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  rohagus
| Ciel sans pilote axe son intrigue sur les bombardements de Londres par les V1 allemands, ces bombes volantes sans pilote envoyées pour démoraliser la population anglaise à partir de 1944.
Pourtant le récit s'entame en 1940, lors de la Bataille d'Angleterre, où nous découvrons un pilote tête-brûlée, certes doué mais qui se fait détester par tout son entourage pour son comportement dangereux et égoïste, préférant sa gloire à la sécurité de ses ailiers. Ce dernier a un petit frère qui veut lui aussi s'enrôler dans l'aviation mais subit entre-temps les railleries d'un père haineux et de son frère arrogant. Et parallèlement, nous suivons le parcours d'une chimiste française qui rejoint un groupe de scientifiques résistant à l'Occupant allemand avant de devoir fuir la France pour rejoindre l'Angleterre.
Le premier des deux tomes de cette série est la longue introduction menant à la rencontre de ces protagonistes pour une mission destinée à détruire l'origine des missiles V1.
Au premier abord, le dessin de Stephan Agosto est plutôt beau. Ses avions sont très bien réalisés, ses scènes aériennes sont jolies et ses décors et véhicules sont soignés, avec une belle colorisation de Ketty Formaggio pour sublimer l'ensemble. Mais à la lecture de l'album, on réalise plusieurs défauts manifestes. Pour commencer, les visages des personnages sont nettement moins réussis. Très brouillons quand ils sont vus de loin, on peut facilement en venir à confondre ou mal identifier les acteurs de telles ou telles scènes. Et surtout, c'est au niveau de la mise en scène et de la narration graphique que cela pêche. Et ça commence mal avec la bataille aérienne d'introduction de l'album où j'ai eu une véritable peine à comprendre ce qu'il se passait, qui parlait et qui faisait quoi.
Cela continue sur le reste de l'album, la faute à un rythme narratif trop rapide et décousu, des changements de contexte abrupts ne laissant pas le temps au lecteur de s'en imprégner et autres sous-intrigues qui se lancent et se font abandonner parfois quelques cases plus loin. Pour ne rien arranger, beaucoup de personnages sont antipathiques et agaçants, le fameux Doug Hunter en tête mais aussi son père qui est pire qu'une caricature du vieux connard. Et concernant les personnages moins désagréables, comme le petit frère et la chimiste, on n'a presque jamais l'occasion de s'attacher à eux tant l'histoire se déroule à toute vitesse. A noter aussi que j'ai un peu de mal à voir le lien entre l'expertise nucléaire de la chimiste et ce qu'elle peut apporter sur l'étude scientifique des V1.
A la fin du premier tome, tout est en place pour que l'action se lance pour de bon dans le tome suivant. J'espère que celui-ci sera plus prenant et mieux construit. |
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