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| Ravaillac se prépare à frapper les trois coups, mon Maître, dit la Sorcière.
- Oui, répondit le Diable. Le roi montera dans son carrosse tout à l'heure. Le sort en est jeté...
- C'est une grande pitié, soupira la Sorcière. Je crois que j'ai toujours eu un faible pour lui, et si j'étais plus jeune...
- Je regrette, dit le Diable. Moi aussi, je m'étais un peu trop attaché à ce drôle d'animal, mais nous avions convenu, au début de l'intrigue, que tous les combats de nos petites marionnettes étaient perdus d'avance. Nous devons nous tenir à ces dispositions...
- Mais Henri n'est pas un pantin comme les autres, insista la Sorcière. Ne pourrait-on au moins lui accorder encore un an ou deux de répit ? Je crois qu'il le mérite !
- Le mérite, dit le Diable, n'est pas à prendre en compte dans la règle de ce jeu.
- Vous êtes dur, mon Maître !
- Je suis ce qu'on a fait de moi, ma pauvre amie ! |
  jean loup
| L'étau se resserre autour du mystérieux justicier connu sous le nom de l'Epervier. Thibaud de Bruantfou, qui a survécu à l'attaque de son volatile mais y a laissé son oeil droit, est ivre de vengeance.
Après s'être vainement lancé à la poursuite d'Ariane de Troïl, qui se trouvait près de l'ancienne cache de l'Epervier, Bruantfou et ses hommes sont convaincus que la jeune fille pourrait les mener jusqu'à leur ennemi.
Pour lui extorquer des aveux, ils décident de faire appel à frère Jérôme, un homme d'Eglise illuminé et cruel qui va se lancer dans une croisade contre l'Epervier.
Et pendant ce temps, Henri IV sent peu à peu grandir la menace d'un régicide, prophétisée par la vieille femme qui croise régulièrement sa route. Même un roi ne saurait déjouer un destin qui sent le soufre...
Cet "Hyronimus", qui porte le nom latin de l'ecclésiasique dément qui se lance sur les traces de l'Epervier, est un des joyaux de cette série de sept albums.
Difficile de reprocher quoi que ce soit au dessin de Juillard. Clair et élégant, son trait réaliste cadre superbement avec l'ambiance historique du récit et saura séduire tout lecteur ouvert à autre chose que le gros-nez (pour les profanes : le dessin humoristique facile d'accès). Les combats sont rendus avec beaucoup de mouvement, ce qui est assez difficile pour être souligné.
Le scénario de cet album est tout aissi remarquable. Cothias donne une dimension toute particulière au célèbre meurtre de Ravaillac en faisant de sa victime un homme inquiet mais pas apeuré. Liberté avec l'Histoire, certes, mais les avertissements de la vieille diablesse permettent de jolis développements de la psychologie des personnages. On peut souligner également la réussite éclatante des dernières planches de l'album, où trois scènes différentes se déroulent en même temps et ne cessent de se répondre. Enfin, le personnage de Jérôme est une trouvaille qui donne un joli rythme à ce quatrième volet.
Au total, un excellent album qui se finit superbement et qui place la barre très haut pour la fin du cycle. |
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