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La Guerre d'Alan La Guerre d'Alan, terminé |
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Volume 3.1 - 2000 | Volume 3.2 - 2002 | Volume 3.3 - 2008 |
D'après les souvenirs d'Alan Ingram Cope  man
| Guibert ne manque décidément jamais d'originalité quant au choix de ses sujets. "La Guerre d'Alan", ce sont les souvenirs d'un soldat américain, pendant la guerre de 39-45, qu'il a recueillis au cours d'entretiens réalisés pendant cinq ans, avant de les mettre en images. On songe à Maus pour la forme, mais c'est tout autre chose.
Ces mémoires ne sont pas ceux de la boucherie, des combats féroces, des histoires de héros. Juste ceux d'un petit gars qui fait son apprentissage de la vie dans les casernes et les blindés. Le récit d'Alan Ingram Cope est touchant de simplicité, et on y sent en permanence la double présence du jeune soldat naïf comme du vieil homme qui relate ses souvenirs, sans amertume ni fierté.
Puis il y a le dessin de Guibert. Sublime. Stupéfiant dans sa maîtrise du noir (brun) et blanc; chaque case est un tableau, le découpage est toujours juste, la narration qui pourrait sembler figée se déroule comme par magie.
Très loin du "soldat Ryan", une vision différente de la guerre. Magistral. |
oslonovitch
| Les récits qui ont pour thème la seconde guerre mondiale ne manquent pas, sur tous les supports. Emmanuel Guibert se propose de nous livrer sa contribution sur le sujet par le biais des souvenirs d'un soldat américain du nom d'Alan Cope. Après leur rencontre sur le tard, le dessinateur et le soldat ont décidé de mettre par écrit et sur dessins ces tranches de vie militaire. Il en résulte une œuvre sensible et merveilleusement mise en image, avec des teintes ocres et douces qui mettent en lumière le talent d'Emmanuel Guibert.
L'ambiance de ces deux premiers albums (en attendant la suite…) est vraiment à part, à la fois ouverte sur le monde et intimiste. On imagine très bien Guibert écouter avec une grande passion mâtinée de tendresse les souvenirs que raconte Cope, on l'imagine prendre des notes pour ne rien perdre de toutes ces anecdotes. Et on l'imagine ensuite se mettre fiévreusement à sa table de travail pour nous livrer le fruit de cette improbable rencontre.
Le propos est toujours mesuré, neutre et les pérégrinations du jeune Alan Cope n'en sont que plus intenses. C'est un jeune américain comme tous les autres qui débarque sur un continent loin de chez lui, pour aller combattre -de loin- l'ennemi allemand. Ses interrogations et ses étonnements nous semblent naturels, car derrière les particularités de cette époque, les questions et le facteur humain restent intemporels. C'est ce qui donne à cette série sa grandeur et sa beauté. Il se dégage de ces deux tomes un timbre de voix et une chaleur qui sont rares en matière de BD. On se retrouve à la fois témoins d'une époque marquante vue à travers les yeux d'un lointain protagoniste et à la fois simple lecteur d'une belle histoire bien racontée. On a envie que l'histoire ne s'arrête jamais, on a envie de l'emporter au coin du feu pour la lire toute la nuit pendant que le bois crépite dans la cheminée. Encore !
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pessoa
| Une belle histoire, de beaux albums.
Curieusement, il est très peu question de guerre dans la guerre d’Alan. Sans doute parce que pour Alan Ingram Cope, la 2nde guerre mondiale a commencé en 1945, à une époque où la libération de l’Europe était bien entamée. Le héros participe pourtant à un événement historique méconnu de la guerre, qu’on découvre à la fin du deuxième épisode. Mais ce n’est pas le plus important.
En réalité, la guerre d’Alan parle de la jeunesse d’un homme, vécue au sein de l’armée. C’est donc l’histoire d’un passage de l’adolescence à l’âge adulte. Il y a là beaucoup d’histoires d’amitiés du temps passé, racontées par un vieil homme attachant à son jeune ami, Emmanuel Guibert. Cinquante ans après, en effet, Alan est toujours en France et c’est au hasard d’une rencontre qu’on doit ces albums.
Guibert arrive à retranscrire ces entretiens avec beaucoup de vie et de verve. On imagine sans peine ce vieil homme débonnaire raconter ces années tendres et dures, avec tantôt de la malice, tantôt de la nostalgie, tantôt une sincère tristesse…
Le dessin sublime le texte. Les planches très claires, les dessins, en général sans décor, toujours sans fioritures, donnent à ces pages l’aspect d’un souvenir en partie effacé, et c’est exactement ce qu’il faut pour cette belle histoire chargée d’émotion.
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