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| De Montauban en 1748 à l’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’une vie féminine hors normes, et l’invention d’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes.
Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’un dramaturge à particule, Marie Gouze dit Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son indépendance d’esprit et l’originalité parfois radicale de ses vues, s’engageant pour l’abolition de l’esclavage et surtout pour les droits civils et politiques des femmes. Opposée aux Robespierristes et aux ultras de la Révolution, elle est guillotinée pendant la Terreur.
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  rohagus
| Dans la lignée de Kiki de Montparnasse, José-Luis Bocquet et Catel nous présentent à nouveau la vie d'une femme qui aura marqué l'Histoire à son époque.
Olympe de Gouges, je n'en avais jamais entendu parler. Il s'agit pourtant d'une femme lettrée ayant eu une certaine influence avant et pendant la Révolution Française. Et c'est aussi l'auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791.
Tout au long d'un joli pavé de presque 500 pages, les auteurs mettent en image la vie complète de leur personnage, sa naissance à Montauban en 1748, son premier mariage, son départ vers Paris, sa vie sociale, amoureuse et artistique, les prémices de la Révolution puis son implication active dans celle-ci en tant qu'auteure de pamphlets politiques, anti-esclavagistes, féministes et finalement anti-Robespierristes ce qui lui coûtera la tête,a durant la Terreur.
Le tout est agréablement mis en dessin par Catel. Son trait simple et rond permet une lecture plaisante et fluide. Je me suis cependant lassé à la longue du manque de variété et de naturel des expressions de ses personnages et notamment de son héroïne.
Et pour ce qui est de se lasser, il faut aussi avouer que cette longue biographie n'est pas toujours passionnante.
Elle est instructive, ça, c'est certain. Qu'il s'agisse de découvrir le personnage d'Olympe de Gouges en particulier mais aussi et surtout son époque, les milieux bourgeois parisiens d'avant la Révolution, les implications de chacun dans les évènements politiques d'alors ainsi que la façon dont théâtre et littérature étaient des outils essentiels pour exprimer les opinions, j'ai appris pas mal de chose. Et c'est toujours intéressant d'être plongé dans l'ambiance de l'époque grâce à un récit bien documenté et qui redonne vie aux personnages et évènements d'alors.
Mais beaucoup de passages de la vie d'Olympe de Gouges ne sont guère passionnants. Sa jeunesse, ses amours, nombre de ses discussions philosophiques ou encore les différentes petites embrouilles sociales qui ont agrémenté sa vie n'ont que peu motivé ma lecture. Et pourtant ils s'étalent ainsi sur des centaines de pages.
Inversement, quand éclate finalement la Révolution, la situation tellement complexe de l'époque aboutit à un récit un peu embrouillé où l'on se perd entre tous les personnages, les motivations des uns et des autres et même celles de l'héroïne dont personnellement je n'ai pas su comprendre les opinions qu'elle tenait tant à manifester que ce soit vis-à-vis du Louis Capet ou de Robespierre. La narration manque d'explication et de clarté à ce moment là.
C'est donc une bande dessinée intéressante par bien des aspects, offrant la biographie d'une femme dont le nom aurait pu être aussi connu que d'autres révolutionnaires comme Marat ou Mirabeau. Elle s'adressera cependant en priorité aux vrais amateurs d'Histoire qui ne craindront pas d'indéniables longueurs dans la narration ainsi qu'un final un peu embrouillé.
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