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| Après avoir vécu quelques temps aux côtés de Shizuku, Kat-chan s’est à nouveau dispersé. Il atterrit cette fois en plein cœur de l’Afrique, tandis qu’Azumi poursuit ses études en compagnie de Fujieda. Adopté par une tribu au mode de vie traditionnel, Kat-chan s’accoutume à une existence simple et prend femme au sein de la petite communauté. Mais la violence du monde moderne vient le rattraper, et il doit fuir à nouveau… Avec ce second volume jusqu’alors inédit (qui regroupe les volumes 2 et 3 de l’édition japonaise), l’étonnante série concoctée par Hideji ODA trouve un dénouement émouvant. Après un détour dans l’Ouest américain qui n’est pas sans rappeler Bagdad Café, Kat-chan rejoint son pays natal pour trouver enfin la paix de l’âme. |
  petitboulet
| Katchan souffre d'une maladie particulière : il est capable de se disperser dans l'air, de s'éparpiller en une infinité de minuscules fragments. Après avoir laissé sa meilleure amie Azami, puis Shizuku, une jeune femme mal dans sa peau et éprise de lui, il parcourt le monde au gré des vents, pour arriver finalement en Afrique, dans un petit village isolé. Azami, elle, n'a pas oublié Katchan, mais elle a appris à vivre sans lui, et surtout sans trop espérer son retour. Elle finit par se passionner pour la photographie.
Alors que le tome précédent se focalisait plutôt sur les aspects négatifs du pouvoir de Katsuhiko, Oda tente dans celui-ci d'en explorer les causes et les conséquences, et de les confronter à son héros. Ainsi Katchan se rematérialise-t-il en pleine Afrique noire, aux côtés d'une jeune femme qui le prend pour l'esprit de son village. On peut penser qu'au sein de cette petite communauté reculée Katchan va enfin apprendre à vivre en société, mais il est ici naturellement différent des autres. Non par choix, mais par son apparence et son statut d'esprit dans la tribu. Hideji Oda, s'il manipule ici des clichés assez éculés sur l'Afrique noire et les méfaits de la civilisation, réussit parfaitement à toucher le lecteur par le personnage de Katchan, constamment en retrait dans le tome 1 et que l'on découvre finalement ici. Les différents lieux où il se retrouve (Amérique, puis un retour au Japon), s'ils rendent le récit un peu erratique et inégal par l'accumulation d'idées reçues, ne sont finalement qu'un décor cherchant à recréer l'instabilité du jeune garçon, son impuissance à vivre en société.
Oda ne cherche pas à attendrir le lecteur à tout prix avec son manga. Pourtant, il touche profondément par la justesse de certains portraits : celui de son héros, bien entendu, mais aussi celui de la jeune africaine, ou de ce fils de Yakusa qui ressemble étrangement à Katchan. L'onirisme prend beaucoup plus de place dans ce volume deux, allant parfois jusqu'à envahir la réalité. Témoin cet Indien vêtu d'une peau d'ours qui tente d'aider Katchan à contrôler son pouvoir. Tout cela rend le récit plus décousu, les transitions et les ellipses plus floues, mais lui donne surtout l'apparence d'une quête intérieure.
Cette conclusion à Dispersion possède un charme immense, par la profondeur des personnages et la manière très personnelle de l'auteur de raconter son histoire. Un récit entre rêve et réalité, où tout est possible, même le pire.
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herbv
| Après volume 1 qui avait laissé sur une impression mitigée, allions nous voir le coup de La musique de Marie 2 se répéter : un premier volume dégageant une certaine atmosphère (à laquelle on peut ne pas adhérer) et une deuxième partie très décevante. Malheureusement, on peut dire que nous voyons le même schéma se répéter, ce second volume se révélant être assez pénible de lenteur non maîtrisée et d’un manque certain de subtilité dans les rapports humains ou dans la dénonciation des travers de nos sociétés modernes et aliénantes.
Le premier chapitre, "Chassé du paradis", est de loin le meilleur malgré une fin un peu grossière. L’auteur réussit à donner un certain charme à son récit et à développer une esquisse de réponse au problème de dispersion dont souffre Katchan. Malheureusement, c’est un peu un chant du cygne et au fur et à mesure des pages, le récit ne fera que plonger dans la confusion pour ne pas dire le n’importe quoi, jusqu’au chapitre final extrêmement laborieux et n’en finissant pas.
Si le fond est décevant, qu’en est-il de la forme ? Le dessin d’Oda a l’avantage d’être assez personnel mais il ne laisse pas une grande impression de maîtrise, aussi bien dans le rendu des corps ou des attitudes. Comme ce ne sont pas les décors, plutôt réduits au strict minimum, qui vont compenser, ni la narration qui est très classique, parfois même un peu confuse lors des passages oniriques et un peu trop verbeuse à certains moments du fait de nombreux dialogues, on se dit qu’il n’y a vraiment rien à sauver de ce second opus. Seules les pages couleurs sortent du lot, montrant que le mangaka a un talent certain, dommage qu’il ne l’exploite pas au mieux quand il fait du noir et blanc. |
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