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  MR_Claude
| Avec Andreas, en règle générale, il faut accepter d'entrée de jeu que beaucoup d'éléments restent dans l'ombre, d'être plongé dirctement dans un univers un peu familier, mais en même temps tellement étranger. Les clés, si il les livre, viendront au compte-goutte.
Ici, pour ce tome 1, le seul que j'ai lu de la série pour le moment, on n'en est même pas aux clés. En effet, l'album se présente au départ sur la forme de nouvelles sans lien apparent. Il s'agit des premières apparitions de Rork, personnage principal et complètement mystérieux (normal, me direz-vous), sorte de magicien, de spécialiste des choses occultes. Ces nouvelles, ont permis à l'auteur de "tester" son personnage au niveau du public. La deuxième partie de l'album semble devoir démarrer la véritable histoire de Rork, peut-être les premières nouvelles y prendront-elles de l'importance par la suite, mais ce n'est pas le cas pour le moment. Cette structure un peu bancale laisse un petit goût de trop peu, d'inachevé, on sent bien que l'histoire n'en est qu'à ses balbutiements. Et pourtant, les passages intrigants et zones d'ombre sont déjà nombreux.
On découvre un univers fantasmagorique, où une mystérieuse entité vraisemblablement extraterrestre prend possession de certains personnages, de leurs rêves, et Rork semble déjà le seul à pouvoir comprendre et contrecarrer les évènements. Le dessin caractéristique d'Andreas est évidemment tout-à-fait adapté, l'ambiance type "Art Nouveau", propice à la démesure, la grandiloquence, collant à son trait anguleux, ses cadrages audacieux, son découpage inventif...
Pour résumer, une mise-en bouche intrigante, souffrant d'un découpage en nouvelles inhabituel, et donnant une impression de faux rythme à l'ensemble. A conseiller cependant aux amateurs d'histoires fantastiques tordues, certainement en enchaînant directement sur le tome 2 (ce que je vais faire sous peu), pour avoir plus d'éléments d'un seul coup.
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Djinn
| Immense coup de coeur pour plusieurs raisons.
D'abord affective car je l'ai lu petit, mais le coup de coeur est devenu aussi esthétique, narratif...
Pour ce qui est de ce tome, il est étrange. Les histoires qui le composent n'ont pas de lien évident mais forment un tout. On y voit beaucoup de signes, d'ouvertures vers des suites probables.
En tout cas l'ambiance est fabuleusement travaillée. C'est très esthétique et recherché. La narration est tout aussi travaillée. Le rythme de l'ensemble est parfait, et celà avec beaucoup d'originalité.
La force de ce tome c'est de mettre en place des éléments qu'on retrouvera tout au long de la série (7 tomes). On s'amuse volontier à revenir en arrière dans un tome ou dans la série entière pour regarder avec un autre oeil une case, relire une réplique.
A tel point que dès qu'on s'est fait prendre une fois, on est plus attentif à tout. Plus concentré.
Le titre d'un site de fan, "l'oeil qui pense", est parfaitement trouvé.
Je n'ai jamais autant nourri mon esprit avec mon oeil. |
rohagus
| Rork est l'une de mes séries cultes mais ses deux premiers tomes ne sont pas à la hauteur de l'excellence des cinq derniers. En effet, au départ, Andreas n'avait pas du tout en tête la structure de récit complexe et se tenant de bout en bout qui forme le reste de la série.
Pour ses premières histoires, Andreas s'inspire très fortement des nouvelles de Lovecraft et de Poe. Rork y est un mystérieux érudit un peu magicien au sujet duquel l'auteur suggère qu'il pourrait avoir vécu de très nombreuses années sans avoir l'air âgé pour autant. Ses autres amis érudits, scientifiques et artistes font appel à lui pour discuter de cas étranges et surnaturels. Une trame classique mais qui n'est pas vraiment celle du reste de la série.
Son dessin, à l'époque, avait un style assez désuet, s'approchant de celui de Neal Adams auquel il fait d'ailleurs un gros clin d'oeil dans une des histoires. Malgré son côté rétro, il s'avère très beau et agréable à la lecture.
Les premiers récits sont bien, prenants, mais un peu faciles sur le plan du déroulement. On y sent une pointe de naïveté qu'il n'y aura plus par la suite.
Ce n'est qu'à partir de l'apparition de la Tâche puis de Low Valley que les histoires commenceront, avec quelques légères incohérences cependant, à rouler sur les rails de l'intrigue globale qu'Andreas imaginera pour la suite de sa série.
Tout amateur de Lovecraft, Poe et compagnie appréciera ces récits teintés de fantastique, d'ambiance années 20 et d'un peu d'ésotérisme. Mais ce n'est pas là encore l'apogée de la série Rork.
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