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Les Invisibles Dessin : Jimenez Phil / Lark Michael / Yeowell Steve / Thompson Jill / Weston Chris / Ridgway John / Parkhouse Steve / Johnson Paul / Edwards Tommy Lee / Buckingham Mark Scénario : Morrison Grant Un groupe d'occultistes subversifs se rend au Nouveau Mexique et decouvre des nains ultradimensionnels,la soif de pouvoir, des bases secretes militaires souterraines, des experiences contre nature et la culture de l'Apocalyse...
Le second cycle a été publiée (partiellement) avant le premier, en France. Volume 1 - 2008 | Volume 2 - 2008 |
Volume 1 - 1999 | Volume 2 - 1999 |
Hors albums (ou indéterminés) Bang ! N°5 #5 |
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  june
| Comment donner envie de s'essayer aux Invisibles ?
Comment faire oublier que les 2 seuls albums disponibles en France (et traduits au Téméraire) ne comprennent "que" les 7 premiers épisodes du second cycle ? Que restent 52 épisodes non traduits, et que le premier cycle, indispensable à la compréhension de cette saga culte, en fait malheureusement partie ?
Comment expliquer combien l'imaginaire de Morrison est à des années-lumière de ce qui s'est fait de meilleur en matière de bd d'anticipation, de (post) weird SF ?
Qu'il faut puiser au rayon littérature pour trouver oeuvre aussi dense, aussi riche, aussi intelligente (mis à part les chefs d'oeuvre que sont Sandman ou Watchmen) ?
Comment donner envie de plonger dans un univers de haute technologie (et pas fantasmes de geek, Morrison est documenté), de conspirations (et pas de petite paranoia machiavélique d'amateur, Morrison est renseigné), de magie (Morrison est adepte de Chaos Magik depuis longtemps déjà), de réelles questions sociales (lutte des classes, domination des masses, prises de position pro-minorités, Morrison est engagé), le tout sous une avalanche de pop culture haletante, comment donner envie sans prendre le risque de minimiser, de caricaturer le travail de Morrison ?
Comment parler des Invisibles sans évoquer la délicieuse télépathe débarquée d'un futur proche, le (la) sorcièr(e) travesti(e) et brésilien(ne), le jeune punk soiffard de Liverpool (et futur Bouddha, mais chut...), le charismatique leader de ce groupe de presque-super héros, ancien hippie, assassin msytique et piercé (qui donne l'impression d'être en pérpétuelle descente de trip), ou encore les extra terrestres, les japonais prix Nobel, les clubs SM, les logiciels liquide, les scènes de cunnilingus débridés, les odes aux hallucinogènes...
Hein ? Comment faire ?
Les Invisibles sont une bande de pseudo-terroristes, cellule ultra rencardée et composée de personnages hauts en couleurs, pour qui la maitrise de la magie, l'éxécution d'un tiers, ou le piratage informatique n'ont pas plus de secrets que l'explosion d'un blindé ; voilà pour le facilement compréhensible. Depuis des décennies, ce groupuscule d'activistes subversifs (et sous acides) tentent de déjouer un complot qui nous échappe à nous, communs des mortels, mais aussi à eux-mêmes...
En jeu ? l'humanité telle que nous la connaissons, rien de moins.
A grand renfort d'ultraviolence savamment distillée, d'humour, de sexe, de drogues et de rock'n'roll, Morrison jette toute la richesse de son imaginaire dans cette soixantaine de comics, où personne n'a le temps de reprendre son souffle, dans un univers entre Faulkner et Lennon, entre Tarrantino et Burroughs, entre le divin Marquis de Sade et Chomsky, entre occultisme et situationnisme...
Comme souvent dans l'industrie du comics, plusieurs artistes se sont succedés sur les volets de cette saga ; les 2 albums publiés au Téméraire sont dessinés par Phil Jimenez et son trait classique mais sensuel, son découpage rythmé et dynamique, et les différents encreurs et coloristes ont fait de leurs mieux pour réaliser un classique de la géniale et hexstatique collection Vertigo de DC Comics.
Point noir : du point de vue du scénario comme du dessin, ces 7 épisodes traduits ne sont cependant pas les meilleurs, ni les plus aboutis ; si votre anglais vous le permet, je ne saurais que trop vous conseiller de tenter l'épopée dans son intégralité, et dès son point de départ. La mise en place complexe et sinueuse de Morrison mérite largement çà...
* "Science occultée" est composé des épisodes 1 à 4 de la série "the Invisibles" volume 2.
"Time machine go" est composé des épisodes 5, 6 et 7 de la série "the Invisibles" volume 2. |
victor
| J'ai fait le grand saut. J'ai plongé dans la saga "the invisible" , en version originale et dès les premiers soubresauts du cycle 1.
Mais là je viens de refermer le tome 4 ("bloody hell in america" qui doit correspondre à "science occultée) et j'en sors plutot déçu.
Mon niveau en anglais est moyen. J'avais donc deux options de lecture: soit je cherchais tous les mots dans le dico et j'hachais ainsi terriblement ma lecture ou alors j'y allais bourrin au risque de manquer pas mal de choses.
J'ai choisi la deuxième et j'ai dû passer à coté de perles. Mais avant tout je n'ai pas été captivé par l'histoire. Et cela tiens, à mon avis, au traitement du réçit par Morrison. Et à cette volonté constante de vouloir vous en mettre plein la vue tant au niveau technologique, mystique et culturel. Si cela emmanait d'un personnage ça pourrait devenir intéressant (un héros qui est toujours en avance d'un train sur vous est intrigant) mais quand c'est l'auteur qui vous met à distance en voulant vous impressionner ça devient vite trop lourd (à mon goût).
Par exemple est-il utile de faire intervenir Stuart Sutcliffe (le cinquième ou sixième Beatles), le marquis de Sade, ou d'entendre un personnage se plaindre qu'il a du Pink Floyd "post-Syd" dans les oreilles"?
Par ailleurs la pudeur du dessin (notamment l'ombre qui nous épargne la vue choquante de toutes les bites qui passent) est sacrément ridicule pour une bd qui se veut intelligente.
Enfin Morrison en a tellement à raconter que la lecture est segmentée par des flash back inutile ou par des "à coté" qui ralentissent l'histoire. J'ai alors l'impression de lire "the Invisible" en entendant Morrison dire " Mais regardez cette imagination : ca part dans tous les sens c'est completement décousu donc c'est hallucinant donc c'est phychédélique donc c'est génial". Je ne suis pas un fanatique de la règle des trois unités mais là un auteur omniprésent qui vous le fait bien sentir ca m'ennuie au même titre que les romans de Tolstoï. |
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