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© Misma

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Anarcoma
ScénarioNazario
DessinNazario
Année2017
EditeurMisma
SérieAnarcoma, tome 1.5
autres tomes1 | 1.5
Bullenote [détail]

Anarcoma (Anarcoma #1) [Récit complet]
- [Récit complet]

 

1 avis

Mael
« Ses draps avaient vu passer une armée... Anarcomaaaaa » chantait Marc Almond en 1986, témoignant de l’influence de cette improbable bande dessinée éditée pour la première fois en version intégrale par Misma dans une superbe édition en 2017. Jusqu’ici seul un album, publié par Artefact, épuisé depuis des décennies, et quelques récits courts (publiés dans Le Gai Pied et Charlie Mensuel), avait pu parvenir jusqu’aux lecteurs français.

L’intégrale n’a pas fait les choses à moitié : grand format, couleurs, et réédition de toutes les bandes et illustrations publiées. Sur 160 pages, on dévore donc les aventures d’Anarcoma, détective transgenre, « pas opérée et très fière de sa bite », qui part à la recherche d’une machine à supprimer le plaisir, qui pourrait tomber entre de mauvaises mains. Très vite, elle est prise entre de nombreux feux, des inventeurs jaloux aux bandits en passant par les gardiens de l’ordre moral et des sectes improbables... L’action est relativement confuse mais à vrai dire secondaire, tant les intrigues parallèles qui se nouent rajoutent en amusement et plaisir.

En effet Nazario fréquentait le milieu nocturne barcelonais de la Movida, ce moment de libération de la culture et des mœurs dans l’Espagne post-franquiste, et en était un acteur de premier plan. Dessinateur, travesti notoire, emprisonné à la fin des années 1970 pour des œuvres subversives, il se lâche enfin, affichant de plus en plus clairement ses personnages aux frontières des genres, ces femmes mal-rasées et colosses aux sexes monstrueux. Anarcoma décrit une Espagne remplie de folles, de gigolos, de braves hommes mariés fascinés par les « monstres » dénoncés par les catholiques. Les orgies présentées très régulièrement laissent place à tous les excès d’un milieu qui assouvit enfin sa soif de liberté.

Mais attention, Anarcoma n’est pas à mettre entre toutes les mains. Si la jovialité de la liberté y est criante, l’hypocrisie d’une société qui reste cadenassée y est très marquée et les scènes traumatisantes sont multiples : viols, meurtres, agressions de prostituées, épisodes transphobes, etc. sont mis en scène sans épure. Si à la fin, ce sont toujours les gentils qui gagnent, la répression de l’homosexualité n’est pas masquée ; et les gays restent dépeints en freaks dont la société ne veut pas. Leur société se construit en parallèle, dans les caves, les hôtels, les bois...

Si parfois Anarcoma est un peu dense et semble partir dans tous les sens, on reste fasciné par le refus du conformisme et la farouche jouissance du créateur, que l’on ressent à chaque page. Les scènes de sexe, où se mêlent tous les corps et d’improbables cyborgs ou sex-toys géants, sont d’une audace rare et changent du porno aseptisé. Et si depuis que quelqu’un m’a dit qu’un des robots sexuels était le sosie d’Édouard Philippe mon plaisir a un peu décru, difficile de ne pas recommander un titre qui n’a rien perdu de sa subversion et que l’on a envie de balancer dans les mains de Zemmour pour lui rappeler ce qu’est le véritable « non politiquement correct ».
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