Ecoutez l’histoire de Sugaru qui rassembla par erreur, il y a bien longtemps, des enfants pour son Empereur. Il s’était mépris : c’étaient de vers à soie dont celui-ci avait besoin. Ainsi, vous comprendrez la signification du titre « Chiisakobé ». Il faut dire que le deuxième tome est particulièrement centré sur les enfants recueillis par Ritsu et Sigeru. Ces derniers ont bien des soucis à cause de leurs jeunes protégés qui ne semblent pas leur en être reconnaissant. C’est ainsi que des frictions semblent apparaitre à Daitomé. Toutefois, ces accrochages ou contrariétés ne sont rien comparés à la catastrophe qui va survenir à la toute fin du volume.
Alors que l’histoire originale était une nouvelle de quarante pages (en japonais, ce qui représenterait nettement plus en français), Minetaro Mochizuki réussit à ne pas faire progresser son récit en deux cents pages supplémentaires. Il faut dire que sa narration privilégie les ambiances et les relations entre les personnages. L’auteur y arrive grâce à une mise en page comportant peu de cases, en privilégiant les plans fixes. Il cherche vraiment à nous faire ressentir ce que vivent les protagonistes.
La venue de Minetaro Mochizuki au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2016 a permis de comprendre certains choix artistiques. En effet, les nombreuses contre-plongées sur les jambes proviennent tout simplement du fait que le mangaka est quelqu’un qui a beaucoup de mal à regarder les gens dans les yeux et qu’il a lui-même tendance à regarder le sol. Telles furent en tout cas ses explications lors de ses rencontres avec le public. Les nombreux plans sur les pieds de ses personnages viennent donc tout simplement de son fétichisme pour les pieds.
C’est ainsi que Chiisakobé se révèle être une série très personnelle alors qu’il s’agit en théorie d’une adaptation.