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| Tito, le grand frère épileptique, revient de son centre pour handicapés. Il s’est montré violent et retourne dans sa famille. Ses accès de violence ne tardent pas à reprendre, aiguillant la curiosité mais aussi la volonté de comprendre du narrateur. Il se remet en cause profondément, et s’interroge. Ses parents cherchent encore des solutions (vaudou, anthroposophie…). Pendant ce temps, Tito grandi, et tombe souvent : après un bref répit ses crises reprennent, en public, à la maison, tout le temps… |
  jean loup
| ... Et l'on retrouve la désormais familière couverture jaune et noire, avec ces personnages figés dans une position à laquelle seul le temps vole son apparente éternité. Ce cinquième tome de "L'ascension du Haut Mal" est, avec le premier qui posait les bases de cette surprenante bande dessinée autobiographique, le meilleur de la série à ce jour. Entièrement en noir et blanc, imprimé sur un papier épais, le trait de David B frappe par sa noirceur. Les ombres et lumières s'ont jamais été aussi bien maîtrisées par le jeune auteur que dans cette avant-dernière incursion dans les souvenirs d'une famille meurtrie. Meurtrie par le Haut Mal, c'est-à-dire l'épilepsie de Jean-Christophe, l'aîné de la famille. La violence de celui-ci éclate dans cet album, bien plus que dans les précédents. Impossible de ne pas être touché en son for intérieur, de ne pas être atteint dans son humanité par cette magnifique mise en scène d'événements douloureux. La petite famille, qui nous est désormais familière, continue à multiplier les tentatives pour améliorer l'état de Jean-Christophe. Cette course contre la maladie, qui emprunte des chemins pour le moins sinueux, émeut par sa sincérité, son obstination à ne pas s'avouer vaincu.
"L'ascension du Haut Mal" est un chef d'oeuvre, un jalon dans l'histoire de la bande dessinée européenne : David B occupe avec talent un terrain qu'aucun auteur de BD n'avait su défricher à ce point. Cela en agacera sans doute certains, qui lui reprocheront d'en dire trop. Pour tous les autres, une seule alternative : lire "L'Ascension du Haut Mal", et le refermer la gorge nouée. |
oslonovitch
| L'avant dernier tome de la série (mais le dernier paru à ce jour) est un sommet de cette saga autobiographique que l'on peut qualifier de culte à tous points de vue.
Le dessin est plus que jamais maîtrisé, et pour dépeindre l'aggravation de la maladie et des crises de Tito, David B utilise des ombres et des dégradés très étudiés, franchement réussis.
Ce tome 5 fait ressurgir sur le devant de la scène Tito, qui a alors 18 ans et le BEPC en poche, ses crises l'empêchant depuis un moment de suivre une scolarité normale. Pis, après une bagarre dans le centre pour handicapés, il retourne chez lui. Son comportement se modifie et devient carrément violent. Les scènes de dispute et d'agression envers les siens sont vraiment poignantes. Emouvantes mais sans gratuité, ces planches soutenues par ce dessin si juste sont vraiment très réussies, et comptent parmi les meilleures de toute la série. Par leur force évocatrice, elles captivent le lecteur sans lui faire ressentir le moindre voyeurisme. David B prouve une fois de plus qu'il est un conteur hors pair, et continue de captiver ses lecteurs avec le tome peut être le plus noir des 5.
La visite dans le centre pour enfants atteints d'handicap moteur est également très touchante : les réactions à retardement de Tito et son isolement face aux dessins que David réalise pour les enfants sont une parfaite illustration de leurs différences nées de la maladie.
En parallèle à ces événements, le narrateur se montre plus que jamais attaché à sa passion pour le dessin. La scène où il se remet en cause, où il se demande à quel point sa productivité incroyable pour le dessin n'a pas déstabilisé son frère est vraiment belle. Pour une fois, une connotation négative est attribué à l'art, alors que jusqu'à maintenant, ces dessins et ces livres isolaient le narrateur certes mais le rendaient plus fort pour affronter la situation, et donc pouvaient être perçues comme uniquement positives.
Un tome 5 grandiose qui ne présente qu'un seul défaut : le tome 6 (le dernier) se fait cruellement attendre!
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