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| Les Oiseaux ne se retournent pas |
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  rohagus
| Les Oiseaux ne se retournent pas n'est pas la première BD racontant le périple d'un enfant fuyant son pays en guerre pour rallier clandestinement un pays européen. On peut citer Les Ombres ou encore L'Odyssée d'Hakim, mais en réalité on pourrait citer une bonne partie des séries du thème de l'immigration clandestine.
Cet album-là se démarque toutefois par deux aspects. D'abord, l'héroïne est une jeune fille de 12 ans seulement, qui se retrouve toute seule en quittant son pays qui n'est pas nommé mais qu'on imagine pouvoir être la Syrie ou l'Irak. Ensuite son périple est émaillé de musique et de beaucoup de poésie qui transparaissent dans la BD sous la forme de poèmes en arabe et en persan, et d'une ode à la musique qui relie les hommes. Et cela se reflète dans le graphisme et la mise en page qui jouent beaucoup sur cet esthétisme.
J'ai été touché par les premiers chapitres de ce récit. De voir cette enfant quitter sa famille et son monde est déchirant, et l'angoisse prend à la gorge quand elle se retrouve soudain séparée de ceux qui l'accompagnaient et sans plus de moyen de les contacter. On se rend compte alors de la fragilité d'une telle expédition et du risque énorme pour les mineurs isolés.
Paradoxalement, j'ai trouvé que la suite des évènements se révélait trop facile. Certes, elle évite maints dangers et réussit à faire des rencontres salvatrices, mais je n'ai pas réussi à comprendre comment elle a pu se débrouiller pour passer si facilement les frontières et trouver l'argent pour les passeurs, pour les transports et ne serait-ce que pour se nourrir tout simplement. De même, l'apprentissage de l'oud, cet instrument de musique, me parait un peu rapide. Est-ce une histoire vraie ? Si oui, je suis curieux de comprendre comment les choses se sont passées concrètement car l'équilibre entre les dangers présentés et la réussite de l'expédition me parait bancal tant que je n'en sais pas davantage. Mais sans doute l'auteure ne voulait-elle pas s'appesantir sur des sujets aussi terre à terre et se focaliser plutôt sur l'aspect poétique et humain de son récit.
Même si j'ai préféré la première partie de l'album au reste, je me suis laissé porter par cette lecture que j'ai trouvé belle et assez évocatrice, avec une nouvelle fois une possibilité d'ouvrir les yeux sur la misère des immigrants clandestins et sur le fait qu'il s'agisse d'humains comme vous et moi qui n'ont pas eu d'autre choix que de fuir leur pays et chercher refuge dans les pays européens. |
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