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  Matthieu
| Apres le superbe "harmonica" Joann Sfar continue ses expériences de carnets autobiographiques et signe ici un album magistral.
Sfar n'a pas sa langue dans sa poche, il aime parler de tout ce qui le touche, nous faire partager ses expériences, ses joies ou ses colères. Ce petit format de presque 500 pages en est la preuve. Il nous y narre ses trois mois de l’été 2002 sur la Côte d'azur en s'accordant une liberté maximum, certaines pages ne sont que des croquis d’après nature dans lesquels Sfar excelle.
Mais a coté du plaisir de suivre Sfar dans son quotidien et sa vie de famille toujours raconté avec humour, il dilue aussi quelques idées fortes sur ce qu'est pour lui le dessin, sur sa vision de la bande dessiné, sur la paresse du lectorat, mais aussi sur des problèmes politiques.
Cette autobiographie est tout à fait jubilatoire, tant sur les émotions qui s'en dégagent que sur l'intelligence du propos.
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CoeurDePat
| Après le joyeux bordel qu’était Harmonica, Sfar rempile avec cet ouvrage qui lui est un bordel non seulement joyeux mais aussi monumental ! 438 pages débordantes de plein de choses, qu’on feuillette parfois rapidement (croquis), ou qu’on met cinq minutes à lire (dissertations), inutile d’espérer pouvoir lire "Ukulélé" rapidement.
Harmonica ressemblait quelque peu aux Carnet de bord de Trondheim, en tout cas on y trouvait un certain nombre de séquences très bd. Ici, Sfar se démarque bien plus, car cet album est avant tout un véritable fouillis, un bric-à-brac complet, comme un vieux grenier où l’on aurait jeté pêle-mêle plein de vieux souvenirs : on change de sujet quasiment toutes les deux pages, sans souci de cohérence ou de transition, et parfois il faut lire une page ou deux pour comprendre le début de la nouvelle séquence.
On y trouve un peu de tout, mais sous une forme qui fait beaucoup plus carnet que bd ; soit récits illustrés, images commentées, purs croquis par pages entières, ou encore véritables dissertations, on touche ici aux limites de la bd (façon intéressante de poser la question : "qu’est-ce que la bd?"). J’oubliais les numéros de téléphone des copains, les adresses des magasins d’instruments de musique que Sfar aime, un véritable mode d’emploi de guimbarde, un article de Télérama et de Sapristi, etc.
Grâce à tout cet incroyable fouillis, Sfar crée un ton véritablement particulier et personnel. Il le dit lui-même, il aime tout dessiner, et ne peut s’empêcher de tout dessiner. Bin voilà, là il l’a fait… Ah, j’oubliais, le dessin fait très croquis, également, vous ne retrouverez pas ici le même genre de graphisme que dans Profeseur Bell ou Le chat du rabbin.
Alors, à lire ou pas ? Moi je dirais oui, bien sûr, c’est original, atypique et assez intéressant. Mais en tant de pages, on a le temps d’être rassasié, voire même saturé si on lit tout d’un coup. Alors commencez plutôt par Harmonica (qui lui ne fait "que" 120 pages), et s’il vous plaît, ruez-vous sur "Ukulélé".
Dernière chose : le prix. Un peu cher (30 euros), ça fait mal quand on débourse ça pour un livre, mais par rapport aux autres ouvrages de la collection Côtelette, il n’est pas cher du tout.
En tout cas, j’attends la suite ("Parapluie") avec impatience. |
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