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| Qui est XIII ? Quel nom se cache sous ce numéro ? Depuis 1984 (vingt et un ans de suspense !), des millions de lecteurs tenus en haleine parviennent enfin à la veille du dénouement... Course au trésor et dernières tentatives du sinistre Giordino : Van Hamme dénoue avec habileté les derniers nœuds de son intrigue. Qui est donc XIII ? La fin de l'énigme est proche... Toujours pourchassés par la justice américaine, XIII et ses amis ont trouvé refuge au Mexique, où ils s'abritent dans une auberge isolée sur la côte pacifique. Là, le trésor revient à l'ordre du jour. Ils ont en effet récupéré les trois montres et disposent à présent du message complet. Crypté et incompréhensible, bien sûr. Heureusement, une intuition géniale leur fait comprendre que le texte, rédigé par des émigrants irlandais, est rédigé en gaélique. Ils se le font traduire et trouvent ainsi la localisation du trésor. Le découvriront-ils ? La réponse est oui. Mais... |
  thierry
| Contexte de lecture.
J'aime XIII.
Du moins, j'aime les premières aventures de XIII
Malgré des hauts et des bas, le premier cycle qui couvre les 8 premiers tomes est de très bonne tenue.
L'histoire aurait pu s'arrêter au 8e tome, lorsque XIII démasque enfin le numéro I.
Mais la série avait eu du mal à trouver son public. Elle était à peine devenue un vrai succès. Pour l'éditeur et les auteurs, il était tentant de remettre le couvert pour profiter du nouveau récent statut de best-seller que XIII avait acquis. Claude de St Vincent l'explique très simplement dans "Les éditeurs de bande dessinée" de Thierry Bellefroid : une série sans nouveauté est une série morte. Pour continuer de bénéficier du succès de la série, il faut continuer d'alimenter la pompe à albums.
Vint alors le cycle Costa-Verdien, qui exploite une piste laissée inexploitée dans le premier cycle : pourquoi XIII parle-t-il espagnol ? Jusqu'alors, JVH s'était amusé à revisiter l'histoire contemporaine des USA, à travers des événements-clés comme l'affaire Rosenberg ou les affaires Kennedy. Le cycle Costa-Verdien explore les relations troubles entre les dictatures d'Amérique du Sud et les multinationales américaines, faisant (peut-être) de XIII une sorte de Che Guevara local. JVH y fait également rencontrer celui qui pourrait être le père biologique de XIII et en profite pour planter de nouvelles pistes : à savoir un trésor disparu. Ce cycle n'apporte rien d'essentiel mais se révèle suffisamment plaisant pour ne pas nuire à la qualité globale de la série.
Et puis, le trou.
La cheville qui butte sur une racine traîtresse qui affleure sous les feuilles.
La dégringolade.
Le grand n'importe quoi.
Le bond dans le grand rien.
De série d'espionnage à la Ludlum, XIII devient un téléfilm poussif de deuxième partie de soirée.
Le scénario enfile les poncifs comme certains enfilent des perles.
La misogynie latente explose, à rendre Godard jaloux.
Ce seul tome comprend les lieux communs suivant:
- Le major Jones ne serait que la compagne du héros, juste bonne à l'embrasser sous les violons quand les lettres N, F et I apparaissent (petit jeu, quel mot se cache derriere ce rebus ? Petit indice, les moyens la justifie), forme de boutade, mais son rôle dans le scénario ne lui laisse guère plus de place.
- On nous ressert la fameuse phrase "parfois quand une femme dit "non", elle veut dire "oui"". Comme dirait ma professeur de Néerlandais " Ah mais oui, mais non !"
- Felicity est définitivement cantonnée dans le rôle de la méchante salope d'opérette, sous-sous Lady Dragon, qui utilise son charme pour manipuler les hommes naïfs.
- Betty est plus que jamais la gentille fille un peu gourde qu'on se demande comment elle a pu être SPADS.
- la belle-soeur du sergent qui héberge XIII & cie, veuve et discrète en recherche d'un nouveau mari à chouchouter en cuisine.
Le reste est à l'avenant : déchiffrer les indications du message des aïeux qui n'est pas clair, les méchants qui se mettent sur les rangs pour trouver le trésor itou, l'évasion de la fatale Felicity, Giordano qui veut faire le ménage, la tentative de meurtre sur le général Wittaker qu'on croirait tirée d'un feuilleton de seconde zone.
Il nous ressert aussi le coup du désert de cristaux aveuglants qu'il avait déjà utilisé dans Thorgal 14 et fauché à Greg qui l'avait employé dans un Bernard Prince.
Mais tout cela est mollasson, mal torché, dessiné comme un fonctionnaire par un Vance qui a définitivement gagné ses galons de Tibet réaliste : style inchangé depuis dès 1980. Il tente quand même des expériences de mise en couleurs genre couleur directe pour souligner les moments de tensions. Ben, c'est très moche et ça ne marche pas du tout.
Alors pourquoi ai-je acheté cet opus, me demanderez-vous ?
Faiblesse.
Nostalgie.
Moutondepanurgisme.
Et surtout, le fait que les dernières livraisons de JVH marquaient un net regain de forme. Même le XIII précédent était tout-à-respectable. Fausse alerte. Ce 17 album confirme de XIII est mort quelque part dans la jungle Costa-Verdienne, poignardé dans le dos par un commando de vieux belges qui l'ont remplacé par un sosie mal dégrossi. |
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