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  Mael
| Baladi est un des auteurs les plus productifs de ces dernières années. Avec son camarade Ibn al Rabin, il a largement contribué à remettre la scène suisse sur le devant de la scène (même si Zep est légèrement plus célèbre). Malgré cela, Renégat apparaît sensiblement à part dans sa bibliographie : épais album d’aspect luxueux, thématique de genre et apparaissant comme le fruit d’une longue maturation. Non que Baladi bâcle d’ordinaire, mais c’est un auteur vif, extrêmement prolifique, qui semble tout faire avec facilité, or Renégat semble le fruit d’un long travail.
Pourtant, le livre n’est pas laborieux pour un sou. On y voit un pirate emprisonné raconter ses aventures à un nobliau aux prétentions d’écrivain afin d’améliorer ses conditions de vie. Voyant ce que l’écrivaillon veut entendre, il lui conte les monstres marins, les féroces pirates, l’Islam sauvage. Mais en parallèle ses souvenirs et fantômes l’appellent et le corrigent, on y voit alors sa conversion mue par un réel amour de la beauté des choses, on y voit une certaine amitié, on y voit le meurtre, car il reste un pirate.
Comme toujours Baladi se laisse aller des compositions très libres, les cases se baladant sur la page, le lien entre elles prenant un véritable sens. Avec ce sens graphique si personnel, Baladi réussit à saisir aussi bien l’enfermement que le désir de liberté, la soif d’extérieur et les rêveries. Sorte de condensé, sans effets de manches, du talent et des procédés de son auteur, Renégat est un livre majeur de Baladi, à traiter comme tel.
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