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  oslonovitch
| J’attendais cette suite avec une réelle impatience. Il faut dire que cette petite série de Brüno éditée chez Treize étrange est très sympathique. Les dessins de Brüno sont toujours présents, caractéristiques, très caricaturaux, avec un gros trait noir qui joue un gros rôle aussi bien dans les décors que dans les ombres.
Les couleurs de Laurence Croix se marient parfaitement à ce trait et à ces décors simplistes à outrance, qui font la part belle aux grandes étendues sous-marines.
L’histoire elle, évolue bien, et il se passe pas mal de choses, les caractères des protagonistes se modifient et Land se révèle enfin naturel. L’intensité dramatique progresse et monte d’un ton dans ce troisième tome très bien maîtrisé par Brüno. Ce n’est certes pas un trésor d’ingéniosité et d’originalité mais La banquise est un troisième volet très agréable à lire, qui fait avancer l’intrigue et qui explore un peu plus les personnalités des quatre protagonistes.
La fin est somme toute classique et nous laisse avec un drame en plein préliminaire, et il ne nous reste plus qu’à nous armer de patience en attendant le quatrième opus…
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wandrille
| Un sommet vernien pour un épisode plus sombre et plus dense que le précédent opus.
Après un premier tome prometteur, quoi qu’un peu rapide, et un deuxième tome un peu classique et long, Brüno semble enfin avoir trouvé son rythme de croisière dans ce format relativement inhabituel de 40 pages qui est celui de la série Nemo.
Dans ce tome, intitulé la Banquise, on suit désormais beaucoup plus Ned Land, le vigoureux harponneur qui accompagne le professeur Arronax et son fidèle Conseil, que ces derniers. En effet, délestant un peu la trame classique du livre de Verne qui privilégiait l’union d’esprit entre les élites intellectuel du bord, Nemo et Arronax, Brüno choisit ici d’intensifier son récit en axant l’attention du lecteur sur le conflit entre la personnalité la plus indépendante du trio de prisonnier et le capitaine du Nautilus. Ce conflit est intéressant parce qu’il oppose justement deux amoureux de liberté, Nemo, qui s’est détaché des entraves du monde, et Ned, le chasseur de baleines habitué à l’air du grand large.
Or, pour préserver sa liberté, Nemo n’hésite pas à enfermer et à retenir ses trois visiteurs, s’inscrivant en faux contre ses propres principes. Brüno a choisi ici de nous donner une image sombre du capitaine Nemo, s’éloignant des clichés longtemps véhiculés par les adaptations de Disney faisant de celui-ci un marin romantique et pacifique et de Ned, une brave brute un peu bébête. La catalepsie du harponneur est une réussite dans le sens où il fait monter sensiblement pour le lecteur la haine que porte Ned a son geôlier. Le rythme général de l’histoire reste lent, ce qui a toujours cet effet frustrant de nous laisser sur notre faim après seulement une quarantaine de pages, de moins en moins prolixes. La parole recule ici devant l’action et la contemplation qui ponctuent tour à tour le livre.
Quant au dessin de Brüno, il est toujours aussi original et graphique, même si la mise en couleur de Laurence Croix, parfaite en terme d’ambiance marine, nous fait un peu regretter les séquences en plein air du tome 2. Le choix d’une mise en couleur oppressante participe évidemment de la force du livre, mais, au bout du long séjour dans le grand bleu, on est un peu déçu par une sortie dans les glaces à la mise en couleur un peu timide, restant dans des camaïeux de bleu-gris. On regrette de ne pas trouver des audaces comme la grande planche verte des Glaces d’Isaac le Pirate de Blain.
En bref, une adaptation sombre et fidèle du grand roman d’aventure, pour tous les amoureux de graphisme étrange et d’ambiances tendues et glacées.
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