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  Xaviar
| Le Professeur Bell, en voilà un drôle de bonhomme, un humaniste au fond de lui, mais que les épreuves qui ont affecté sa vie (perte de sa femme et de son frère) ont mâtiné de drôles de manies et de convictions parfois surprenantes. Ancien médecin de la Reine, veuf, il s'est spécialisé lui même dans les phénomènes occultes et les monstruosités en tout genres...
Après un premier volume où il s’est retrouvé confronté à un Mexicain à deux têtes un peu nécromant et toutes sortes de revenants, c’est au Diable en personne qu’il va se frotter cette fois, ci. La faute à une acquisition étrange, un prêtre et un Rabbin miniaturisés, qui vont lui apprendre qu’approximativement tous les mille ans, un Diable tentait de s’échapper de Jérusalem et que des hommes de foi devaient s’y opposer faute de quoi le mal se répandrait pour le millénaire à venir.
Ce tome est le plus réussi des trois à mes yeux, l’intrigue est intelligente, bien menée et surtout la chute est exceptionnelle tant pas son coté imprévisible que par les références à notre époque qu’elle sous tend. Des références aux trois religions du livre (Judaïsme, Christianisme et Islam) jalonnent naturellement cette histoire de Diable. Ces références à l’instar du «Chat du rabbin» sont souvent décalées mais jamais impertinentes.
L’axe principal de l’intrigue est cette confrontation entre le Professeur et ses alliés (Mazock, Eliphas, les trois représentants de Dieu) et ce Diable un peu particulier. Le professeur dégage toujours cette impression d’étrangeté, c’est un homme plutôt bon mais que certaines humeurs ou réactions rendent difficile à cerner, la scène initiale avec sa conquête, sa réaction disproportionnée lorsqu’il se fait appeler «Anglais» par Mamoud (levant toute incertitude sur ses origines, il est bel et bien Ecossais)…
Le diable de son coté échappe quelque peu à l’idée qu’on peut se faire de lui, points d’odeur de soufre, de meurtres sanglants ou de perversions étalées au grand jour ou encore de flammes de l’enfer et de mille tourments. Nous avons là un Diable retors, duplice, très intelligent, hédoniste et surtout d’une curiosité sans fin, cette humanité l’intéresse, il parcourt les rues de la ville discutant et écoutant…. Ce Diable là est assez «humain» sous un certain angle.
C’est un vrai plaisir que de parcourir cette BD, le dessin est un peu particulier mais colle très bien à l’ambiance. L’histoire est bien, les dialogues intelligents et plein de finesse, les références nombreuses et l’ensemble se lit et se relit avec enthousiasme. C’est tout simplement excellent.
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