| Mes chers amis, vous l’attendiez depuis longtemps, j’ai enfin le plaisir de vous annoncer la parution du troisième et dernier volume de la Petite histoire des colonies françaises. Ensemble et durant plus d’une heure et demie, nous allons voir par quelles convulsions de l’histoire La France, qui possédait un Empire Colonial de 12 millions de km² en 1914, est redevenu un pays tout à fait normal au début des années 60. Ce phénomène par lequel un peuple décide de se séparer d’êtres humains dont il a conquis les terres et le coeur depuis des dizaines d’années, les historiens auraient pu l’appeler « Drame d’amour ». Finalement, ils ont opté pour « Décolonisation ».
Pour la plupart d’entre vous, décoloniser, c’était comme se tirer une balle dans le pied, et vous croyez que nous avons été acculés par des indépendantistes fanatiques qui, à force de se suspendre à la jambe de nos pantalons, ont obtenu gain de cause. En réalité, nous avons décolonisé par pure bonté d’âme. A la fin des années 50, il était devenu insupportable à une majorité de Français que l’on branche des électrodes sur les testicules d’un homme pour lui redonner goût aux bienfaits de la colonisation.
Nous avons décolonisé, mais nous avons continué de faire du commerce avec nos anciens compatriotes. Nous ne pouvions pas empêcher nos entreprises de s’implanter là-bas pour leur vendre des verres de cantine ou leur acheter du plutonium. Cela n’était pas du ressort de l’État Français, ni des nouveaux États indépendants.
En quelque sorte, la Décolonisation fut la privatisation de la Colonisation.
Le Général de Gaulle
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