|
| |
|
|
|
|
| Dans le Madrid de la fin des années 20, une série de meurtres frappent des immigrés « chinois ». Tous signés de la main d'un mystérieux Mister Foo.
Jeune journaliste au quotidien la Voz, Angel Amoros mène l'enquête. Il apparait peu à peu que ces assassinats s'inscrivent dans un complot lié à la perte de la colonie philippine. |
  Eugène le jip
| Les mémoires d'amoros est une série un peu hors norme. Si elle est basée à la fois sur un contexte historique précis (l'espagne troublée de l'entre-deux guerre) et sur un genre, le polar, archi-utilisé et remplis de cliché, elle n'est ni une BD historique, ni un polar proprement dit. Car le contexte historique, sans se faire oublier, se fait très discret au fil des pages et l'intrigue policière apparait rapidement comme secondaire, voire anecdotique. Que reste t'il alors ? Il reste Amoros, jeune journaliste gauchiste fidèle à ses principes, un personnage attachant, sensible, fragile et profondément humain. Personnage qui, 60 ans plus tard, quelque peu désabusé et amer, racontera ses mémoires à une jeune journaliste.
Le dessins de Del Barrio est très particulier. Certains pourraient le trouver gauche, maladroit (il faut dire que certains visages féminins ne sont pas toujours réussis) et d'autres le trouver expresif, fragile comme son personnage principal et parfaitement en phase avec le récit. Le trait est léger et Del Barrio économise les effets faciles. Il rappelle un peu celui de Beuriot (Amours fragiles), voire celui de Tardi, mais un Tardi minimaliste. Le traitement de la lumière dans ce noir et blanc est, lui, tout bonnement époustouflant, la couverture vous donnant un bref aperçu de la maitrise du dessinateur dans ce domaine.
A travers les mémoires d'Amoros, fil conducteur de la série (chaque album est séparé de quelques années), Cava brosse un portrait critique de l'espagne de l'entre-deux guerre, sans avoir l'air d'y toucher et sans nous assommer avec force de détails. Publié d'abord en Espagnol et non pas conçu pour un public franco-belge, cet album peut dérouter parce que les auteurs utilisent un ton et un graphisme inhabituel. Mais ca vaut parfois la peine de changer ses habitudes et de lire autre chose de temps en temps. C'est l'occasion ou jamais car cet album, si on ne se focalise pas uniquement sur le dessin, est facilement accessible à un large public... |
|
|
|
|
|
| |
| |