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  rohagus
| Une auteure antillaise, vivant en métropole depuis sa naissance, décide de s'informer sur le passé de sa famille et des français d'outre-mer en général pour comprendre leurs mouvements migratoires et leurs conditions dans la seconde moitié du 20e siècle. Elle mène ainsi l’enquête et nous fait partager les témoignages qu'elle recueille et ce qu'elle y apprend. Son sujet va plus particulièrement s'orienter vers le Bumidom, bureau pour le développement des migrations dans les départements d'Outre-Mer, et vers la manière dont le gouvernement français a organisé ce mouvement migratoire et sur les conditions d'accueil de ces immigrés français en Métropole.
C'est clairement un sujet dont je ne savais rien. C'est vrai que vu depuis la Métropole, prédomine le cliché du fonctionnaire antillais qu'on voit un peu partout, facteur ou postier, derrière les guichets de l'administration, à la SNCF ou encore policier. Qui ne se souvient pas de Mawie-Théwèse, caricature d'aide-soignante débonnaire du sketch des Inconnus ? Mais là où j'imaginais un choix de carrière fait par les travailleurs antillais, il s'avère que c'est en réalité une résultante de ce fameux Bumidom et des emplois qu'il leur réservait voire leur imposait.
J'ai donc appris des choses sur la situation économique et démographique des Dom-Tom à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, sur l'organisation d'une migration organisée par l'Etat Français et sur le ressenti des principaux concernés à cette époque mais aussi de nos jours : leurs descendants se retrouvent à moitié déracinés, restant finalement plus facilement en Métropole que retournant dans les îles.
C'est instructif, mais pas passionnant. La mise en scène est un peu plate, les auteurs se contentant de mettre en scène leurs réunions successives avec différentes personnes et les discussions qu'ils ont avec elles tandis qu'elles prennent des notes. On apprend les choses au fur et à mesure, avec quelques répétitions dans les informations que chaque témoignage et autres enseignements d'experts nous apportent. Le dessin n'est pas désagréable. Cependant, le format BD apporte peu de choses au récit, si ce n'est une meilleure facilité à la lecture, chose qui se confirme d'ailleurs sur les toutes dernières pages de l'album dont une poignée ne contiennent qu'une ou deux illustrations entourées de beaucoup de texte plus indigeste.
Et au final, même si on a appris des choses, même si on convient avec les auteurs qu'il y avait une égalité très relative entre les français des Dom-Tom et les métropolitains, qu'il y avait quelques réactions xénophobes de métropolitains ayant du mal à assimiler le fait que des noirs venus d'ailleurs puissent être en réalité aussi français qu'eux, la conclusion de l'album semble être assez tiède. A la lecture de l'album, le ressenti que j'ai eu sur ces événements décrits dans leur ensemble est que tout n'était ni parfait ni terrible, que l'Etat Français a fait à l'époque des choix assez répréhensibles et a essayé maladroitement de les corriger par la suite, que certains ultra-marins n'ont pas supporté la chose et sont rentrés chez eux ou ont mal tourné, mais que d'autres se sont finalement bien intégrés à la Métropole et que leurs enfants, même s'ils sont fiers de leurs racines, s'y sentent désormais comme chez eux.
Donc un ressenti pas très marquant sur un album qui m'a intéressé sur le fond mais légèrement ennuyé sur la forme. |
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