Il était une fois, parce que deux n’est pas permis, un homme de l’Est lassé des conflits de son pays qui décide un beau matin d’attraper sa petite valise et part au volant de sa petite voiture bleue poussive, à travers les chemins de traverse, à travers la froide Europe.
Pour venir se réfugier au pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, plus particulièrement dans sa capitale, la ville lumière. La cité est belle comme dans une carte postale, mais comme il est ignorant de tout, étrange étranger, tout lui paraît étrange. A commencer par tous ses habitants bigarrés. Suivent des rencontres improbables de toutes sortes, dans un inventaire humain à la Prévert. C’est alors qu’il souffle dans un gros ballon rouge, un ballon rouge de rêve d’enfant dont tout le monde veut s’emparer pour se laisser porter et faire comme un grand tour de manège, un tour du monde. C’est alors que tel le joueur de flûte de Hamelin, entraînant derrière lui tous ces adultes retombés en enfance, ils échafaudent le plan d’un bateau porté par l’énorme ballon rouge à la taille maintenant d’un Zeppelin. Sur cette Arche de Noé humaine, ils commencent à s’imaginer tous voyageurs à bord de cet étrange navire en s’inventant des aventures extraordinaires. Et même un terrible orage. L’homme maigre de l’Est souffle alors dans un ballon canard avec lequel il disparaît dans l’horizon de la ville chimère, laissant ses habitants perdus comme des orphelins.