume 1 - 2003

Volume 2 - 2004

Volume 3 - 2004

Volume 4 - 2004

Volume 5 - 2004

 

1 avis


Herbv
Peko et Smile sont deux lycéens, amis d'enfance, pratiquant le tennis de table. Le premier rêve du succès, d'un avenir de champion professionnel, rêve alimenté par une grande facilité à pratiquer ce sport, le second ne le prend que pour un simple passe-temps lui permettant de rendre sa vie plus supportable. L'un est attaquant, l'autre est défenseur. Pour les deux, le temps de choisir leur voie dans la vie est arrivé, avec les remises en questions qui accompagnent un tel choix.

C'est une des meilleures découvertes de l'année 2003. Si peu de monde connaissent Tayou Matsumoto en francophonie, il n'en est pas de même dans son pays même si la diffusion de ses mangas est relativement confidentielle comparé à d'autres mangaka et du marché de la BD au Japon. Mais le succès des adaptations cinématographiques de ses oeuvres (dont celle-ci) ont fait de lui quelqu'un de très connu, bien au-delà du cercle des lecteurs de bande dessinée.

Pour présenter un peu l'auteur, inconnu de la plupart des lecteurs francophones, signalons que Tayô Matsumoto est né en 1967 à Tokyo et que c'est la lecture du célèbre Dômu d'Otomo qui l'encourage à devenir mangaka en 1986. Il publie alors Straight, son premier manga, dans l'hebdomadaire Morning de la Kodansha. Puis il part en Europe, officiellement pour faire un reportage pour le Paris-Dakkar, et découvre les dessinateurs européens qui l'influenceront grandement. C'est le manga Tekkonkinkurito sorti en 1994, connu ici sous le nom d'Amer béton, qui lui permet de se faire un nom dans le milieu des dessinateurs, le premier volume se vendant même jusqu'à 100 000 exemplaires. En 1995, cela devient même une pièce de théâtre. Printemps bleu, un one-shot, est adapté au cinéma, tout comme Ping-Pong (disponible au Japon en DVD zone 2 VO/STA). T.Matsumoto apprécie des dessinateurs tels que Moebius, Bilal et surtout Prado qu'il aura eu l'occasion de rencontrer lors du Festival d'Angoulême 1997 où Amer Béton avait été nominé. Ping Pong a été nominé lors de l'édition 2004 dans la catégorie "Prix du meilleur dessin".

Ping Pong est la 7ème oeuvre de l'auteur et on sent bien qu'il est en pleine possession de son art après 10 ans de métier. La première chose qui frappe chez Matsumoto est son dessin, très personnel. On est très loin des stéréotypes que les européens ont du manga (pas de grands yeux, peu de symboles graphiques classiques, utilisation mesurée des trames, réalisme constant du dessin, pas de séries à rallonge...). La seconde est la parfaite osmose entre dessin et histoire, ce qui donne une narration d'une virtuosité sans faille. Le talent éclate à chaque page transformant la lecture de Ping Pong en un plaisir de lire trop rarement rencontré. Une oeuvre que tout fan de BD aurait tord de rater.

Matsumoto est caractérisé par un univers graphique personnel qui peut rebuter celles et ceux qui n'y sont pas habitués (l'auteur a une façon bien à lui de dessiner les droites ou les visages de ses personnages : le lissage n'est pas pour lui). Mais quel bonheur de dépasser cette première impression, notamment avec Ping Pong.

Son oeuvre est marquée par une dimension sociale et humaine placée au centre de l'oeuvre. Il reste profondément ancré dans la réalité du Japon d'aujourd'hui avec des références géographiques, des références sociologiques comme l'ijimé, l'obéissance au sempai, la prédominance du groupe sur l'individu, des références culturelles comme les temples, les marques de boisson, la mascotte Péko d'un chocolatier japonais. En plus des 5 pongites dont Peko et Smile, signalons la présence d'excellents personnages secondaires comme "mémé" Tamura et Monsieur Koïzumi, l'entraîneur. Ils ont un vécu personnel, ce qui donne encore plus de profondeur à l'histoire. On sent que l'auteur aime profondément ses personnages, même les moins sympathiques comme Ôta. Enfin, il est impossible de retranscrire l'impression de poésie que l'on ressent en lisant une oeuvre de Matsumoto, de rendre l'impression qui se dégage de Ping Pong, mélange de réalisme et de rêve, même si, ici, le réalisme prime (à la différence d'Amer Béton, autre oeuvre phare de l'auteur).

Enfin, un petit mot sur l'adaptation française du manga car il est important de souligner que la forme rejoint le fond. Il s'agit d'un superbe objet, d'excellente qualité, servi par une très bonne adaptation tant graphique qu'écrite (ce qui est compliqué par un grand soucis du détail dans le dessin et par l'usage d'une écriture personnelle de la part de l'auteur) et complété par d'excellents bonus permettant au lecteur francophone d'apprécier toute la richesse de l'histoire en expliquant de nombreuses références au Japon. Vraiment une excellente réussite conseillée à tout lecteur de bandes dessinées.




bordure
coin bordure coin