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| Muet et simple d'esprit, Silence habite et travaille chez un fermier dominateur dans un petit village du fin fond des Ardennes. Ignorant les rapports de force omniprésents dans la société et dans cette campagne, son destin sera tragiquement bouleversé par sa rencontre avec Sara, une étrange sorcière tzigane des environs apparemment peu appréciée, devenue aveugle et vivant retranchée loin des villageois. De nombreux mystères planent.
Ami des bêtes et naturellement bon et brave, Silence apprendra à découvrir l'amour et la haine. Autre publication: | dans 1976-1984 (Comès - Les romans noir et blanc #1) |
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  volta
| Première chronique et pas la plus facile.
Silence de Comes (En noir et blanc pour moi)
Une des BDs qui m'a fait mettre le doigt dand l'engrenage pour son ambiance son histoire et un monde qui vous ouvre les bras.
Comes m'a fait entrer dans la lecture et l'achat de BD comme bilal, christin et bien sur bourgeon.
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CoeurDePat
| Intrigué depuis longtemps déjà par les avis assez élogieux sur cette bd, j’étais cependant très rebuté par le dessin. En feuilletant l’album, on n’a en effet pas vraiment envie de le lire, le style graphique étant vraiment particulier…
Mode digression On :
comme quoi le fait d’aimer "Stray bullets", "Chicanos", "La maison des secrets", Pourquoi je déteste Saturne, Le phénix, bref, tous ces albums a priori quelque peu repoussants, mais au final véritablement excellents, n’empêche pas de se diriger plutôt vers les choses graphiquement attrayantes…
Mode digression Off.
Le sujet de "Silence" est assez difficile à déterminer. Il ne s’agit pas comme on pourrait le croire de se révolter face aux souffrances et humiliations faites à ce pauvre muet (et attardé), et dont il ne se rend même pas compte. Il ne s’agit pas non plus d’une histoire de vengeance, ni de celle d’un terrible secret. La sorcellerie y joue une part importante, mais elle n’est pas non plus le thème central.
En fait j’ai l’impression qu’il n’y a pas vraiment de thème central : tous ces éléments ont leur importance, mais ils sont tous présents, sans qu’aucun prenne réellement la première place. Chacun y verra donc sa propre vision des choses…
J’ai un peu l’impression que Comès ne savait pas forcément où il voulait aller, que dans une certaine mesure le scénario a évolué au fur et à mesure de la réalisation de l’album. Cela donne des passages assez intenses (on est parfois vraiment révolté, d’autres complètement fasciné) et d’autres au rythme plus "mou", voire même un peu chaotique (je pense au chapitre 5 : "L’initiation" par exemple).
Mode digression On :
Quand j’y repense, le tout fait peut-être un peu bric-à-brac, possiblement du fait de la longueur de l’album. Aujourd’hui un autre auteur l’aurait très sûrement fait plus court, comme deux volumes de 46 planches. La richesse y aurait été moindre, mais le rythme aurait été différent, peut-être plus proche de ce à quoi l’on est habitué…
Mode digression Off.
Le dessin de Comès est très, très intéressant ! A priori pas attirant du tout, les visages en particulier sont très figés, peu expressifs, et les personnages parlent comme ils pensent : lèvres fermées… Mais sa façon de dessiner les paysages est assez géniale, et son utilisation du noir et blanc parfois magistrale (cf. les premières cases du chapitre 2, la première planche du chapitre 3, superbe avec tous ses arbres tentaculaires par exemple) ; sa façon de dessiner les personnages secondaires montre une capacité à la caricature tout en rondeur que je trouve magnifique (les enfants, première planche du chapitre 5, le nain "Blanche-Neige" qui soit dit en passant pourrait être un personnage de Tardi).
On retrouve dans tout cela un goût de Chabouté (dessin + histoire), voire même de Frank Miller (dessin). L’humour, très peu présent, est tout de même là, un peu acide : "Il faut savoir écouter pour être gendarme"… Écouter un muet qu’on ne pense qu’à coffrer et juger coupable, hum !
Au-delà de toutes ces qualités et de ces quelques défauts, "Silence" est un plaisir à lire, un album bien élaboré, intéressant à décortiquer (relecture indispensable), graphiquement très beau (oui oui, malgré l’impression de laideur initiale !), et certainement pas banal. Bref, chaudement recommandé.
Si vous avez aimé : lire impérativement "Des fleurs pour Algernon", roman de Daniel Keyes chez J'ai Lu ! |
doremi
| J'ai découvert Silence il y a longtemps et c'est vrai que c'est probablement un album qui m'a fait "entrer dans la bande dessinée"... En plus, Comès habite dans la même région que moi alors il y a un petit côté sentimental en plus. Les paysages dessinés dans Silence me sont en fait très familiers.
En ce qui concerne l'histoire, je dirais que la thématique centrale est celle de la différence, de l'Autre qu'on ne comprend pas et qu'on rejette uniquement parce qu'il n'est pas "normal", donc pas dans la norme. Et dans les petits villages des Ardennes, tout le monde se connaît et on n'aime pas trop les étrangers. Il y a la sorcière, il y a le gitan, il y a le nain... et puis il y a Silence, l'idiot du village. Tous ces personnages sont persécutés. Comès nous met à leur place et on éprouve une terrible empathie pour eux.
Cà, c'est à propos de l'album.
A propos de Comès et de son oeuvre en général, en discutant avec une collègue à son propos, voilà ti pas qu'elle me dit : "Comès ? Il a fait autre chose que Silence ?". "M'enfin! Ben oui!!", m'écriais-je. Mais sa réflexion résume un peu la réalité : c'est vrai que Comès, depuis Silence, même s'il reste apprécié par des fans (pas tout jeunes...), n'a plus vraiment réaliser de BD aussi forte, même si je trouve Eva et Iris vraiment très beaux. Ca reste de la BD très particulière. De par le dessin un peu anguleux mais aussi par la façon faussement lente de raconter des histoires. |
blondin
| Après les critiques pour le moins élogieuses que j'ai lues sur cette bd, je me devais à mon tour de la lire pour m'en faire ma propre idée, d'autant plus que le noir et blanc ne me rebute pas du tout... Hélas, si l'histoire est très intéressante et les bons sentiments, au rendez-vous, j'ai un peu de mal à estampiller "chef-d'oeuvre intemporel" sur cette bd. Comme a dit précédemment "Coeurdepat", "Silence" semble s'inspirer fortement du livre "Des fleurs pour Algernon" de Daniel Keyes ( chef-d'oeuvre de SF paru bien avant "Silence" et lu il y a de çà des années ). Ce constat amer a rendu ma lecture un brin "superficielle" et, par conséquent, je n'ai pas réussi à accrocher véritablement à cette bd. Toutefois, rien que pour le talent dont a fait preuve Comès, je vous recommande "Silence" très certainement. |
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