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  rohagus
| Dans une ville de New York fantasmée, Charlie s'adonne avec une éternelle bonne humeur à son métier au service clientèle d'une société proposant le recyclage des corps des défunts : en compost pour donner la vie à un arbre ou en divers objets destinés à maintenir chez leur proche le souvenir de leurs chers disparus. Charlie sait donc ce qu'il advient du corps des morts... mais quand un enfant lui demande ce qu'il est advenu de l'âme de sa mère, il ne sait plus quoi répondre et va partir en quête de la réponse.
C'est un conte moderne original qui nous est offert là.
Il marque d'emblée par son graphisme tout en légèreté et en liberté. Le trait est lâché et soigné à la fois, avec un personnage principal simple aux grands yeux de cartoon évoluant dans un monde plus sérieux et des décors urbains évocateurs et légèrement oniriques. Il règne dans cette ville et dans la société où travaille Charlie une ambiance à la Brazil de Terry Gillian, une absurdité en théorie déshumanisante qui contraste pourtant par sa population bien humaine et globalement bienveillante. La dessinatrice, Aurélie Guarino, s'y donne à cœur joie, parvenant à distiller une impression de bonne humeur de planches majoritairement en noir et blanc, agrémentées ça et là de quelques touches de couleurs.
Après une introduction intrigante, on comprend que cette histoire aborde avant tout le sujet de l'âme humaine et de son parcours après la mort. Difficile de ne pas trop en dévoiler sans dire qu'il s'agit aussi d'une romance contrariée à travers les âges.
Tout au long du récit, on reste sur le ton de la fable, avec une grande liberté narrative, une part d'humour et des péripéties sans réelles conséquences. Le scénario ne se laisse pas deviner et apporte une réelle fraîcheur, plusieurs passages amusants et quelques belles idées. On se laisse porter avec joie dans ce conte à la fois léger et profond qui dédramatise le sujet de la mort. Et on referme l'album avec le sourire. |
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