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| Au Far West comme ailleurs, entre vengeance, fortune et amour, il faut parfois choisir...
Harvey Drinkwater, journaliste à Boston, est envoyé au Texas pour faire un reportage sur le ''Hell's Half Acre'', le coin le plus dangereux du pays, ''le pire de toute la racaille des ploucs de l'Ouest rassemblé sur un espace grand comme le cul d'une mouche'', dixit le directeur de son journal... Décidé à abandonner le journalisme, il choisit de saisir l'occasion pour se venger de l'ex-mari de sa mère, s'enrichir et trouver une femme. Mais il n'est pas le premier blanc-bec à débarquer dans la ''ville des vaches'' pour tenter sa chance. Cela fait déjà quatre ans que Betsy Marone plume les visiteurs au poker, et ce n'est pas avec un nom pareil qu'Harvey Drinkwater va impressionner grand monde à Fort Worth. Et de toute façon, comme le dit Ivy, l'homme du cru qu'il a embauché pour le guider dans cette nouvelle vie, on ne peut pas venir dans l'Ouest pour la vengeance, la fortune et l'amour. Ça fait trop. Il faut choisir. |
  rohagus
| Avec Texas Cowboy, Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme sortent de leurs sentiers battus. Certes Trondheim avait déjà abordé le thème du western le temps d'un tome de Lapinot, mais nous sommes ici dans la veine des grands récits western à l'ancienne, réaliste et presque sans humour mais non sans une certaine ironie. Et je trouve que c'est une belle réussite !
Les auteurs ont fait le choix de scinder leur album en neuf chapitres qui sont autant de numéros de pseudo-magazines illustrés à la manière des pulps de la première moitié du XXe siècle.
Le dessin maîtrisé de Matthieu Bonhomme s'applique très bien à l'ambiance de cette bande dessinée. Son graphisme permet de donner un ton réaliste au récit tout en gardant une certaine légèreté.
Cette légèreté, on la retrouve dans le scénario. Elle y vient pourtant contraster avec des événements et des personnages parfois durs mais jamais malsains.
La narration peut paraître décousue sur les deux ou trois premiers chapitres. En effet, elle alterne des personnages et des cadres différents entre lesquels les liens ne sont pas évidents, et présente de nombreux sauts chronologiques d'avant en arrière, de telles manières que l'on ne sait pas toujours dans quel ordre les faits racontés sont censés se dérouler les uns par rapport aux autres. C’est lentement, mais sûrement, que les pièces du puzzle s'assemblent pour parfaitement tenir en place en fin de récit. Tout se tient et une relecture vient confirmer et éventuellement éclaircir les événements des premières pages de l'album.
Sans m'en rendre compte, je me suis laissé captiver par le récit. Une fois l'album refermé, j'ai constaté le sentiment d'avoir été dépaysé et emmené dans un récit crédible avec un cadre réaliste et intéressant. C'est un western à l'ancienne, avec tout ce qu'il entraîne de grands espaces, de sentiments de liberté, de monde à part et de vie nouvelle pour ceux qui se lancent à l'aventure malgré le danger permanent. Il y règne certes une légère exagération, les personnages et événements exceptionnels s'y trouvant en nombre visiblement au-dessus de la normale, mais on y croit, non sans un certain sourire et un indéniable plaisir.
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