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  jon_arbuckle
| Après son petit voyage triomphal au Congo, Tintin finit par se rendre en Amérique.
"Tintin en Amérique" commence donc à paraître dans "Le Petit Vingtième" à partir de septembre 1931. La parution durera un peu plus d'un an, à raison de deux planches par semaine.
Particularité de l'album : c'est la première et seule fois dans la série où Hergé fait directement apparaître un personnage réel dans l'histoire. Il s'agit d'Al Capone, que notre reporter va bien évidemment combattre avec succès.
Comme pour "Tintin au pays des soviets" et "Tintin au Congo", Hergé ne disposait que d'une documentation réduite pour créer "Tintin en Amérique". On dit même qu'il se serait contenté de s'inspirer des "Scènes de la vie future" de Georges Duhamel, ainsi que de la revue "Le Crapouillot" qui consacrait une édition spéciale aux Etats-Unis, et d'un livre sur les Indiens d'Amérique.
Pourtant, Hergé vouait une véritable fascination pour les indiens d'Amérique. C'est ainsi qu'on voit, par exemple, des soldats américains en train de chasser des Indiens à la baïonnette après la découverte de puits de pétrole. Cette séquence, qui ne fit pas l'unanimité à l'époque (et qui ne le ferait pas non plus, à coup sûr, aujourd'hui) n'a jamais été supprimée par l'auteur, qui y tenait.
Mais l'anectode avec Al Capone le montre bien, Hergé a aussi essayé de dépeindre les Etats-Unis de l'époque. Ainsi, l'album fait apparaître des scènes de la prohibition, et de la guerre des gangs, qui faisaient rage à l'époque au pays de l'Oncle Sam.
En 1945, l'album fut repris pour être mis en couleur et il se trouva assez largement remanié par Hergé. Dans la nouvelle version, de nombreuses améliorations furent apportées pour rendre la lecture plus fluide et plus compréhensible.
Mais comme pour le précédent, "Tintin en Amérique" laisse un peu sur sa faim, notamment pour son relatif manque de nuance...ce sont en effet pas moins de 355 bandits dont Tintin aura permis l'arrestation dans cet album ! ça fait quand même beaucoup ;o) |
pessoa
| Tintin en Amérique marque un tournant dans la série puisque c'est la première fois qu'Hergé peut travailler sur le sujet de son choix. Tintin
part donc vers cette Amérique fantasmée, réduite à deux aspects : la mafia de Chicago (Tintin va s'attaquer à Al Capone en personne) et le far-west.
Le scénario, riche en péripéties, est toujours écrit au fil de la plume, l'album manque d'une véritable intrigue et les rebondissements sont parfois
grotesques. Pourtant, c'est dans Tintin en Amérique qu'apparaissent les premières belles scènes (par exemple celle de l'usine de corned-beef, où
le boeuf ne sert que d'alibi à la confection de pâté de chiens et de chats, est une réussite) et des personnages secondaires intéressants (Bobby Smiles,
le méchant à tête de gentil, ou encore le détective mythomane). Quelques scènes sont traitées avec style, notamment la construction d'une ville en
journée et trois cases.
Mais c'est le sujet des « Peaux-Rouges » qui est le plus intéressant. Les Indiens, d'abord, sont ridiculisés, mais finalement pas plus que les Blancs,
qui les manipulent d'ailleurs sans vergogne. Puis, après que Tintin a découvert du pétrole, Hergé montre une réalité sordide : des hommes d'affaires proposent une somme de misère aux Indiens pour les champs
pétrolifères, puis c'est l'armée qui expulse, baïonnette au canon, des familles avec des enfants en pleurs. C'est une nouvelle timide incursion d'Hergé dans des sujets politiques graves, et elle est réussie.
Tintin en Amérique n'est pas encore un bon Tintin, mais on sent déjà poindre le style des futurs grands albums.
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