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L M
| Le style très caractéristique et reconnaissable de ces deux auteurs allemandes est comme on s’en aperçoit vite d’une grande finesse et délicatesse, qui n’ont par contre de « mignon » que l’apparence ; la douceur prend au fil de la lecture un goût âpre inattendu, et le traitement onirique ne sacrifie guère à la crudité et à la violence.
Le « maniérisme minimaliste » poussé du texte (et calligraphié de même), loin d’être ridicule, donne presque l’impression qu’est utilisé là un vocabulaire inconnu, et se donne comme un moyen de compréhension obligé de la sensibilité de cette « Putain P. » qui acquiert valeur de symbole, et qu’on peut qualifier comme suit : désir d’apprendre, peur de l’inconnu et des parts inconnues de soi-même – non pas une candeur, une pose de petite fille, mais quelque chose en passe d’être découvert, une volonté de comprendre soi-même et ce qui l’entoure. C’est cette volonté et cette sensibilité qui est mise en avant, plus que les découvertes qu’elles engendrent ; peu de réponses à y trouver, mais une description finalement méticuleuse de ce qu’est ce désir – mais il faudrait dire besoin - de compréhension de soi et du monde (qui donne par ailleurs au personnage son allure d’adolescente, dans la mesure d’un dessin qui ne s’attarde guère à décrire les apparences, presque entièrement dévoué au monde des sensations).
Une suite, « La Putain P. fait sa ronde », devrait déjà être parue au Frémok à l’heure qu’il est – et bénéficier de la richesse du travail de dessinatrice de Feuchtenberger, capable de mutations étonnantes dans ses compositions.
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