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| Corée, seconde moitié du XVIe siècle. C’est une période de troubles et de violence, qui voit deux factions rivales lutter pour le pouvoir à travers tout le pays. Kyun-Ja, fils d’un petit aristocrate et d’une servante, jeune homme agité et turbulent, rencontre Hwang Jeong-hak, un aveugle d’une intelligence pénétrante, plus âgé que lui. L’aîné va devenir à la fois le maître d’arme et le maître spirituel de Kyun-Ja, et lui enseigner, en dépit de son handicap, le maniement du sabre. Sous sa férule, et tout en cheminant à travers le pays, le jeune homme livre ses premiers combats… |
  nirvanael
| Kyun-ju étant le fils d’un noble et d’une courtisane, il est condamné à être un moins que rien dans cette société de classes qu’est la Corée du XVIe siècle, un « fils de chien ». Torturé par des policiers pour un crime qu’il n’a pas commis, il décide de faire ses adieux au monde et de suivre un aveugle, sabreur reconnu, qui l’a accepté comme disciple. Afin de suivre la voie du bâton, il devra comprendre qu’il est lui-même aveugle… Après son premier combat, il choisira de se présenter sous son ancien surnom : « Kyon-ja », le fils de chien.
La première chose qui caresse lorsqu’on entame notre lecture, c’est la douceur du dessin, la rondeur de ces traits personnels et précis qui ne correspondent en rien à l’illustration de la couverture, nerveuse, qui laisse entendre qui nous sommes face à un énième manhwa baston. La seconde chose qui plait est cette poésie qui passe par ces décors épurés, parfois composés comme une aquarelle, et les réflexions des personnages, très bavards, qui nous sont livrées comme autant de confessions et de poèmes aux accents de philosophie bouddhiste. La dernière chose, tout aussi plaisante, est une dimension historique, avec la retranscription de cette société coréenne féodale, qui émerge et qui se fait passionnante au fil des pages …
Malheureusement, l’ensemble est parfois laborieux puisque l’adaptation, discutable, a pris le parti de laisser de nombreux termes coréens dans le texte, alors qu’ils auraient pu parfaitement être traduits… Si un effet « d’authenticité » est sans doute atteint (je pense surtout qu’on joue sur la touche exotisme…), cela se paye au prix de la fluidité de plusieurs passages, hachés par de multiples notes en bas de page ou des renvois à un glossaire en fin de volume… C'est dommage, surtout lorsqu’on voit la qualité de l’ensemble…
Ce récit initiatique fait tour à tour penser à Ikkyû et à Vagabond, d’ailleurs plus à ce dernier dans sa partie conclusive, s’attachant à mettre en parallèle la condition féminine, les relations amoureuses et l’entrave qu’elles représentent pour notre héros sur la voie du bâton, d’une façon qui laisse perplexe…
Il ne reste qu’à espérer que cette œuvre forte et atypique, sur les deux volumes à paraître encore, ne sombre pas dans les travers de la très inégale série que Inoue consacre à Musashi.
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