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© Vents d'Ouest

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Destins
ScénarioLoisel Régis
DessinLoisel Régis
CouleursLoisel Régis
Année2004
EditeurVents d'Ouest
SériePeter Pan, tome 6
autres tomes1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6
Bullenote [détail]

 

4 avis

Le Pinguin punk
Mitigé, tel est le sentiment à la fin de la lecture. Loisel termine ici sa série Peter Pan 14 ans après son début. Autant j’avais été enthousiasmé par les premiers tomes qui mêlait un Londres Dickensien et le roman de Barrie, autant sur celui-là je ne sais que penser. Crochet est évacué rapidement alors que le tome précédent laissait entrevoir une fin autour de son rôle. Les intrigues qui relancent l’histoire paraissent parfois artificielles. Alors à jeter ? Non, mitigé je vous dis. Parce que Loisel arrive toujours à décrire un monde entre sordide et insouciance enfantine (il n’est nullement question d’innocence là, bien au contraire !). Le pays imaginaire décrit au fil des albums ce n’est pas chez les bisounours, la cruauté y est omniprésente tout comme le rêve. Que la réflexion sur la mémoire et l’oubli est fine et dérangeante (lire ce bouquin après être allé voir Eternal sunshine of the spotless minde au cinoche rajoute au trouble). Que la couverture est splendide, les dessins beaux et sombres. Et que comme genèse au roman de Barrie ou au très bon Walt Disney, cette série apporte une explication logique et « adulte » au mythe.
gdie79
Bon,
C'est comme cela que je commencerai, bon... Non pas que "Destins" ne soit bon; mais bon, que dire d'un album qui clôture une des séries les plus appréciées de la BD franco-belge.

14 ans ! 14 ans que je suis sans relâche M. Régis Loisel dans ses activités. Encore pire, c'est lui-même, avec son tome 1 qui m'a transmis cette passion pour le 9ème art. Alors que dois-je penser du dernier Peter Pan ? Dites-le mois franchement ! Est-il vraiment à la hauteur d'un "Opikanoba", d'un "Tempête" ou d'un "Mains rouges" ? Je suis sûr que non. Régis en avait marre. La passion pour son histoire a disparu, tout lecteur ou grand fan qui se respecte l'a senti... et ça fait mal !

J'avais commencé par mettre 2 étoiles à "Destins". Mais un album de maître Loisel ne peut être aussi mal coté. Heureusement que sa notion de mise en page est toujours aussi maîtrisée, que ses dialogues sont toujours autant travaillés et appropriés aux personnages et que son dessin reste sans cesse une vraie prouesse. Cependant, tous ces ingrédients ne font pas d'un album son succès critique ! Il faut ce que j'appelerais la niaque à une BD pour qu'elle convaint son monde. J'avoue être un maniaco-dépendant des Peter Pan, mon attente était donc si pesante que je ne pouvais qu'être dessus de la fin de cette série.

Premièrement, le succès commercial a sans doute influencé Régis dans son travail. Trop de pression ou trop de compliments, je ne sais pas ! Il s'en est sans doute lassé. On le sent déjà dans "Crochet", qui pourrait être qualifé comme un hors-série des Peter Pan tant il ne fait pas avancer l'histoire.

Deuxièmement, la trame de "Destins" est étonnante. "Crochets" fini sur une intrigue. Cette dernière est littéralement bafouée en deux pages seulement et par une facilité sans précédent et rarement vue dans une série prestigieuse. Régis ne savait pas vraiment où aller, c'est clair ! Il a alors trouvé une autre thématique à suivre. Ce n'est pas suffisant, pas convaincant... Frustrant !

Troisièmement, la fin ! Sans commentaire. J'ai envie de pleurer tant les questions que l'on se pose encore n'auront jamais de réponse.

Il n'y a qu'un point positif à cet album, à savoir que pour sa prochaine série, Régis retrouvera certainement cette niaque pour faire de bons albums, d'excellentes BD, d'inoubliables moments.

Rendez-vous dans quelques années...
thierry
Décidément, j’ai envie de défendre ce dernier tome de “Peter Pan” qui vaut plus que sa bulle-note. Ce qui suit est un peu long et contient des SPOILERS, alors si vous n’avez pas encore lu l’entièreté de la série, retournez vite vous y plonger.
Il aura fallu du temps a Loisel pour conclure sa relecture du classique de James M Barrie. Car il s’agit bien d’une relecture et pas d’une prequel qui s’arrêterait la ou commence l’histoire popularisée entre autres par le dessin anime de Walt Disney. Loisel prévient d’ailleurs le lecteur des la page de garde. “Son” Peter Pan est très librement inspiré des personnages crées par James M Barrie. On sera pourtant inconsciemment tenté de retrouver dans cette histoire la magie et la fraîcheur qu’évoque le mythe de Peter Pan. Mais, derrière le dessin plein de fantaisie de Loisel, derrière ce monde fantasmagorique peuple de sirènes, de centaures et autres créatures féeriques, se cache une histoire d’une surprenante noirceur.
Peter Pan, c’est le mythe de l’enfant qui ne voulait pas grandir. Il nous apparaît comme un personnage tellement sympathique, positif, drôle, magique, spontané… Qui n’a pas rêvé de lui ressembler ? C’est a cette vision angélique que Loisel s’attaque en s’attardant sur le cote sombre du mythe. Il y voit la synthèse de Peter, enfant brise qui tente de s’évader dans l’imaginaire, et de Pan, ancienne divinité condamnée a disparaître. Son interprétation apparaît extrêmement sombre, loin des versions précédentes.
Dans un premier temps, il oppose la magie de l’Ile a l’horreur de Londres, symbole du monde des adultes qui n’épargne rien a ce pauvre Peter. Pauvreté, mère alcoolique, pas de père, humiliations quotidiennes… Il n’y a guère que le vieux Kundal pour lui apporter un peu de joie. Par contraste, l’Ile ressemble a une gigantesque terrain de jeu ou tout est permis. Mais il y a l’“Opikanoba”, cette plaine maudite en son centre, ou tout ce qu’on croyait oublie resurgit avec une violence inouïe. Affronter ce no man’s land, c’est réveiller ses peurs les plus profondément enfouies. Peter y croisera le phantasme de sa maman-rêvée, mais qui s’effacera face au spectre d’une mère cruelle et castratrice que Peter massacrera en la traitant de “Sale adulte !”. Toute la rancoeur de Peter pour le monde des adultes en général et sa mère en particulier, y explose littéralement.
Quand Loisel suggère alors que Peter pourrait être Jack l’Éventreur, le lecteur se laisse facilement berner. Finalement, n’est-il pas compréhensible que lorsqu’il est confronte a ce monde des adultes qui l’a tant fait souffrir, Peter s’abandonne a ce qu’il a tente de refouler ? Pauvre Peter. Au moins, sur l’Ile, n’est-il pas heureux ? A moins que ce bonheur ne soit qu’illusion provoquée par cet étrange oubli qui sévit sur l’Ile ou les souvenirs ont tendance a s’estomper, voire disparaître complètement.
En effet, l’oubli joue un rôle central dans le scénario de Loisel. L’oubli semble même être la norme, impliquant une perte de repères due a la perte de conscience des conséquences de ses actes. Parce qu’il a voulu batifoler avec les sirènes, Peter manque de se noyer sans que cela semble émouvoir particulièrement la petite communauté. Finalement, ce n’est pas si grave, ce n’était qu’un jeu. Mais combien u eut-il de victimes de ces jeux si innocents ? Ce n’est qu’un exemple, mais au fil de la série, ces exemples vont se multiplier jusqu’a culminer dans ce dernier volume. Mais a chaque fois, l’oubli finit par l’emporter. Clochette, cette si charmante peste, jette littéralement Rose dans la gueule du Gardien. Elle se contente alors de disparaître quelques jours, le temps que tout le monde (y compris elle?) oublie son crime. Et tout reprend comme avant.
Mais il reste ce pauvre Picou qui n’a pas supporté de voir sa “maman” disparaître de la sorte. Que faire de lui ? Quand les sirènes propose de le tuer, tout simplement, la principale objection, c’est que personne ne sait comment s’y prendre. Ce plan n’est abandonné que parce que Peter trouve plus simple: ramener Picou d’ou il vient, c’est-a-dire l’abandonner a Londres. Autant dire d’en debarasser comme d’un jouet cassé dont on ne sait plus quoi faire.
Et si le hasard (le destin ?) semble vouloir que Peter, lors de ses passages a Londres, y croise systématiquement un monsieur bien habillé qui tue des prostituées dans un état second, ce n’est pas totalement gratuit. Loisel y compare 2 ‘monstres’. Jack se révèle être un pauvre fou qui ne garde aucun souvenir de ses crimes. Mais quand la mémoire lui revient, il perd définitivement la raison. Peter, en fuyant le monde des adultes, en refusant de grandir, en oubliant tout, devient un petit despote éclairé d’une cruauté innocente. En retrouvant ses souvenirs, Jack s’enferme dans une folie charge de remords. En renonçant aux siens, Peter tourne le dos la réalité et s’abandonne a une pseudo-enfance éternelle qui lui donne l’illusion du bonheur alors qu’elle ne lui offre qu’un présent perpétuel, égoïste, sans contraintes ni morale. “Mon destin est ailleurs” lance-t-il avant de retourner définitivement sur l’Ile. Quel destin ? On retrouve un thème similaire dans “La plage” d’Alex Garland, ou des routards créent leur petit Eden sur une île perdue et se révèlent prêts a tout pour la préserver, quitte a pervertir leur but initial.
Quant au Capitaine Crochet, qui en quittant l’Ile a la fin du tome 5, comprenait que Peter était son fils, s’il choisit de revenir dans ce sixième tome, ce n’est pas aussi uniquement pour la continuité avec le roman de Barrie. Crochet poursuit la même chose que Peter: une forme de liberté égoïste ou les souvenirs ne peuvent que le retenir. Il a abandonné sa femme, la mère de Peter, et en avait oublie jusqu’a l’existence avant que tout ne lui revienne subitement. Pourquoi revient-il sur l’Ile? Pour tuer ses souvenirs, a travers Peter qui lui rappelle désormais son passé. Sa haine de Peter perdra sa raison d’être quand l’étrange pouvoir de l’Ile lui fera oublier le lien qui l’unit a Peter. Sa haine n’en paraîtra que plus ridicule. Il est devient un méchant d’opérette, pathétique adulte sans cesse raillé par un enfant qui refuse de grandir.
L’Opikanoba nous avait prévenu. La cruauté fait partie intégrante de l’homme, qu’il soit adulte ou enfant. Aussi dur que soit le monde des adultes, il n’a pas le monopole de la cruauté. Et le lent effacement des souvenirs de tous les habitants de l’Ile la ravive aussi sûrement que les brumes malsaines de l’Opikanoba. Peter, cet enfant qui ne veut pas grandir, est devenu un monstre même s’il n’en aura jamais conscience. Il est monstrueux au même titre que Jack l’éventreur, qui sombrera dans la folie lorsque ses souvenirs le rattraperont. Il est monstrueux comme son père, le capitaine Crochet, qui aura fait le même choix que lui: l’oubli. Mais au lieu de l’insouscience dont jouit Peter, il ne lui reste qu’une haine aveugle pour Peter, son fils et dernier lien avec la réalité.
Pauvre Jack.
Pauvre Crochet.
Pauvre Peter.
bourle
La photo de la « mère » à Peter fait beaucoup d’envieux tellement que chaque soir un tirage au sort est fait pour savoir qui l’aura le lendemain et cette fois c’est Picou qui aura droit à la maman. Mais la perte de l’image coûte cher… un gage. Picou et Rose se retrouvent dans la grotte du gardien. Le garçon avait bien raison quand il disait « o… oui… mais dépêche toi Rose…J’ j’as un peu peur tout seul, ici. » car une tragédie se prépare et c’est « Clochette » qui en est la cause. Cette épisode nous montre une recherche hâtive de la fée dans la forêt qui se transforme en vague souvenir de cette petite chose qui illumine.

Loisel a frappé un grand coup ici. Album superbe, on ne peut pas dire qu’il se passe grand-chose, mais ce dernier opus ne peut qu’émouvoir. On observe les protagonistes qui dans ce pays des rêves ne peuvent se rappeler des plus beaux souvenirs comme des pires. Le meilleur reste à la fin avec un contraste entre deux personnages l’un cherchant à oublier le second à se souvenir pendant que d’autres restent dans l’innocence la plus totale de l’enfance. Les dessins sont bien entendu très beaux, mais dans ce tome c’est le scénario qui prend le dessus.

Voici ici sans doute le meilleur tome de la série une fin qui ne laissera personne indifférent et dont l’originalité est grande par sa tristesse.
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