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Monster
Dessin et scénario : Urasawa Naoki

Monster, terminé


Volume 1 - 2001

Volume 2 - 2001

Volume 3 - 2002

Volume 4 - 2002

Volume 5 - 2002

Volume 6 - 2002

Volume 7 - 2003

Volume 8 - 2003

Volume 9 - 2003

Volume 10 - 2003

Volume 11 - 2003

Volume 12 - 2004

Volume 13 - 2004

Volume 14 - 2004

Volume 15 - 2004

Volume 16 - 2004

Volume 17 - 2004

Volume 18 - 2005
Hors-série


Volume 1 - 2005

 

4 avis


ezope
Herr doctor Tenma, en Allemand. Dans la belle langue de Molière cela donne Monsieur le docteur Tenma. Et oui, c'est donc avec ce jeune héros que nous vivrons cette aventure dont on ne voit pas encore le bout, et dont on ne veut PAS voir le bout. Bon, passons sous silence le fait que l'intrigue est excellente, et qu'elle n'a d'égale que la beauté des dessins de Naoki Urasawa, l'auteur de la série. Monster, se distingue des autres mangas par plusieurs petites variantes qui ont le mérite d'eveiller l'attention du premier ingrat de la culture nippone. Tout d'abord et ceci est très rare, l'action, l'intrigue ne se déroule pas dans un quelqonque japon féodal ou post-moderne. Non, Monster une des plus européennes des séries japonaises, se déroule en Allemagne la plupart du temps. Changement radical de situation qui a donc pour effet, d'un part de dépayser grandement le lecteur habituel de mangas, mais aussi, et ce n'est pas pour rien qu'on l'aime bien, de faciliter le contact avec le lecteur de bandes dessinés. En effet, l'histoire, mélant humour, émotions plus ou moins dramatiques, touche a coup sûr le lecteur. Les périples délirants du Docteur Tenma, conservent tout de même ce fabuleux mérite de garder les deux pieds sur terre. Vous ne verrez donc pas de dragon en feu survolant un homme aux cheveux jaunes fluos déchainés par les forces qui l'entourent, mais plutôt un type banal plongé au coeur d'un thriller a vous coupez le souffle. Ajoutez à ça un suspens prenant qui ne fait que s'emplifier au fur et a mesure, et vous obtenez un manga rondement mené, pour le plus grand plaisir de tous.

pikipu
Si je devais lui trouver un équivalent "vidéo", Monster se rapprocherait indubitablement de la série "24", non parce qu'elle prétend se dérouler comme elle en 24 heures, mais parce qu'elle utilise les mêmes procédés scénaristiques, provoquant aussi les mêmes excitations et la même envie de connaître la suite.

Beaucoup de points communs: une menace, un compte à rebours, un héros, des personnages multiples, des intrigues secondaires, mais avant tout, un souffle.

Outre un dessin qui a su me séduire, l'une des forces de Monster, réside dans la multiplication des personnages qui apportent chacun une pierre au vaste édifice.

Urasawa joue de nous et de ses personnages comme un conteur devant une classe d'enfants: il les emmène où il veut. Car en plus d'être un grand dessinateur, il est surtout un excellent conteur d'histoires, et celle qu'il joue devant nous mêle au plaisir de la lecture, visuel, l'excitation du scénario, dévoilant ses informations au compte goutte, maîtrisant à la perfection les cliffhangers finaux, accentuant encore la dépendance.

Une grande série.
A lire d'urgence.

Nepenthes
Une série haletante de manga se déroulant dans l'Allemagne contemporaine, en prise avec des séquelles du régime soviétique en vigueur en Allemagne de l'Est et en Tchécoslovaquie.
Tout à fait novice dans les mangas, porté par le bouche à oreille, je me suis littérallement fait emporter par cette série. Et pourtant 18 tomes, ce n'est pas rien.
Cette série est d'une richesse et d'une complexité tout à fait surprenante ; les rebondissements s'égrennent au fil de l'apparition de personnages secondaires, dont l'épaisseur psychologique est toujours très travaillée et concourt à apporter de l'eau au moulin du récit. Il est d'ailleurs assez troublant de constater qu'au fur et à mesure la destinée du héros principal, le docteur Tenma, devient presque secondaire tant les autres personnages ont pris d'importance. L'aboutissement de la série est une sorte d'apothéose surréaliste, feu d'artifice d'événements plus improbables que d'autres, mais l'on y court sans hésitation.
C'est en effet assez proche de l'esprit de la série "24 heures chrono", par la puissance de l'intrigue qui vous scotche à la lecture.
De très longues heures de très bonne lecture...

Noir Firebird
Monster nous a fait découvrir un auteur, Naoki Urasawa, qui s’est aujourd’hui imposé comme un grand de la BD en francophonie. A l’époque, Kana, plus audacieux qu’aujourd’hui, avait frappé un grand coup dans la mare manga. Le lecteur a découvert une nouvelle façon de narrer le thriller en bande dessinée. Une narration épisodique, centrée sur une foultitude de personnages, certains récurrents, d’autres passeurs de témoin éphémères, avec pour rôle de véhiculer un message, soit destiné au lecteur, soit réactif pour faire évoluer le personnage de Tenma. Le suspense, élément primordial pour ce genre d’œuvre, s’impose tout naturellement, corollaire à cette narration humaniste et foisonnante. Partant d’un cliché, celui du mal absolu, Urasawa ne se permet jamais de sombrer dans ce dernier. Son propos est plutôt centré sur le thème de l’errance, mais aussi sur celui du voyage, afin de faire découvrir à ses lecteurs des pays européens, à savoir les pays de l’est, réceptacles des cultures slaves et germaniques, intimement liées et passions avouées du mangaka.
En effet, si il y a bien un élément directeur qui sous-tend la série dans son intégralité, c’est bien le mouvement. L’intrigue, déjà particulièrement renforcée par l’usage des personnages secondaires, couvre une surface géographique assez impressionnante, partant d’Allemagne pour aller explorer la République Tchèque, non sans avoir faire un détour en France. Particulièrement documenté sur l’Europe, Urasawa se permet de fouiller les passés de ces pays et d’en extraire certaines blessures afin de donner plus de crédibilité à son propos. On se souvient par exemple de la difficile cohabitation entre les allemands natifs et les immigrés turcs, terrain propice à l’exhalation nauséabonde de relents nazis, idéologie ayant marqué l’Europe à jamais. Doué pour intégrer ces éléments à son récit, l’auteur est parfaitement crédible aux yeux d’un européen pourtant familier de l’histoire de son continent. Pour un natif du Japon, pays dont la pensée populaire se soucie pourtant très peu de ce qui se passe en dehors de ses frontières, il faut saluer la démarche et le travail de documentation d’autant plus que ce dernier est aussi important d’un point de vue graphique – la représentation des maisons par exemple – que d’un point de vue historique.

Cette fin permet aussi de s’interroger quant au titre de la série, moins porteur de sens qu’il n’y paraissait au premier abord. Le monstre, dans son acception, contient une idée de surnaturel, quelque chose qui diffère radicalement d’un idéal de normalité. Or, Urasawa nous a appris, comme pour 20th Century Boys, que son credo résidait dans une constante recherche d’un jeu entre rationnel et surnaturel. A chaque fois que le récit menace de basculer définitivement d’un côté ou d’un autre, l’auteur s’arrange pour introduire un élément scénaristique remettant en question ce qui vient d’être énoncé. Par exemple, à l’improbable génie de Johann, il oppose constamment son humanité, le fait qu’il soit mortel comme les autres. D’où la légitime stupeur du lecteur lorsque le récit se déroule, tant les choses deviennent improbables et sortent des codes du thriller. C’est un des éléments qui rendent les histoires d’Urasawa si haletantes, tant son habileté à jouer des préétablis et des attentes du lecteur est patente.

Véritable chef-d’œuvre, Monster s’impose comme l’une des séries que la BD mondiale se doit de retenir. Expérience d’une profondeur inouïe, réflexion sur le mal aboutie, chronique culturelle intelligente et invitation au voyage rafraîchissante, Monster a toutes les qualités requises pour devenir un classique. Loin d’être un outil de lobotomisation, la série possède en elle ce qu’il faut pour briser les nombreuses barrières que la société a infligé à la Bande Dessinée. Le succès public ET critique ayant été au rendez-vous (c’est rare), c’est en bonne voie.
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