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| De prime abord, Kurouzu ressemble à une banale ville de campagne. Mais, au delà des apparences moroses, il existe un mal profond, terrible et indicible qui plane au dessus des habitants. Une pression hypnotique, un malaise poisseux qui corrompt les coeurs, les âmes et les esprits de victimes impuissantes.
Subitement le père de Shuichi ne jure plus que par les spirales, qu'il collectionne sous toutes les formes. Il abandonne son travail et sa santé mentale pour se lancer dans une quête ignoble, dont l'issue aberrante lui sera fatale. Sa femme, devenue folle, le suit vite sut le chemin du four crématoire, après s'être percée les tympans à coups de ciseaux... |
  MR_Claude
| De l'horreur en bd, ce n'est pas si courant. Je veux dire pas de l'épouvante ou l'on suggère plus qu'on ne montre, de l'horreur avec son lot de monstrusosités, de corps torturés, d'yeux révulsés et cris de terreurs...
Ce n'est pas si courant donc, et c'est plutôt bien foutu. L'idée de base est on ne peut plus simple: la petite ville de Kurouzu est "possédée par la spirale". A chaque histoire correspond une manifestation de la spirale qui va amener sa dose de folie, et de mort. On commence par suivre le père de Shuichi (petit ami de Kirié l'héroïne) dans son obsession de la spirale, il collectionne puis ne veut vivre qu'entouré de spirales (des sushis au kimono, en passant par les tourbillons dans l'eau du bain)... jusqu'a vouloir devenir spirale lui-même... Folie de quelques-uns ou emprise maléfique de la ville, petit à petit les monstruosités vont grandissant, seul Shuichi semble s'en rendre compte et ouvre les yeux de Kirié.
A condition de ne pas être complètement réfractaire à ce type d'histoire, horrifique, volontiers gore, on passe un réel bon moment. Les dessins sont sombres, inquiétants, et parfois très travaillés (essentiellement les scènes les plus crues), en plein contraste avec Kirié, presque immaculée. Et surtout le principe en lui-même de tout axer sur une spirale maléfique, de jouer avec les représentations habituelles, de voir des spirales partout (cheveux, tourbillons, serpents...) fait mouche, les détournements sont particulièrements bien vus.
A lire pour frissoner de dégoût et aussi de plaisir.
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pikipu
| Je ne sais pas si notre mangaka a eu un spirographe quand il était plus jeune, mais une chose est sûre, il aime bien dessiner cela.
Des spirales de coquille, des spirales de poterie, des spirales de coiffeur, des spirales de conduit auditif, des spirales de conduit de cheminée. Il y en aura pour tous les goûts.
La spirale est partout. Dans cette ville. Dans chacun des chapitres qui forment ce premier volume. Dans de très nombreux dessins. Seul le cadrage semble échapper à ce tourbillon offensif.
Car nous mêmes, nous succombons à son pouvoir. On ne décolle pas de la lecture, malgré un dessin très étrange, parfois laid, mais très efficace (superbes détails de la scène du tonneau).
Différents petits "contes de la spirale" de pouvoirs hypnotiques très différents. Une lecture excitante.
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