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  coeurdepat
| « Lupus », ça m’a d’abord surtout frappé par son dessin. Pourtant typique de Peeters, je me laisse à chaque fois surprendre par son style si particulier et si agréable. Les expressions surtout sont bien rendues, mais l’ensemble forme un tout qui me paraît complètement cohérent, avec ses clartés et ses zones d’ombre, que ce soit au niveau du graphisme ou des caractères des personnages.
Oui, parce que « Lupus » c’est peut-être de la science-fiction, mais ce thème n’est (pour l’instant en tout cas) qu’un prétexte. Pêche aux gros poissons, défonçage à l’aide de toutes les substances possibles et imaginables, voyage sabbatique dans l’univers connu, tout cela aurait sans problème pu se passer sur notre Terre, aujourd’hui, il y a 20 ans, au siècle dernier, etc. En bref, le contexte m’a paru complètement arbitraire, mais dans le bon sens du terme : il n’est pas présenté ni exploité pour lui-même, bien au contraire, il est entièrement au service de… de quoi, au fait ?
De l’histoire ? Oui, mais là on va avoir un problème. C’est quoi l’histoire ? Deux potes qui voyagent un peu partout et s’éclatent ensemble ? Se défoncent, chassent, visitent ?
Moui. L’aspect chasse / pêche de l’histoire me paraît très très secondaire. Plus un prétexte qu’autre chose en fait. Et puis la planète et l’univers environnant ne sont que peu montrés…
Alors il reste quoi ? Eh bien, il reste les personnages, et leurs interactions. Et je dois bien l’avouer, si on ne sait pas où on va, – mais pas du tout, même : ce premier tome semble être une introduction à quelque chose, mais impossible de deviner l’orientation que le récit va prendre – ces personnages ont quelque chose d’absolument fascinant et on s’y attache très rapidement.
L’abus de drogues diverses et variées rend leur comportement assez difficile à saisir, et surtout introduit diverses possibilités dans les interprétations que l’on peut faire de ce que l’on voit, à travers les yeux de Lupus.
Alors voilà, je ne sais pas trop quoi en penser, mais ce que je sais c’est que c’est extrêmement captivant et que la fin est très frustrante, car elle arrive sur un gros suspense et un tournant de l’histoire très important.
Bref, à vos marques, prêt, lisez ! |
pessoa
| Lupus, album hors normes.
Le contexte est d’abord un univers de science-fiction, ce qui m’a abusé la première fois que je l’ai feuilleté chez un libraire. En réalité, la SF intervient peu dans ce premier volume. Certes, les héros voyagent en vaisseau spatial, certes ils pêchent une espèce de dinosaure, mais ils pourraient aussi bien voyager en bagnole et pêcher le poisson-chat….
Road-Movie ? On est plus proche. Les personnages sont deux marginaux qui partent à l’aventure dans l’univers, avec pour idée de dégotter les meilleures drogues du cosmos. Mais la rencontre avec une jeune fille charmante et mystérieuse va mettre fin aux pérégrinations des compères pour orienter le livre vers une direction encore différent. Sentimentale ? Oui, mais pas vraiment non plus…
Frederik Peeters prend un malin plaisir à nous balader où il veut dans son univers, qui est finalement peut-être surtout un univers intérieur. Son trait si particulier, à grands coups de hachoir, est impeccable et convient parfaitement à toutes situations décrites dans cet album « complet », et ce n’était sans doute pas évident de réussir ce tour de force ! |
Le Pinguin Punk
| Lupus, après avoir terminé ses études, décide de se prendre une année sabbatique avec son pote Tony tout juste sorti de l’armée. Allez zou, les voilà parti à travers la galaxie en ayant acheté un vieux vaisseau spatial pourrav’. Le but, faire de la pêche et se défoncer avec toutes les drogues qui passent. Jusqu’à ce qu’ils rencontrent Sanaa sur une planète minière paumée et qu’elle leur dise « Emmenez moi avec vous. ».
Road-movie intergalactique où la science-fiction n’est qu’un prétexte pour une étude de caractères fascinante, Lupus est une bd qui marque. Remarquablement dessinée, avec des cadrages époustouflants et cinématographique, elle rappelle une certaine littérature de SF psychédélique. Vagabondant de planète végétale à d’autres à mers d’acide, pêchant des monstres préhistoriques aux lance-missiles toujours défoncés, la ballade de Lupus et Tony a un côté Las Vegas Parano d’autant que Tony a aussi toujours un bob enfoncé sur la tête. Mais au fur et à mesure de l’histoire, grâce (ou à cause de) la présence de Sanaa, leur relation se complexifie, sûrement aussi parce que depuis le début nous ne voyons que par les yeux de Lupus (scène très émouvante où Tony lui renvoie sa vérité en face). Histoire sur l’éloignement, l’incompréhension, l’amitié où les drogues ne sont qu’un prétexte pour amplifier ce qui ne veut pas se voir. Introspectif, le premier tome se conclue de façon brutale et m’a obligé à courir choper le second. |
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