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| A cinquante ans, Aloys Clark, est un homme en rupture. En rupture d'inspiration, incapable d'écrire une ligne, l'écrivain sillonne la France, de bibliothèque en centre culturel, pour parler littérature. En rupture d'amour et de bonheur, hanté par la mort de son père, l'homme cède à la dépression. Jusqu'au jour où il exhume un livre d'un rayonnage poussiéreux, le livre d'un autre. Ce récit, en apparence autobiographique, respire la joie de vivre. Et décide Aloys à suivre les traces de son auteur. |
  CoeurDePat
| Voici un album qui de prime abord promet d'être moyen, voire ennuyeux, voire même chiant : couleurs relativement ternes, dessin pas tape à l'oeil pour un sou, histoire vaguement autobiographique, pas d'action, pas de suspense... Bref, pourquoi lire ce livre ?
A cela, une seule réponse : si vous parvenez à lire les cinq premières pages, vous ne pourrez plus décrocher ! Vous serez embarqués dans les doutes ou certitudes existentielles d'Aloys Clark, vous le verrez réagir de façon fort atypique et là, trop tard, vous vous retrouverez devant la fin de l'album.
Je suis très étonné par cette oeuvre; pas seulement par son sujet, finalement très peu porteur (l'autobiographie, réelle ou romancée, me semble très marginale en BD), pas seulement non plus par la façon de raconter cette histoire, simple et sensible, véritable tranche de vie et grande bouffée d'air pour le lecteur, mais surtout par sa construction. Quand on lit cet album, on est forcé de voir les qualités littéraires dont fait preuve l'auteur, et effectivement, l'auteur a écrit en parallèle un roman correspondant à cette BD. Pour ma part, j'ai envie de saluer cette performance que je trouve très intéressante et -- pour la partie que j'en connais -- très réussie.
Relecture faite, je ne peux que confirmer cette 1ère impression : vraiment rafraîchissant ! D'autre part, ce qui frappe c'est également le souci du détail (éponge sur un lavabo, reflet dans une fenêtre...) et la mise en scène très bien faite : on ne perd pas de vue l'action principale, même dans les cases très fouillées. (également bien fait : les lignes droites qui deviennent tortueuses lorsqu'Aloys Clark est émêché ou imagine)
De plus, la lecture des passages écrits (extraits du roman) à la fin de l'album est franchement sympathique et apporte un réel plus : on peut voir les (certaines) difficultés et choix d'écriture et de mise en scène.
Allez, hop, note maximum ! :) |
Bullejury 2002
| Cet album a été sélectionné par le bullejury pour l’année 2002. Tous les membres du jury n’étaient pas forcément d’accord, mais ont jugé en majorité qu’il méritait sa place dans la liste.
"Quelques mois à l'Amélie me semble vraiment intéressant car on sent un grand travail d'écriture de la part de JC Denis (j'en veux pour preuve la parution simultanée du roman tiré de la BD) et le dessin est tres bien maîtrisé. Je conçois que certains puissent etre hermétiques à ce genre d'album mais je le trouve vraiment réussi." (Gilles)
"Je suis d'accord aussi avec Gilles pour Quelques mois à l'Amélie. Il aurait même été l'album de l'année si le début n'avait pas été aussi "poussif", mais lui aussi mérite d'être dans la liste" (crepp)
"Une très bonne surprise et un Aire libre de plus à conseiller. Même si Denis est bavard par moments, l'histoire tient la route et la BD et ses personnages sont (très) attachants. Plus pour les amateurs des Lapière que ceux de la guerre éternelle, question action (y en a pas)." (Eugène le jip)
Album classé 9ème ex æquo dans la catégorie "bulledécouvertes". |
wandrille
| Jean est un écrivain qui n'écrit plus. Il a perdu la flamme. Pour vivre, il anime des séminaires où il finit par désabuser son auditoire à force de cynisme et d'alcool. Un petit ouvrage trouvé par hasard va pourtant lui redonner la force de se lancer dans un road trip improvisé. Sur les traces du héros de ce livre, Jean va s'incruster chez les gens… Jusqu'à ce qu'il retrouve une raison d'être.
Un magnifique livre à la ligne claire, aux couleurs douces et belles, au montage surprenant et audacieux. Jean-Claude Denis, que personnellement j'ignorai avec superbe dans mon mépris ignorant et crasse, signe ici un véritable chef d'œuvre, intelligent, complexe et touchant, curieusement proche et accessible. À la sortie de cet ouvrage, on a des envies de vacances et des envies d'amour… Un signe de réussite.
Je peux difficilement parler de Jean-Claude Denis, étant donné mon inculture concernant l'auteur. Je sais qu'il a fait Luc Leroy, mais j'aime pas (sans vraiment connaître d'ailleurs). En fait, le dessin me rebutait. Cette espèce de ligne claire rigide, ces couleurs mi-teintes, ce côté curieusement années 80…Ça m'attirait moins que Mireille Mathieu en peau de bête.
Et puis voilà, on m'a dit ; " lis le, tu vas voir c'est vachement bien ". Henri, tout d'abord, le tenancier des " Amis de la BD " à République, mais comme il faisait un carnet de croquis avec JC Denis, je me suis dit qu'il n'était peut-être pas très objectif (mea culpa : il a fait ce carnet parce qu'il aimait beaucoup, ce qui est effectivement signe de subjectivité). Puis ce fut Tim P, l'espèce de Zozo qui fait des chroniques sur Paris Étudiant (oui, les trucs un peu intellos chiants… J) . Mais y avait rien à faire, ça me rebutait.
Et puis un jour, je me suis retrouvé seul dans une pièce avec le livre dans les mains et du temps à tuer. Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai ouvert la boîte de Pandore.
Je l'ai lu une première fois. Et puis une deuxième. Et puis une troisième, et encore une quinzaine de fois depuis et je suis toujours sous le charme. JC Denis m'a ensorcelé, ce type est un sorcier. Brûlons le en place de Grèves.
Ce que je retiens de ce livre c'est un montage complètement fou, entremêlé de flash-back et de dérives imaginaires, qui balade complètement le lecteur sans jamais le perdre. Jamais on a donné autant d'importance au détail, au vagabondage de l'âme comme du corps, autant de liberté à l'écriture, tout en gardant une telle cohérence au niveau du fond. On sort de cet album comme d'un voyage improvisé où l'on n'avait pas prévu les stations et où les rencontres ont tenu lieu de monuments visités.
Pour finir sur cette petite merveille, sachez que l'auteur a sorti en parallèle le livre Quelques mois à l'Amélie chez je-sais-plus-qui et qu'il peut se lire indépendamment de la BD. Je ne peux pas en parler, je ne l'ai pas (encore) lu, mais je suis sûr que ça vaut le coup.
Enfin, chers Paris Estudiantins, sachez que si vous allez " Aux amis de la BD " 44 rue René Boulanger, métro République, vous aurez un carnet de croquis de JC Denis offert à l'achat de l'Album. En plus, vous serez accueilli par Henri ou Anaëlle, et rien que ça, ça vaut le déplacement.
Bon je vous laisse, faut que j'aille relire ce chef d'œuvre.
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