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  Grunt
| Un autre tome, tout aussi passionnant que les précédents mais où la fraîcheur, l’insouciance et la naïveté de Marjane étant enfant ont complètement disparu. Ce qui fait, en partie, le charme des 2 premiers volumes c’est, à mon sens, le regard porté par une fillette sur l’Islamisme. Ses représentations, ses idéaux, toute sa conception du monde qui l’entoure sont régis par sa candeur qui, au milieu d’un cadre chaotique, donne cette impression de souffle de vie.
Autant le troisième tome nous montrait l’émancipation douloureuse d’une adolescente, forcément têtue, en clin à des transitions douteuses, forcée de grandir trop vite, loin de chez elle et de ses parents (cet aspect reste d’ailleurs très intéressant, dans le sens où il met en avant le délicat problème du déracinement d’enfants émigrés mais également la quête de son identité, propre à tous les adolescents), autant ce quatrième tome invite à réfléchir sur la condition féminine en Iran et sur la façon dont chacun est amené à gérer son existence.
Doit-on se laisser aller à la « norme » quand celle-ci ne correspond pas à notre idéal ? Marjane a fait son choix, au prix de grands sacrifices.
L’esprit enfantin a quitté l’œuvre de Persepolis pour laisser place à une vision plus pragmatique, plus adulte. Mais l’essentiel demeure : l’invitation à réfléchir.
Car, après tout, en écrivant ces lignes, je sais que c’est tout un peuple qui continue d’être opprimé par une minorité, et je ne peux m’empêcher de songer à tout les talents, toute la richesse qu’on a – et qu’on continue – de brider, de taire et d’enclaver.
Marjanne Satrapi en a réchappé, et c’est une grande chance.
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