|
| |
|
|
|
|
Journal Volume 1 - 1996
|
| |
| Volume 2 - 1998
|
| |
| Volume 3 - 1999
|
| En VF dans:
| Cent pour cent bande dessinée | | Journal #3.5 |
|
|
| Volume 3.5 - 2010
|
| |
| Volume 4 - 2002
|
| En VF dans:
| Beaux Arts Magazine Hors-Série #1 |
|
|
|
| |
  Herbv
| Cette BD fait déjà partie des BD majeures, un monument que tout fan se doit d'avoir lu même si elle est très complexe.
Tout d’abord, il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’une BD comme les autres, il s’agit d’un Journal qui se veut personnel. Nous avons donc là une œuvre très intime car il s'agit d'une auto-biographie dessinée. Le genre est à la mode actuellement mais était plus original à l’époque surtout que Neaud la conçoit aussi comme un instrument politique pour diffuser ses idées. L’œuvre est très riche du fait des nombreux thèmes et idées évoqués, il ne s'agit pas d'une histoire à proprement dit. Disons qu’il s’agit de la vie au quotidien d’un homme mais dont la vie est riche en réflexion, en questionnement sur sa place au sein de notre société, et sur la construction de sa personnalité. Cette réflexion est alimentée par tous les problèmes quotidiens, certains même très terre-à-terre, que l’on peut connaître comme le chômage, le manque d’argent, les déceptions amoureuses, les disputes, ... En fait, comme j'ai eu l'occasion de le lire sur un site, on peut dire que le Journal possède "une véritable ambition littéraire, artistique et philosophique". Il en ressort que sa lecture est exigeante pour le lecteur, qu'il doit réellement faire un effort s'il veut comprendre le propos de Neaud.
Impossible de parler de l'oeuvre en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice sur un forum et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais cette narration emprunte de plus en plus au fil des tomes aux comics US et aux mangas. En aucun cas, il s'agit de faire style mais de faire passer au mieux les propos de l'auteur. Le dessin peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. De plus, il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur.
Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
|
|
|
|
|
|
| |