|
| |
|
|
|
|
| Joàn est marié. Joàn est père. Joàn fait de la politique. Joàn est à la tête de son propre cartel qui n'en est plus tout à fait un. Joàn est adulte à présent. Il s'est vengé de Raùl et a élevé et dirigé ses gosses tueurs, entre ses mains. Il s'est appuyé sur Ernesto et Ermhano, ses plus fidèles soutiens. Il a tout pour être heureux et pourtant... Pourtant, il traîne dans les bidonvilles avec ses enfants sicaires essayant vainement de se faire accepter comme un des leurs ou à défaut d'être leur chef. Mais ceux-ci ne sont pas dupes : abandonnés sans armes devant les auto-defensas, armés par ceux même qui tracent l'avenir politique de Joàn, la fidélité se heurte à la colère. Cependant, la vacuité de l'existence de Joàn le pousse malgré lui à s 'éloigner de tout. De sa femme, de son enfant, de l'art, d'Ernesto,... Il n'est plus qu'une image sans volonté entre les mains de ceux qui veulent lui faire gravir les marches du pouvoir « respectable ». Un contenant que l'on remplit à satiété : un sourire, une cruelle ironie, une distanciation sur tout. Joàn est une gravure de mode, en vogue pour encore combien de temps et à quel prix ? |
  Grunt
| La couverture de cet excellent album annonce d'emblée la couleur : Joàn est parvenu au sénat, et apparement par une voie autre que celle des urnes...
Le gamin au tempérament d'acier que l'on découvrait errant dans les favellas de colombie dans Le contrat, devient, dans Sicaires de la sainte coke, un adolescent au potentiel de dangerosité énorme qui maitrise la rue et ses momes armés, désespérés, camés à lier.
Dans ce troisième volet, Joan accede à de nouvelles fonctions et le cartel qui jadis l'accueillait est aujourd'hui sous son emprise, totale et impulsive.
Jonglant entre sa campagne politique, forcément véreuse, et ses crimes crapuleux, le jeune colombien se découvre des ennemis de taille, parfois dans son entourage direct, mais son pragmatisme à presser la détente lui sauvera souvent la mise...
Attention, niveau graphique, c'est tout simplement un délire absolu du très talentueux Michel Durand!!
Une explosion de cadrages déjantés, de effets de mise en abyme dans tous les sens, ponctuent ce nouvel épisode et les couleurs de Richard Marazano, moins imprégnées de mauves que sur les tomes précédents mais toujours très personelles, font de Cuervos 3 un pur moment de lecture-spectacle.
Un très bon tome qui confirme une série aussi cruelle que réaliste sur la triste réalité des cartels mafieux de Colombie et permet à ses deux auteurs de mettre tous leurs talents en exergue.
Voyage tout simplement indispensable ! |
|
|
|
|
|
| |
| |