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© Vents d'Ouest

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Londres
ScénarioLoisel Régis
DessinLoisel Régis
CouleursLoisel Régis
Année1990
EditeurVents d'Ouest
SériePeter Pan, tome 1
autres tomes1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6
Bullenote [détail]

Hiver 1887. Le froid, la faim et la misère sont encore une fois réunis pour parfaire la décor de ce quartier pauvre de Londres.
Ici et là des vies d'adultes se détruisent et se meurent, noyées dans un alcool salvateur mais éphémère, car la dure réalité reprend toujours ses droits.
Seuls les gamins du quartier parviennent à garder au fond d'eux cette petite lumière, ce brin de rêve qui conduit la vie, jusqu'à ce que celles des adultes viennent tout anéantir.
Peter n'a plus de père et mais à la chance d'avoir une mère... alcoolique. Peter déteste les adultes, sauf Mr Kundal, son ami, vieux personnage érudit aux cheveux et à la barbe déjà bien grisonnants, et qui tente d'inculquer à Peter toute la richesse de son expérience de la vie.
Peter ne veux pas grandir, jamais, JAMAIS ! Alors Peter doit se préserver du « Grand Gourmand ». Le « Grand Gourmand » c'est le temps.
Le temps, il veut, il prend, avale et tout finit par lui appartenir. même cette petite boîte tapie au fond du coeur. Telle une petite boîte bonbonnière qui ne contiendrait qu'un seul bonbon. Un fabuleux bonbon qui aurait comme goût celui du rêve, comme parfum celui de l'aventure, et comme emballage l'imaginaire.

Mais le temps est implacable, tenace. Il a la patience. Il harcèle, tourne et retourne la boîte dans tous les sens. Le bonbon ballotté finit un jour par sortir. Alors le Grand Gourmand s'en empare et avec lenteur le consomme. Pour Mr Kundal le temps est passé. La boîte est toujours là, mais le fabuleux contenu n'y est plus. Seul traîne au fond, jauni par le temps, le vieil emballage qui se souvient, dans un pâle sourire, d'avoir partagé avec ses compagnons la plus fabuleuse histoire, celle d'avoir été un enfant.
Mais pour que Peter garde le bonbon le plus longtemps possible, il faut le vouloir et surtout y croire. Croire au fabuleux pouvoir de l'imaginaire.

 

2 avis

jean loup
On a tous en nous quelque chose de Peter Pan. Que ce soit grâce au dessin animé des studios Disney, à une tante raconteuse d'histoires quand on était enfant ou à la lecture du roman de Barrie, la plupart d'entre nous avons à l'esprit le survol de la ville par des gamins de l'orphelinat ou les déboires du capitaine Crochet avec son crocodile. Loisel, décidé à changer d'air après la fin de sa magistrale collaboration avec Le Tendre (La quête de l'oiseau du temps), publie en 1990 le premier tome de sa vision de Peter Pan.
Plus qu'une mise en images du récit de James M. Barrie, Loisel nous livre sa propre vision du mythe de Peter Pan. Vision "très librement inspirée des personnages" originaux, comme l'annonce l'auteur en page de garde. Inspiration et liberté. Loisel conjugue à merveille ces deux notions dans ce premier album magistral.
Tout au long des planches, le cadre du récit est un Londres sombre, misérable et mal famé. L'enfance qui s'y débat est celle de Dickens : le petit d'homme survit tant bien que mal au milieu d'adultes qui sont autant de menaces. Peter, comme ses amis orphelins, fait donc appel à son imagination pour donner goût et sens à une existence sordide. Pour oublier sa mère alcoolique et violente, Peter s'en invente une câline, aimante et chaleureuse, qu'il décrit à ses copains médusés. Et tant pis si la réalité le rattrappe sans arrêt. Et puis, à force d'y croire, il peut arriver qu'on rencontre une fée sous un ciel étoilé.
L'ambiance créée par Loisel est étonnante de justesse, entre sordide et insouciance enfantine. Le scénario est impeccable, les personnages sont superbement esquissés. Graphiquement, le père de Pelisse est au sommet de son art. Le pinceau est à la hauteur de la plume. C'est donc avec admiration et ravissement que l'on lit et relit cette bande dessinée indispensable.
bourle
Londres, 1887, dans les bas quartiers vivent Peter, amateur d’histoire et sa mère alcoolique. Prostitués, détraqués, orphelins et alcooliques font de cette ville un lieu sombre. Un jour où notre ami Peter était une nouvelle fois jetée fois jeté dehors, il fera une découverte qui changera à jamais son destin, il rencontrera « Clochette », une fée, le genre qu’on ne rencontre que dans les contes. Son imagination avait beau être surprenante, il ne savait pas « qu’elles étaient si jolies ».

Loisel reprend une des histoires les plus célèbres de Walt Disney, celle-ci est plus sombre et plus mélancolique que celle qu’on raconte à nos enfants. Bien que le déroulement de l’histoire ne soit pas sur un ton rapide, on rentre vite dans l’histoire de ce jeune homme dont le futur nous paraissait si sombre. Par ailleurs, les dialogues sont assez nombreux et nous permettent de nous intéresser rapidement à cette histoire.
Loisel n’est pas seulement un bon scénariste, c’est un excellent dessinateur, l’une des choses qui m’a le plus frappé sont les couleurs. On retrouve un très beau contraste entre Londres, villes sombre et noire et le pays imaginaire où les couleurs sont très vives. Les figures sont superbes, on devine les pensées des protagonistes rien qu’à l’expression de leur visage avec pour couronner le tout des dessins qui ne peuvent que ravir.

Un beau premier opus pour une série qui promet d’être excellente grâce à un scénariste (et illustrateur) de talent.
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