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| Autre publication: |
  thierry
| Cela faisait un moment qu'on m'avait conseillé cette série assez atypique dans le catalogue Fluide. Après la parution de 2 tomes dans les années 80, Fluide a eu l'excellente idée de publier une intégrale des 6 volumes que Gimenez a réalisé à ce jour. Atypique parce que, si le dessin évoque clairement Gotlib, le sujet s'éloigne de l'humour, qui reste la marque de fabrique de cet éditeur. Carlos Gimenez y met en scène la vie dans les foyers de l'Assistance Publique espagnole, à l'époque de la dictature du général Franco. Lui-même est passé par ses foyers, mais il ne faut pas pour autant considérer Paracuellos comme une autobiographie au sens strict. Il mélange anecdotes personnelles et anecdotes recueillies au fil des années lors de rencontres et d'entretiens. Son but relève avant tout du travail historique, voire même du devoir de mémoire. Si les conditions de vie de ses foyers ne représentent qu'un détail de ce que fut la vie sous le régime franquiste, elles furent aussi une illustration et une conséquence de l'état d'esprit de cette période.
Le ton n'est donc pas à la franche poilade, comme Gotlib se plaît à le souligner dans sa préface faussement rigolote: De chaque événement qui l'a marqué, aussi infime soit-il, de chaque anecdote ou mésaventure, vécus en ces verts paradis, il a tiré des pages bourrées de gags désopilants à se taper la tête contre le mur et à mouiller son froc de rire. Alors attention les yeux, vous avez intérêt à sortir vos mouchoirs des fois que les larmes se mettent à dégouliner tellement vous allez vous fendre la gueule.
On ne se fend pas vraiment la gueule dans Paracuellos. Gimenez utilise l'humour avec suffisamment de talent pour souligner l'injustice et la cruauté de cette situation. On sourit parfois. On est plus souvent ému ou révolté. Un indispensable de la bande dessinée ? |
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