|
Yiu Dessin : Renéaume / Guénet Nicolas Scénario : Téhy / Vée Jean-Marc Le temps est venu où les fleurs vont mourrir. Le temps est venu où l'air va se raréfier. Le temps est venu où l'oeuvre de Dieu retournera à la poussière. Ils bâtiront la nouvelle Jérusalem. Ils enfanteront le magnificat à la gloire du Dieu blasphématoire. Ils enfanteront le faux prophète. Alors, et seulement alors, ils lècheront la plaie béante de nos peurs. Volume 1 - 1999 | Volume 2 - 2001 | Volume 3 - 2002 | Volume 4 - 2004 | Volume 5 - 2005 | Volume 6 - 2008 | Volume 7 - 2009 |
Yiu - Premières missions
Site Yiu  petitboulet
| bon, ça fait pas mal de temps que j'entends des trucs négatifs sur yiu (prétention, scenario bancal...), ou alors le silence radio total.
alors moi, je vais essayer d'expliquer pourquoi j'ai voté pour yiu sur bubulle (je suis le seul, d'ailleurs)
on va commencer par les points négatifs: oui, le tome 1 est particulièrement frustrant car il s'agit plus d'un prologue, et que l'histoire ne demarre vraiment qu'au tome 2. oui, l'histoire évolue lentement, ce qui n'est pas habituel pour une série d'action.
mais: -l'univers de yiu est particulièrement dense (ambitieux plutot que prétentieux à mon sens), et un plongeon dans l'histoire sans la moindre idée du monde qui entoure yiu et les autres protagonistes de cette série empècherait l'immersion dans ce monde complexe et la compréhension de ses codes spécifiques.
- de plus, yiu elle même est un personnage complexe et torturé, d'abord froide et hiératique, puis montrant une grandeur d'âme inattendue, avant de réveler une rage et un dégout de la vie incroyables. sa ressemblance avec lara croft est selon les auteurs une coincidence. je trouve pour ma part qu'il s'agit d'une coincidence qui tombe a pic, car lorsque yiu montre son humanité,(que son regard trahit la seule fois ou elle retire les lunettes qui ont amene la polemique), le contraste avec la fille- fantasme mais (enveloppe vide de toute humanite) des jeux vidéos apparait comme flagrant. yiu a une âme et des sentiments, elle est vivante.
les auteurs font donc la part belle aux conflits interieurs qui la troublent, et c'est pour cela que le scenario adopte un rythme plutot lent,(et non pas pour faire payer le lecteur, comme je l'ai déjà entendu) ceci afin de s'impregner a fond de l'athmosphère malsaine de cet univers religieux.
avec yiu, on entre dans un monde ou les repères ont été changés radicalement, où la religion, qui se veut créatrice d'ordre, a basculé dans le fanatisme hystérique grand public, à coups de shows dans les stades, d'adoration d'idoles et de réglements de comptes au sniper. un monde où toutes les religions sont rassemblées dans une tour de babel de l'adoration, la Forteresse Oeucumenique, qui ne s'est pas encore embrasée grâce (a cause de?) à ses gardiens mécaniques, les andromorphes. un monde ou la souffrance est banalisée,où elle devient le lot quotidien des moutons qui constituent le peuple (le mode de communication, des cables avec une sorte d'hameçon au bout qui vient se ficher dans la peau, a tel point que les standardistes sont couturées de cicatrices/stygmates,en est un bon exemple).
tout cela est peu propice a l'espoir, d'autant plus que la venue de l'antéchrist annonce la fin du monde. la facon dont yiu se bat, est a elle seule éloquente. cette femme n'attend plus rien de la vie, le dernier lien qui la rattache a la vie est son petit frère.
voila, j'aime yiu, et j'ai vote pour elle pour tout ça, sans parler du dessin de renéaume, puis de guenet, dessin aussi baroque et démesuré que ce monde étrange, violent et crépusculaire.
|
|
|