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| Spirou et Fantasio à Tokyo |
Nous retrouvons Spirou, Fantasio et Spip à Edo, capitale du Pays du Soleil Levant, de 1603 à 1864. Paradoxe temporel ? Voyage dans le temps ? Rien de tout ça : nos trois amis sont tout simplement invités à la prestigieuse inauguration de "Edo-resort", un gigantesque parc d'attractions qui reconstitue très fidèlement la vie du Japon médiéval.
Mais Spirou et ses compagnons ne sont pas là pour le plaisir. Ils sont venus en Extrême-Orient à la demande de leur ami magicien, Itoh Kata, qui leur a confié une mission spéciale : récupérer deux enfants aux pouvoirs paranormaux étonnants qui sont détenus par Mankagana, un redoutable gangster aux ambitions immobilières troubles.
Une course-poursuite va mener nos trois héros d'Akihabara, le quartier électronique, à Giza, celui des spectacles, en passant par Shinjuku, le territoire des redoutables yakuza, pour une visite guidée particulièrement mouvementée. |
  Coacho
| Bon… Comment dire ?...
Jusqu’à présent, je faisais partie de ceux qui plaçaient une grande confiance dans le duo Morvan et Munuera. Car il faut assumer un passé lourd, riche, et il faut prendre ses marques.
En ce sens, Munuera est de plus en plus à l’aise.
Ne me demandez pas pourquoi je suis sensible au dessin de Munuera, c’est ainsi, et ça ne se discute pas. J’aime ses courbes, l’énergie de son dessin, le mouvement permanent… Enfin, après avoir abandonné cette idée de faire des grandes mains à ses personnages, il est de plus en plus à l’aise avec le groom et ses amis.
Dans cet album, je lui reprocherai cependant l’utilisation de dessins d’après photo qui tranchent fortement et nuisent à l’ensemble (Cases des pages 17 et 31 par exemple), et une pinaille choquante de la part d’un vieux routier comme lui (p.39 1° case, la porte ouverte du taxi montre une fenêtre unique et à la deuxième case, la vitre est composée de 2 panneaux…).
Mais on continue d’apprécier les minois attendrissants des enfants, Kow et Loon, qui ne sont pas sans rappeler la craquante Nävis enfant !
Reste ensuite le travail de Morvan… Et là… Ben… Je suis pourtant quelqu’un qui apprécie l’usine à idée qu’est le scénariste et je défends, autant que je suis, la presque totalité de sa production.
Il prend de plus en plus de pages, donnant pourtant donc l’impression de prendre le temps de la narration. Or il semble que l’on se tourne de plus en plus vers le manga avec une accumulation de cases dites d’action. Et de l’action, il y en a, c’est certain ! Mais abondance nuit dit-on…
Je n’ai rien contre le rajeunissement comportemental de Spirou et Fantasio, mais il est des choses qu’il est difficile d’accepter. Et la baston Oyabun contre Spirou le groom Ninja en fait partie !
On sent un peu trop dans cet album le côté guide touristique et c’est assez malvenu.
Les lieux ou références historiques tombent un peu trop comme des cheveux sur la soupe.
Rien de particulier à citer puisqu’il y en a presque toutes les 3 pages.
L’utilisation de personnages emblématique comme Itoh Kata, je dis pourquoi pas ? Mais si c’est juste pour tenter un lien hommage avec le passé, ça n’amène pas grand-chose… Et c’est encore le cas dans cet album.
On passe aussi par la culture japonaise, les Sumos, les senseï (mangakas), la surconsommation.. Mais on fait dire à Itoh Kata « ma puce » à Loon… Je ne crois pas qu’une telle expression puisse être usitée entre 2 asiatiques mais je ne suis pas expert…
Ensuite, le surnaturel… Si c’est amené intelligemment comme dans « L’Ankou », là encore, je suis fan, mais ces enfants aux dons télékynésiques me semblent un peu « pratiques » à utiliser… Et ça n’amène pas grand-chose de plus une fois encore…
Tout au plus à faire des Mékas (pub pour son dyptique avec Bengal ?) qui ressemblent beaucoup à celui de la pub Citroën…
En parlant de pub, que penser de la mise en place personnelle du futur manga Spirou ?
C’est un peu grinçant je trouve et ne laisse rien présager de bon… Mais je peux encore me tromper… Et puis ce besoin de commenter chaque action comme un dessin animé à la Oliv et Tom… Pfffff…
Alors oui, je suis déçu, indubitablement, mais je me dis que les plus jeunes peuvent apprécier, leur jugement n’étant pas aussi déformé que celui des vieux lecteurs dont je fais partie.
Mais si cette génération manga, élevée au rythme soutenu des livres japonais, se contente d’aventure sans queue ni tête, je suis un peu inquiet sur le devenir de la BD franco-belge.
Et puis si on s’adresse aux jeunes, on fait attention à bien les éduquer et à ne pas laisser passer autant de fautes d’orthographe (exemple : « Ils se sont renduS compte »… ).
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monsieur patate
| Profondément déçu par Paris sous Seine, je décidai tout de même de laisser le bénéfice du doute au duo Morvan-Munuera. Grand mal m'en pris! sous ce titre accrocheur (Spirou à New-York et Spirou à Moscou comptent parmi les meilleurs albums des aventures de Spirou) cet opus n'est pas digne des Spirou d'autrefois.
Le dessin n'est pas à mettre en cause ici, Munuera s'en tire bien mieux que Fournier ou Nic dans le périlleux exercice qu'est de dessiner Spirou et tous ses comparses... C'est véritablement au niveau du scénario que le bât blesse! Les personnages ne sont plus ce qu'ils étaient dans leurs autres aventures: Spirou est une espèce de donneur de leçon sans peur et sans reproche (bien plus que dans les autres albums) pratiquant les arts martiaux si bien qu'il ferait pâlir Maître Miyagi en personne. Même s'il s'agit de notre héros national, il y a quand même une limite de "pieds sur terrisme" à conserver, le fait qu'il tabasse un Yakuza comme s'il s'agissait d'un ceinture jaune du judo club de Boussu-lez-Walcourt est peut-être un peu tiré par les cheveux (certains me diront qu'il s'agit de Bd et de surcroît de Spirou, mais bon, quand même!); rajoutons à cela Fantasio qui passe littéralement pour un handicapé mental profond, dépendant à l'achat compulsif de conneries en tout genre pendant toute l'aventure et voilà nos deux héros déjà bien mal en point!
L'histoire en elle même est, elle aussi, complètement débile, avec comme trame des pouvoirs magiques que tout le monde semble trouver plus que normaux; les enfants et les clochards qui les aident, sont dignes de la série des Oscar de Lapière et Durieux autre série à succès des éditions Dupuis.
Bref ce mauvais album aura eu au moins UN mérite, celui de me redonner envie de relire les albums précédents.
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