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Chiisakobé Dessin : Mochizuki Minetaro Scénario : Mochizuki Minetaro / Yamamoto Shugoro Albums indépendants, terminé |
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Volume 1 - 2015 | Volume 2 - 2016 | Volume 3 - 2016 | Volume 4 - 2016 |
  NDZ
| Bon, j'y suis.
Suite à un lobbying efficace et convaincant, j'ouvre enfin cette série, sans a priori de ma part (je n'ai pas lu le roman, pas vu le film ; l'auteur m'est inconnu).
Premier constat, on a une mise en scène (case/page) tout à fait déstabilisante pour moi. En effet, la mise en image des nombreux dialogues fait la part belle aux gros plans sur les personnages avec une alternance de coups d'œil (souvent point de vue subjectif de celui qui parle et donc observation de celui qui écoute) sur les vêtements, les pieds, les mains/poings (souvent serrés, seule exagération des réactions un peu pataude), les genoux, les cheveux, les fesses... alouette, gentille alouette ! Ce qui peut apparaître comme un tic ou un parti pris bizarre se révèle en fait tout à fait judicieux, notamment pour la suite de l'histoire, qui évoque beaucoup l'importance des regards (voyeurs) et jugements des autres. On est dans la finesse, exit Michel Vaillant ou XIII pour le rythme et la représentation.
Deuxième constat, d'ailleurs, les dialogues. C'est fascinant comment l'auteur crée de la tension en répétant des informations, des séquences en variant les personnages impliqués dans une discussion. Avec le jeu des panneaux et maisons japonaises faites de « boxes », on est tout à fait dans un registre de théâtre (qui est sur scène, qui est en coulisse mais peut entendre..?). Et ça fait du bien cette intelligence de la narration : ainsi les (informations contenues dans les) dialogues ont beau parfois se répéter légèrement, on est typiquement dans une écriture centripète, qui à chaque cercle, un peu décalé par rapport au précédent, ajoute une nuance, d'émotion, de caractère ou de psychologie. On est dans la finesse, exit Thorgal ou Largo Winch pour les échanges et la psychologie.
Reste que le récit est pour le moment bien plat. Une triangle amoureux (auquel on ajoute des sommets vicieux, comme le père incestueux ou l'ado secoué par ses hormones), des caractères entiers qui, seule inconnue, vont courir à leur perte ou s'en sortir à force de volonté et de travail. Bien maigre, mais le reste est bien beau.
J'y reste.
À propos de l'importance des regards, je rajouterai qu'ils sont la plupart du temps « fuyants » pour les personnages principaux (ce que soulignent ces fameux gros plans subjectifs au cours des dialogues - très nouvelle vague ces yeux posés sur la nuque de Catherine ou le genou de Claire). Et par le look, façon « Cousin ltt » (« Cousin Machin »), du héros, qui n'y voit goutte, on retrouve l'incarnation insistante de son entêtement et de son aveuglement.
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