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© Asuka

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Indigo Blue
ScénarioEbine Yamaji
DessinEbine Yamaji
CouleursNoir et Blanc
Année2004
EditeurAsuka
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Rutsu Nakagawa est une jeune écrivaine. Elle sort avec Ryûji, qui est aussi son responsable d'édition. Lorsqu'elle rencontre Tamaki Yano, rédactrice pour une revue d'art, celle-ci lui cite un passage troublant de son dernier roman, dans lequel ''Y'', un personnage au sexe indéterminé, caresse le personnage principal, les doigts imprégnés de bleu indigo. ''Y'' est-il homme ou femme ? Troublée par cette rencontre, Rutsu poursuit une quête littéraire qui est aussi la quête de sa propre sexualité, et celle de l'identité du fameux ''Y''...

 

2 avis

petitboulet
C'est un bel et sobre écrin qu'Asuka a concocté pour abriter Indigo Blue, le troisième manga d'Ebine Yamaji à paraître dans nos contrées : couverture épurée avec vernis sélectif, papier ivoire de bonne qualité, bien qu'un peu rigide transparent... La jeune maison d'édition croit visiblement beaucoup en cette jeune femme, déjà nominée cette année à Angoulème dans la catégorie "meilleur premier album" pour "Love my Life", une de ses précédentes oeuvres.

Alors qu'en est-il de cet Indigo Blue? Ebine Yamaji nous conte l'histoire de Rutsu Nakagawa, une jeune femme écrivain, douée et commençant à être reconnue. Celle-ci sort avec son responsable éditorial, mais ne l'aime pas vraiment. Elle semble se chercher, jusqu'au jour où elle rencontre une de ses lectrices, Tamaki Yano, qui s'interroge sur le sexe de "Y", le personnage principal d'une des nouvelles de Rutsu...

Fidèle à elle-même, Yamaji nous présente une fois de plus une histoire d'amour homosexuelle dans un style sobre et épuré, sur fond de littérature. Les progrès que l'auteur a fait depuis Love my Life sont flagrants : le dessin a mûri, elle paraît bien plus à l'aise dans la retranscription des expressions et dans la variété de celles-ci, conférant ainsi à ses personnages une plus grande justesse. De même, La narration d'Indigo Blue se révèle être beaucoup plus fluide que celle de love my Life et Yamaji évite cette fois-ci l'écueil de la répétition scénaristique. Si son livre est toujours découpé en chapitres (correspondant au découpage dû à la prépublication dans un magazine au Japon), la "coupure" entre ceux-ci ne se fait presque plus sentir, car leur construction est beaucoup moins systématique qu'avant. Au lieu de créer des nouvelles ayant une trame de fond , Yamaji construit un récit homogène, où l'histoire globale prend le dessus sur celle du simple chapitre.

Pourtant, Indigo Blue n'est pas exempt de défauts. Un des problèmes des précédents ouvrages de Yamaji venait de la représentation de l'acte sexuel, ou plutôt de sa non-représentation. Alors que les personnages parlaient beaucoup de sexe, et parfois écrivaient sur le sujet, un voile pudibond était tiré sur leurs propres ébats, donnant ainsi un côté bancal au titre par l'intellectualisation d'un acte physique faisant partie de la vie de tous les jours.

Ici le pas est franchi, mais l'auteur manque visiblement de maîtrise dans ces moments, allant jusqu'à gâcher complètement une scène d'amour en la coupant brutalement et en apposant à l'un de ses personnages des paroles dignes d'un mauvais téléfilm. Les corps manquent parfois également de souplesse et les postures de justesse, ce qui ne pardonne pas dans ce genre de scènes.

Autre problème important, Ebine Yamaji ne semble pas connaître les vertus du silence. Si le phénomène est moins prononcé que dans Love my Life, les protagonistes d'Indigo Blue passent néanmoins leur temps à parler, à discuter sur eux, sur leur métier, leurs relations... Ce flot de paroles finit par créer une distance entre eux et le lecteur, et atténue les émotions qu'il pourrait ressentir. D'une manière générale, les manifestations physiques sont rares, alors que les paroles coulent à flot. C'est d'autant plus dommage que les quelques cases silencieuses d'Indigo Blue sont très réussies et en disent souvent plus long que la loghorrée verbale qui les précède ou les suit. Les regards, les postures, tout sonne juste dans ces moments là.

Indigo Blue laisse derrière lui une impression de gâchis, parce qu'il manque peu de choses à Ebine Yamaji pour nous faire un très bon livre. Un peu plus de coeur, de chaleur, un peu moins de discussions, quelques choix narratifs malheureux effacés, et le lecteur tombait définitivement sous le charme. Mais au vu des progrès que la jeune femme a effectué depuis Love my Life, on ne peut qu'être optimiste pour la suite, et se dire qu'Asuka a bien raison de croire en elle.



herbv
Ce one-shot nous narre l’histoire de Rutsu, une jeune femme de lettre débutante. Son amant et peut-être futur époux est Ryûji, un ancien camarade d’université et son responsable d'édition. Mais cela ne l’empêche pas de tomber amoureuse de Tamaki, une femme qui travaille pour une revue d'art. Rutsu va devoir choisir entre son désir de normalité et son véritable amour. Après tout, "Y" a bien aimé le personnage féminin principal de son dernier roman alors que ce mystérieux personnage pouvait être aussi bien un homme qu’une femme. Rutsu est peut-être bien une lesbienne, ce qui pourrait enrichir encore plus son œuvre littéraire naissante.

Annoncée comme étant une œuvre plus mature d’Ebine Yamaji et plus aboutie que les précédentes parues en francophonie, Indigo Blue déçoit d’autant plus. Les points faibles de Love My Life pouvaient passer auprès du lecteur du fait de la nouveauté comme celle du thème de l’homosexualité féminine dans les mangas ou celle due à la découverte du dessin de l’auteure. Mais à la lecture de ce troisième ouvrage, cela devient insupportable. Les défauts, à force de répétition, explosent ici avec encore plus de force. Le dessin n’a pas évolué, il reste toujours aussi froid, sans vie ni passion, même lors des scènes d’amour ou de ruptures. Si cela peut encore se comprendre avec le personnage de Rutsu qui est décrite comme étant très froide, il n’en est pas de même avec tous les autres protagonistes. Il devient alors très difficile de s’attacher à quiconque un seul instant. De plus, le propos principal de l’œuvre, c'est à dire l’acceptation de son homosexualité, de sa véritable nature, ce qui ne peut qu’enrichir son vécu et, pour le cas d’une écrivaine, améliorer la qualité de son travail, reste très superficiel et très naïf. D’ailleurs, c’est le défaut principal des histoires de Yamaji. Et il faut ajouter à ça leur platitude, l'impossibilité de réellement ressentir la moindre passion à leur lecture. Et comme cette platitude n’est pas compensée par une réflexion de fond sur l’homosexualité, l’homophobie et l’amour dans nos sociétés sexistes et hétérocentristes, il ne nous est proposé que des propos naïfs et superficiels.

Seuls les amateurs d’œuvres légères ne posant aucune question gênante sur eux-mêmes ou sur le monde qui les entoure, ne cherchant pas à prendre conscience d’une certaine réalité le plus souvent ignorée, trouveront éventuellement leur compte à la lecture des mangas de cette auteure. Ceux qui cherchent des œuvres les bousculant soit émotionnellement, soit intellectuellement ou même les deux à la fois, passeront leur chemin, ignorant un certain effet de mode qui se crée autour de Love My Life. Et oui, Indigo Blue est encore plus vide de sens.
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